Dans une culture qui évacue beaucoup l’idée de la mort, il est parfois pertinent de créer une brèche dans ce silence et d’oser regarder, de plein fouet, cette grande dame à la faux.
Beaucoup plus présente qu’on ne voudrait le croire, la mort plane autant sur nos vies que sur notre littérature. Ne pensons qu’à Céline, Pessoa, Dostoïevski, Sartre ou Camus, qui l’ont mise de l’avant dans leurs œuvres, ou à nos contemporains, tels que Jacques Brault, Robert Lalonde, Vickie Gendreau, Sylvain Trudel, Marie Uguay et Jean-François Beauchemin. Si la mort fascine l’homme, c’est peut-être parce qu’elle prend des aspects différents, parfois symboliques parfois poétiques, parfois glauques et parfois réels. Que ce soit en raison de nos croyances, de nos expériences, de nos peurs, de notre philosophie ou de notre spiritualité, nous avons tous nos appréhensions et nos idées en ce qui concerne la mort. Et les écrivains sont là pour nous aider à mettre des mots sur cet amalgame riche et profond.
Dans les prochaines pages, vous découvrirez cette thématique sous différents angles, littéraires bien entendu. Si le tout se veut parfois léger, avec quelques anecdotes sur les épitaphes les plus célèbres ou encore les soixante-quatorze façons de manger les pissenlits par la racine dans l’œuvre de Shakespeare, nous levons également le voile sur l’étrangement envoûtant suicide des écrivains et sur la mort comme moteur créatif, lorsqu’elle se retrouve à la base de l’inspiration des écrivains. Aussi, deux bédéistes – Philippe Girard et Fabien Toulmé – qui se sont inspirés de la grande faucheuse ont accepté de répondre à nos questions.
Le livre, nous vous le montrons ici, peut être un outil de choix pour adoucir la crainte, pour apprivoiser l’inévitable et pour donner du sens à la perte.