Raisons et sentiments: les défis du livre numérique

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    Disons-le sans ambages: la révolution numérique bouleversera toute l’industrie du livre. Les librairies n’auront pas le choix de s’ajuster; le livre numérique est là pour rester et il augmentera rapidement sa place sur le marché. De vastes pans de l’édition seront vite touchés, dont les ouvrages pratiques, les guides de voyage, les essais universitaires ou les livres scolaires. À long terme, ce sont les livres de tous genres qui se mettront au diapason.

    Dans ce dossier

    Les éditeurs et les défis du livre numérique: ces écrits qui restent

    C’est dimanche au Salon du livre de Montréal. La foule, nombreuse et de tous âges, se presse aux stands. Le livre papier tient ici la vedette, et son fan club ne semble pas vouloir disparaître. Mais dans un coin de la grande salle, un peu inaperçus dans tout le brouhaha, on a rassemblé des libraires, des éditeurs, des auteurs et des distributeurs à l’occasion d’une table ronde sur une nouvelle forme d’offre au lecteur, en plein essor et qui préoccupe tous ceux qui vivent par et pour l’édition traditionnelle: le livre électronique.

    François Bon: Nous sommes tous écrivains

    Le livre numérique, c’est d’abord le rêve de tout lecteur un tant soit peu mobile. Celui qui, tel l’auteur français François Bon, ne sait trop lesquels emporter dans son sac ou sa valise, par exemple: «Dans ma petite tablette Sony de 250 grammes, j’ai ma bibliothèque. Je viens passer un an au Québec, j’ai amené 150 kilos de bouquins! Balzac, Littré, Proust, Rabelais, Montaigne, quatre-vingts Jules Verne…Ça change aussi ma manière de lire. Si, dans ma soirée, je commence un Saint-Simon, et que je veux me faire un petit peu de Mallarmé, j’ai ça dans un appareil confortable, qui me permet de mémoriser des notes, des extraits, d’écrire dans la marge du livre.»