Souvent laissée pour compte à l’avantage du roman, la nouvelle possède pourtant bien des qualités et n’a rien à envier à aucune autre forme. Sa nature brève l’oblige à ne garder que l’essentiel et se construit à la manière d’un nectar distillé avec méticulosité. Et plusieurs auteurs savent si bien la manier qu’on peut conclure à de véritables tours de force. Une fenêtre s’ouvre, un portail s’entrebâille. Nous sommes dans un lieu donné, un personnage apparaît, quelque chose arrive et dans la foudre d’un instant où nous n’aurons d’autre choix que d’être saisis par l’intensité, la porte se sera refermée. Le lecteur, abasourdi d’avoir été le témoin d’une telle chose, n’est déjà plus tout à fait le même.
Dans ce dossier
Suzanne Jacob : L’en deçà du monde
Suzanne Jacob ne voit pas la même chose que les autres. Elle possède des antennes à ultra-vibrations capables de percevoir les ondes entre les différentes strates du subconscient. Elle est un oiseau rare qu’aucune question ne laisse tranquille.
La nouvelle : naissance et reconnaissance de l’art du bref au Québec
Fréquemment dédaigné au profit du roman, en tout cas dans le monde des lettres francophones, le genre de la nouvelle a pourtant droit à ses lettres de noblesse. Loin d’être un succédané du roman, encore moins le texte inachevé de ce qui aurait pu être un grand projet, la nouvelle possède des propriétés aux vertus cardinales. Elle pourrait même figurer comme le genre le plus approprié à notre époque par sa forme brève qui va de pair avec le temps que l’on consacre aux choses. N’allons pas croire cependant que sa courte composition est proportionnelle à l’intérêt qu’elle a le pouvoir de susciter.
Quand les libraires craquent pour des nouvelles…
Voici une sélection éclectique de recueils de nouvelles, conseillée par des libraires.
Des incontournables du genre
