Ils sont nombreux, ces petits trésors de papier, à vous faire de l’œil cet automne! La cuvée littéraire automnale est de retour avec ses grands auteurs, ses primoromanciers, ses ovnis inclassables, ses coups de cœur et ses coups de gueule. Afin de vous aider à faire le tri dans l’étendue du choix qui s’offre à vous, voici notre annuel dossier de la rentrée littéraire!

Par ailleurs, n’oubliez pas d’aller mettre le nez en librairie : votre libraire indépendant pourra vous fournir les dates exactes de sortie parmi ces nouveautés qui paraissent entre la mi-août et la mi-octobre.

Dans ce dossier

Dominique Fortier : Les lieux qui nous habitent

De son écriture élégante et fignolée, Dominique Fortier façonne des univers singuliers et sensibles où il fait bon errer. Les villes de papier retrace la vie d’Emily Dickinson, une poète américaine mystérieuse qui refusait de rendre publique sa poésie et vivait recluse. S’inspirant de l’histoire et de l’écriture et rendant hommage aux livres, comme dans Au péril de la mer, l’auteure témoigne des lieux qui nous habitent et de ces mondes que créent les écrivains.

Agnès Desarthe : La fine portraitiste

Dans La chance de leur vie, une famille française emménage aux États-Unis, alors que le père, la soixantaine, y a trouvé un emploi prestigieux à l’université. On y suit son épouse, une femme discrète qui devra se faire à sa nouvelle vie : une langue qu’elle ne maîtrise pas tout à fait, un mari dont le charme opère un peu trop sur les collègues, un fils qui cache sa grande intelligence. Agnès Desarthe, auteure pour les adultes et pour la jeunesse ainsi que traductrice française, possède une plume très fine qui tisse des sillons dans le réel afin d’y imbriquer des personnages complexes et nuancés, qu’elle nous fait irrémédiablement aimer.

Julie Bosman : Une virée dans les années 80

Beau Dommage le chantait : « Je le sais maintenant, l’amour, la mort/Ça prend son pli sur le même support ». Si Julie Bosman, qui s’aventure pour la première fois du côté du romanesque après nous avoir offert le recueil Nous sommes bien seules, cite ces paroles dans M’étendre sur l’asphalte, c’est que son héroïne, Julie, 12 ans au début des années 80, en fera la découverte; la douleur liée au tragique décès de son meilleur ami laissera tranquillement place à une histoire d’amour qu’elle vivra – entre un spectacle de Diane Dufresne et des virées au dépanneur – avec un garçon plus âgé qu’elle. Véritable kaléidoscope de la culture des années 80, ce roman d’apprentissage fera revivre bien des souvenirs aux parents, tout en restant d’actualité pour les jeunes en raison des thématiques universelles abordées.

Michel Falardeau : Le jour et la nuit

Dans le diptyque L’esprit du camp de Michel Falardeau, on retrouve l’ambiance très spécifique d’un camp d’été : des moniteurs adolescents qui ont tous une personnalité bien trempée – et qui l’imposent d’ailleurs aux jeunes! –, des enfants turbulents dont une tribu de rouquines finalement adorables, des relations amicales, amoureuses ou ambiguës entre moniteurs. Mais il y a aussi une étrange lumière la nuit, une légende sur un esprit de la forêt et une bête blessée qui rôde dans les bois. Sans précipiter les péripéties, Falardeau prend le temps de s’attarder à la psychologie de ses personnages et offre ainsi une œuvre des plus réjouissantes, qui sera d’ailleurs traduite en anglais dès l’an prochain.

Florence Meney : Au bord de l’abîme

Après la mort de sa mère, Laure, une psychologue vivant au Québec, retourne en Bourgogne, dans la maison de son enfance où elle essaie de comprendre pourquoi sa mère la détestait. Maintenant que cette dernière est décédée, Laure cherche ses repères, comme si cette haine la définissait. Peu à peu, elle se remémore son enfance. Mais peut-être aurait-il mieux fallu que certains souvenirs restent enfouis… parce qu’ils pourraient tout faire basculer. Avec Sur ta tombe (Druide), Florence Meney tisse un roman noir sur la complexité des êtres humains, sur leurs côtés sombres et sur ce qui les construit.