Elle a 35 ans, est née à Saint-Hyacinthe – mais demeure aujourd’hui à Saint-Hubert – et cumule les illustrations primées, aimées. C’est que sous ses couleurs chatoyantes, sous ses collages qui nous font voyager autour de la planète ou tout simplement dans un univers inventé, Josée Bisaillon et ses personnages de papier nous font rêver.

Dans le récent Ma tête en l’air (signé par Danielle Chaperon chez Fonfon), on voyage partout à travers le monde. Comment avez-vous choisi les éléments à inclure dans vos illustrations parmi toutes la panoplie d’éléments exotiques qui s’offraient à vous?
Avant de commencer le projet, j’ai fait de la recherche visuelle.  J’y allais ensuite avec mes coups de cœur, et tout simplement avec les images qui me venaient lorsque je faisais mes esquisses.

Qu’est-ce qui vous a le plus plu dans l’histoire Les poupées (signée par Françoise de Luca au Marchand de feuilles), que vous avez illustrée?
Je suis tout de suite tombée amoureuse du personnage de Lucie. Il y en a plus qu’on pense, des petites filles intrépides qui rêvent d’aventure, mais on ne les voit pas assez souvent dans les livres. J’étais emballée de pouvoir la mettre en image. En fait, j’ai été doublement choyée puisque le personnage de Ma tête en l’air est aussi une petite fille aventureuse!

Vous êtes parmi les invités d’honneur du Salon du livre de Montréal. Quel est le message principal que vous souhaitez partager, grâce à cette tribune?
Le Québec déborde d’illustrateurs de talent qui n’ont malheureusement que très peu de moyens pour faire rayonner leur travail. J’aimerais que les gens du milieu du livre, mais aussi le public et les gouvernements comprennent que le métier d’illustrateur est une profession qui mérite d’être reconnue et soutenue.

Vous utilisez différents médiums pour créer vos illustrations. Quels sont-ils et comment vous y prenez-vous?
J’utilise à peu près tout ce qui me tombe sous la main! Mon travail est un mélange de dessin avec pastels, fusains, crayons de bois, collage avec papiers de toutes sortes, aquarelle, acrylique, etc., et le tout se termine habituellement en montage numérique.

Vous êtes connue à travers le monde – notamment en Asie et aux États-Unis – grâce à vos illustrations. Quel est le plus beau compliment que vous ayez reçu?
Une éditrice m’a déjà dit que ce qu’elle aimait de mon travail, c’est que je suis capable de créer un monde unique à chaque album. Aussi, lors de rencontres avec des enfants, entendre à plusieurs reprises « C’est tellement beau ce que tu fais madame! », ça réchauffe le cœur!

Quand avez-vous su que votre métier serait celui d’illustratrice?
Je l’ai su assez tard pendant mes études en design graphique. Il a fallu ensuite que je fasse mon premier album jeunesse et quelques illustrations éditoriales pour me rendre compte que c’était ce métier que je voulais exercer.

Qu’est-ce qu’une journée parfaite pour vous?
Une journée où je mets la touche finale à un album! Il y a un sentiment de libération et de fierté lorsque je remets les illustrations finales à un éditeur. Et cette journée inclura assurément du café, beaucoup de musique et des amis pour fêter tout ça. Parce que je remets souvent mes illustrations le vendredi!

Vous illustrez des livres pour enfants. En lisez-vous beaucoup? Lesquels sont vos favoris?
Ayant moi-même trois enfants encore en âge de se faire lire des histoires, c’est certain que je lis beaucoup de livres pour enfants. En fait, je lis énormément, autant des livres pour adultes, ados ou enfants. Mes livres favoris changent au fil des saisons, mais j’affectionne particulièrement L’ogresse en pleurs de Valérie Dayre et Wolf Erlbruch.

Que trouvez-vous le plus difficile dans votre travail?
Je travaille de la maison, je trouve difficile d’être toujours seule, sans collègues avec qui échanger.

Avez-vous une autre grande passion que celle d’illustrer des livres?
J’adore voyager, c’est une passion que j’espère transmettre à mes enfants, pour l’ouverture d’esprit, le goût de l’aventure et le goût d’apprendre sur les autres.

Photo : © Dominique Pouliot

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