L’auteure, journaliste et globe-trotter Rose-Line Brasset, qui a notamment publié Voyagez cool : Trucs et conseils d’une globe-trotter (Béliveau), fait voyager les jeunes grâce à sa série « Juliette », publiée chez Hurtubise. Cette série connaît un énorme succès : plus de 425 000 exemplaires se sont envolés jusqu’à maintenant.

À ce jour, la série comprend dix tomes, deux bandes dessinées et des carnets de notes. Chaque tome est agrémenté d’un guide de voyage qui retrace les pas de Juliette, pointant les principaux attraits touristiques et présentant l’histoire de chaque ville visitée. S’ajoutent également un questionnaire pour tester ses connaissances après la lecture, un carnet de visite pour prendre des notes et un lexique de quelques mots à savoir dans la langue du pays visité.

La série met en scène une adolescente, Juliette, âgée de 13 ans, accompagnée par ses deux meilleurs amis, Gino et Gina. Enfant unique, elle ne connaît pas son père et vit à Québec dans le quartier Saint-Roch avec Marianne, sa mère journaliste, chroniqueuse de voyage. Cette dernière l’entraîne dans plusieurs périples. Le rêve pour une adolescente : Juliette manque parfois l’école pour accompagner sa mère. Ensemble, elles ont visité dix destinations : New York, Barcelone, La Havane, Amsterdam, Paris, Québec, Rome, San Francisco, Londres et Hollywood. En parcourant le monde, Juliette apprend différentes cultures, découvre la vie et s’ouvre aux autres et à différents horizons.

Afin d’en savoir un peu plus sur cette série à succès et en attendant de découvrir la prochaine aventure de Juliette à Athènes, nous avons posé quelques questions à l’auteure Rose-Line Brasset, qui nous offre une petite incursion dans l’univers de Juliette.

Qu’est-ce qui vous a inspiré la série « Juliette »?
Je suis une nomade. Depuis ma tendre enfance, je suis fascinée par ce qui se passe à l’étranger, par la façon dont vivent les humains nés sous d’autres horizons. J’ai pris la route en solitaire à l’âge de 17 ans et, incapable de rester longtemps en place, je n’ai plus cessé de voyager, le plus souvent possible et la plupart du temps hors des sentiers battus. Lorsque mes enfants sont venus au monde, je les ai tout naturellement emmenés avec moi. Leur présenter d’autres modes de vie, d’autres valeurs, me semblait de la plus haute importance. Par la force des choses, nous avons fait des découvertes et des rencontres déterminantes. Mes expériences, celles de mes enfants et celles des enfants et des adultes que nous avons rencontrés au fil de nos pérégrinations m’inspirent les aventures vécues par Juliette dans la série.

Qu’est-ce qui vous fascine dans les voyages?
La rencontre d’autres êtres humains. Ce qui nous différencie les uns des autres, bien sûr, mais aussi ce que nous avons tous en commun, ce que nous partageons, ce qui nous rassemble. La découverte d’autres façons de profiter du temps qui nous est imparti.

Souhaitez-vous donner le goût des voyages aux jeunes avec cette série?
Je souhaite établir un contact, un dialogue ; donner aux jeunes le goût d’en apprendre plus sur eux-mêmes et sur « l’autre », « les autres », sans jugement de valeur. La série « Juliette », c’est une incursion dans la vie d’adolescents qui vivent, grandissent et s’épanouissent au sein d’autres cultures et dont la réalité est parfois très différente de celle des jeunes Québécois. Ma curiosité est insatiable quand il s’agit de culture au sens large. Je pensais que beaucoup de jeunes avaient probablement cette curiosité en commun avec moi. L’engouement pour la série m’a donné raison.

Au fil des tomes, Juliette apprend beaucoup sur la vie et sur les lieux qu’elle découvre. Pensez-vous que le voyage permet de se construire?
Absolument. Le voyage permet non seulement de se construire, mais aussi d’être en mesure de faire de meilleurs choix, des choix plus éclairés ou simplement nôtres, en particulier lorsqu’il s’agit de décider comment nous allons vivre nos vies et quelles seront les valeurs que nous privilégierons.

Comment choisissez-vous les destinations de Juliette?
Depuis le début de la série, je choisis les destinations de Juliette en fonction des lieux que nous avons explorés en famille, des aventures que nous avons vécues, des personnes que nous avons croisées ou avec qui nous avons tissé des liens. Chacune de ces destinations m’inspire par ailleurs un thème que je développe dans le roman. À Rome, l’omniprésence du Colisée m’a emmené à vouloir en apprendre plus sur les gladiateurs, et un incident survenu dans une école secondaire romaine, que je visitais avec ma fille, m’a soufflé l’idée de développer mon histoire autour du thème de l’intimidation. La Havane m’a donné envie de parler de disparité économique et Amsterdam, où se trouve la maison d’Anne Frank, m’a inspiré un questionnement sur les ravages de la guerre sur les enfants. En Grèce, l’été dernier, la rencontre d’une famille s’étant donné pour mission de sauver une espèce de cheval en voie de disparition a été déterminante pour le Juliette à Athènes que je suis en train d’écrire, et ainsi de suite. Comme il y a encore beaucoup à découvrir, il y a fort à parier que la série se poursuive encore longtemps.


Photo : © Julie Artacho

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