C’est l’experte pour contrer le gaspillage alimentaire, pour redorer les restes de table et pour valoriser tous les attributs des aliments. Mais c’est surtout une femme qui a à cœur le bien-être de la planète et de ses habitants. Florence-Léa Siry, après nous avoir gratifiés de son adorable présence dans l’émission Moi j’mange (Télé-Québec), s’adresse cette fois aux plus jeunes en proposant différentes astuces et créations possibles afin de réduire ses déchets quotidiens, et pas seulement ceux alimentaires. Dans La planète dont tu es le super z’héros écolo, elle explique en détail tous les enjeux actuels, décortique ce qui pourrait rester nébuleux pour les enfants, propose des initiatives simples et stimulantes. Elle nous dévoile ci-contre ses motivations.

Votre mère était militante écologiste et votre père travaillait sur des plateaux de tournage. Vous êtes reconnue comme une experte pour contrer le gaspillage alimentaire et on vous voit à la télévision : on peut dire que vous avez bien suivi vos modèles! Avez-vous toujours su que vous feriez ainsi carrière?
Absolument pas! J’ai fait un grand détour pour trouver ma voie. Si on m’avait dit, lorsque j’étais enfant, que j’allais devenir « Experte de la lutte au gaspillage alimen­taire », je me serais effondrée en larmes en imaginant rater ma vie! Rien de moins! Ha! ha! Pourtant, aujourd’hui, je ne ferais rien d’autre! J’ai dû tester la surconsommation et le gaspillage pour découvrir qu’ils me rendaient malheureuse. Aujourd’hui, je n’ai pas honte d’avoir pris ce grand détour, car il m’a permis d’aller à la rencontre de ma débrouillardise et de ma créativité sans limites. Et c’est d’ailleurs ce que je veux faire découvrir aux enfants, leur pouvoir d’être créatifs. Dans le livre, je leur présente une foule d’activités de revalorisation, histoire qu’ils se pratiquent et qu’ils deviennent des ambassadeurs de l’environnement.

Qu’est-ce qu’un super z’héros écolo?
Pour être un super z’héros écolo, il faut avoir la volonté de participer au changement. Un super z’héros écolo sommeille en chacun de nous! C’est cette force innée qui nous pousse à surmonter notre écoanxiété et à afficher fièrement notre pouvoir d’agir. C’est un titre que tout le monde peut afficher fièrement, en tout temps, et ce, sans jamais oublier de s’amuser à prendre soin de la planète!

Croyez-vous que ce livre pourrait créer un effet papillon, de telle sorte que dans cinquante ans, nos jeunes d’aujourd’hui devenus adultes seront vivants, dans un monde encore viable pour l’homme? Croyez-vous en la jeunesse pour changer le cours des choses?
Je ne me cache pas que j’ai écrit ce livre avec cette grande ambition pour eux, oui! En fait, j’aimerais outiller les jeunes à développer leurs réflexes créatifs et à améliorer leurs habitudes dites zéro déchet. J’ai voulu écrire un livre qui les stimule à relever quelques missions au quotidien, mais surtout à voir au-delà des objets à usage unique. S’ils commencent jeunes à imaginer des solutions, je crois que leur génération sera au cœur de magnifiques innovations technologiques et sociales, leur permettant de vivre plus en symbiose avec la planète.

Dans tous les cas, je crois en eux et je veux leur redonner le droit de rêver en un futur viable.

On apprend notamment dans votre livre qu’au Canada, on gaspille 470 000 laitues chaque jour. Et ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres. Plutôt que de culpabiliser les jeunes, la lecture de votre livre leur permet de connaître des solutions. Votre livre contient d’ailleurs des trucs et des activités, mais aussi beaucoup d’informations, de définitions, d’explications. Comprendre est-il un important vecteur de changement, selon vous?
Oui, absolument! Comme vous le mentionniez, je suis la fille d’une militante en environnement. Enfant, ma mère nous dictait une façon de faire (qui était bien marginale pour l’époque) sans toutefois nous expliquer pourquoi elle nous imposait de telles pratiques. Nous étions frustrés, et nous ne nous sentions jamais à la hauteur des exigences qu’elle nous fixait. À l’âge des lecteurs de mon livre, j’aurais voulu mieux comprendre les enjeux climatiques. J’aurais assurément été plus engagée face à cette grande mission qui est de « prendre soin de la planète », plutôt que de rejeter les bonnes habitudes de consommation que ma mère tentait tant bien que mal de nous enseigner.

En écrivant ce livre, j’ai senti le besoin de rectifier des faits, de vulgariser des concepts qui m’étaient apparus jusqu’ici complexes et inaccessibles. J’ai envie que les jeunes se mobilisent et qu’ils soient fiers de participer au changement, peu importe leur âge. Il n’y a pas de petits gestes, laissons-leur la place pour explorer et s’engager à leur façon.

Qu’est-ce qui vous a le plus amusée, dans la création de ce livre?
J’ai adoré faire de la recherche pour trouver les meilleures explications, les meilleures activités, les meilleures missions afin que les jeunes lecteurs se projettent dans un monde meilleur, qu’ils auront imaginé et auquel ils auront contribué. Ce livre est en quelque sorte un grand câlin d’encouragement. J’ai si hâte de recommencer l’animation de conférences dans les écoles et les bibliothèques pour aller à leur rencontre et partager avec eux mes bonnes idées! Mais j’ai surtout hâte de les écouter me raconter comment ils envisagent un avenir où prendre soin de la planète est un plaisir du quotidien.

Photo : © Marjorie Guindon

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