Élaborer un dossier sur la censure est à la fois captivant (plusieurs découvertes inattendues et réflexions intelligentes vous attendent dans les prochaines pages) et désolant. Car oui, la censure subsiste encore et elle n’est pas uniquement l’apanage des contrées éloignées. Sexualité explicite, langage offensant, texte inapproprié pour un jeune public, violence, occultisme… Combien d’étiquettes ont été – et sont encore – collées sur des livres, pour mieux les éloigner des lecteurs? Beaucoup.
Dans ce dossier
Clélia Anfray : Le censeur censuré
Dans son plus récent roman, Le Censeur, l’auteure française Clélia Anfray met à profit ses dix années de recherche sur la censure dramatique au XIXe siècle en France et entraîne le lecteur dans un récit suffocant, où l’histoire rencontre le fantastique.
La Comics Code Authority : Une censure de l’intérieur, pour éviter la censure extérieure
En 1954, le Sénat américain décide de se pencher sur le dossier de la délinquance juvénile. Invité à titre d’expert lors de la commission d’enquête sur le sujet, le psychiatre Fredric Wertham – qui avait publié La séduction des innocents, un livre s’opposant diamétralement aux comics en les accusant de corrompre la jeunesse – convainc l’assistance de la véracité de ses thèses. L’Église et des groupes de citoyens boycottent alors les comics et les écoles vont même jusqu’à les brûler lors d’autodafés publics.
La censure à l’école
Beaucoup de parents souhaitent que leurs enfants lisent, qu’ils développent ce goût irréversible pour les lettres, mais sont-ils prêts à leur ouvrir toutes grandes les portes de la littérature pour autant? Les écrivains eux-mêmes osent-ils tout aborder dans leurs histoires pour la jeunesse? Les écoles, les bibliothèques, peuvent-elles placer n’importe quoi sur leurs rayons? Parfois, la réponse est non. On aurait tort de croire que le Québec d’aujourd’hui ne se prête pas lui aussi quelquefois au délicat jeu de la censure, surtout quand il est question de jeunes lecteurs et des établissements publics qu’ils fréquentent. Coup d’œil du côté des bibliothèques scolaires.
Denise Boucher : Les fées ont encore soif
En 1978, quand la censure a frappé – avec l’éternel bâton de la moralité – la pièce de théâtre Les fées ont soif, les masses se sont agitées, dénonçant la décision du Conseil des arts de Montréal de suspendre sa subvention au Théâtre du Nouveau Monde s’il portait cette « infamie » sur les planches. Et quand un groupe de jeunes chrétiens, disons déterminés, a demandé une injonction pour faire cesser les représentations qui ont quand même eu lieu, les défenseurs de la culture criaient haut et fort au scandale dans les rues de Montréal. Et la justice aura donné raison au chef-d’œuvre de Denise Boucher. Mais, trente-sept ans et un soulèvement historique plus tard, que reste-t-il des fées?
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