Alain M. Bergeron: Dans l’antre d’une drôle de bête

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Connaissez-vous Billy Stuart? Il ne s'agit pas d'un célèbre chanteur rock. Et s'il a les yeux au beurre noir, ce n'est pas parce qu'il monte sur le ring avec des pros de la boxe. Billy Stuart est un jeune raton laveur en kilt, courageux et attachant, nouvelle vedette de la littérature jeunesse née de l'imaginaire du prolifique Alain M. Bergeron.

«Billy Stuart n’est pas l’ÉLU avec un grand É. Il ne chevauche pas un ours polaire. Il ne porte pas d’anneau à son doigt ni à son oreille. Dans ses tiroirs, il ne cache pas de collections de masques ou de pierres. Il n’a pas de daemon qui marche à ses côtés depuis sa naissance. Son front n’est pas zébré d’une cicatrice. Bref, le sort du monde ne repose pas sur ses frêles épaules.»

C’est en ces mots, qui sonnent comme un avertissement, qu’Alain M. Bergeron présente son nouveau héros, dès les premières pages des deux premiers tomes (Les Zintrépides et Dans l’antre du Minotaure) de cette série de romans graphiques destinée aux lecteurs de plus de 8 ans.

Passionné et plutôt mignon, en raison des illustrations de l’éternel complice de l’auteur, Samuel Parent (Sampar), Billy Stuart ne saurait être ennuyeux. Il n’a d’ailleurs qu’une idée en tête: suivre les traces de son grandpère, Virgile, un aventurier téméraire. C’est une lettre de ce dernier, l’invitant à venir le saluer avant son voyage dans le temps, qui l’incite à se rendre au coeur de la forêt des Kanuks avec ses amis de la bande des Zintrépides. Mais ce n’est pas parce qu’il est entouré de Muskie la mouffette, Foxy la renarde, Yéti la belette, Galopin le caméléon et FrouFrou l’énervant caniche blanc des voisins qu’il est à l’abri des embrouilles…

L’Écosse à Victoriaville C’est dans sa résidence de Victoriaville qu’Alain M. Bergeron a créé les rebondissements de ce personnage écossais qui porte le kilt avec style, sorte de clin d’oeil à sa femme, amoureuse de l’Écosse et lectrice assidue des romans de Sonia Marmen, Diana Gabaldon, Diane Lacombe et compagnie.

Devant sa fenêtre qui lui donne une vue imprenable sur les Appalaches, l’écrivain n’a pas eu à farfouiller trop loin dans les recoins de son imagination pour plonger dans cet univers: «J’étais un fan du personnage de dessins animés des années 60, Billy Quest. D’où le nom de Billy… Et comme plusieurs autres vieux de mon âge (rires), j’ai grandi avec Bob Morane. C’est gravé en moi. Plus près de nous, le personnage de la souris Geronimo Stilton a aussi un lien de parenté avec mon raton laveur», précise-t-il.

C’est certainement grâce à ses rencontres avec les jeunes, lors de ses visites dans les écoles du Québec, que le quinquagénaire reste à l’affût de leurs préoccupations. Pas question d’être à côté de la plaque pour l’écrivain qui sait se renouveler. Avec le succès de la collection «Savais-tu?» et de son Capitaine Static, un héros électrique et pas mal rigolo, les petits lecteurs accueillent l’auteur comme un roi. Une école de Blainville lui a d’ailleurs consacré un festival. Rien de moins. «Les jeunes d’aujourd’hui sont pas mal plus allumés que je pouvais l’être à leur âge, et c’est tant mieux. Ils aiment rire. Avec mes histoires, je ne vais pas dans des zones sombres, je laisse ça à d’autres qui le font bien, moi je suis dans le divertissement, dans les bons gags.»

L’éternel gamin Avec son amour des blagues, son talent pour créer des énigmes et cette capacité qu’il a d’instruire dans la folie et le plaisir, Alain M. Bergeron ne voudrait jamais cesser d’écrire pour la jeunesse. Aucune envie de s’adonner à la littérature adulte. Rien à faire, ce père de deux grands enfants reste un éternel gamin: «Hier encore, je relisais un «Astérix». Je ne cesse d’y découvrir des choses, je suis encore émerveillé.»

Fort des 154 livres jeunesse qu’il a publiés – il dit avoir «enfin atteint son poids» – l’auteur peut affirmer qu’elles sont loin derrière lui, ces nombreuses années à oeuvrer comme journaliste: «J’ai mené les deux carrières en parallèle durant quinze ans. Quinze années durant lesquelles j’écrivais de la fiction le soir après le travail et pendant les congés. Je me consacre désormais entièrement à ça. Le problème avec moi n’a jamais été le manque d’idées, mais plutôt le manque de temps.»

Alain M. Bergeron dit écrire en moyenne un livre par mois et ses rencontres dans les écoles sont planifiées jusqu’en 2013. S’il ne veut pas avoir des yeux semblables à ceux de son Billy Stuart de raton laveur, l’écrivain de Victoriaville ne peut pas écrire toutes les aventures qui cognent à la porte de son imaginaire. La file est longue et ça se bouscule au portillon…

Bibliographie :
LES ZINTRÉPIDES. BILLY STUART (T. 1), Michel Quintin, 160 p. | 14,95$
DANS L’ANTRE DU MINOTAURE. BILLY STUART (T. 2), Michel Quintin, 160 p. | 14,95$

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