Je suis de la génération Passe-Partout. La première. Le dévoilement récent de la distribution de la nouvelle mouture
de Passe-Partout et la parution de Nous sommes Télé-Québécois de Danielle Stanton (La Presse, 2018) à l’occasion
du 50e anniversaire de Télé-Québec nous ont fait voyager d’hier à aujourd’hui tout en nous rappelant le mandat
de ce diffuseur public.

Dans L’opération Passe-Partout (Trécarré, 2007), Steve Proulx relate comment l’émission est née d’une recommandation, voire d’une commande du bureau des sous-ministres de l’Éducation en 1971. Si Passe-Partout s’inspirait de la structure modulaire de Sesame Street afin de tenir compte de la capacité d’attention des enfants de 4 ans, elle était davantage axée sur les besoins sociaux affectifs que sur l’acquisition de connaissances. Steve Proulx cite Laurent Lachance, Carmen Bourassa et Louise Poliquin : « La seule chose que nous pouvons vraiment dire aux enfants et qui a la chance de les atteindre par le médium de la télévision, c’est comment exprimer leurs sentiments. Cela devrait être aussi normal que d’apprendre à compter, car cela fait aussi partie de la vie. »

Télé-Québec n’a jamais eu peur d’explorer les possibilités qu’offre un média. On a discuté d’enjeux interpersonnels autour d’un souper (Parler pour parler) ou on a mis en scène des personnages dans une centrale d’écoute (S.O.S. j’écoute). On a imaginé un téléroman où des comédiens donnaient la réplique à des marionnettes (À plein temps). Pensons-y : chaque fois, on sortait des sentiers battus, tout en atteignant la cible. Pour notre plus grand bonheur, Nous sommes Télé-Québécois rappelle à notre mémoire de nombreux autres exemples.

Alors qu’on déplorait depuis plusieurs années le rétrécissement de l’espace médiatique dédié à la culture, Télé-Québec a innové en développant La Fabrique culturelle, cette plateforme numérique multiformat qui valorise l’identité culturelle québécoise sur l’ensemble du territoire. Depuis 2014, Les libraires et Télé-Québec ont produit une cinquantaine de capsules qui ont braqué les projecteurs sur plusieurs des libraires qui animent notre réseau et sur diverses réalités de leur métier.

Cette année, l’équipe de Télé-Québec et la nôtre avons eu envie d’investir les balados, comme le font d’ailleurs plusieurs autres médias d’importance. Les libraires, ce bimestriel que vous tenez entre vos mains, nous permet de donner une voix aux libraires indépendants. Les capsules de La Fabrique culturelle nous ont quant à elles permis de vous les montrer à l’œuvre, avec toute l’âme qu’on leur connaît. Cette fois, toujours avec nos libraires, nous souhaitions engager la conversation autour d’un certain nombre de livres immenses qui sont parfois passés sous le radar, et d’autres qui sont des incontournables, mais dont on voulait parler encore plus en profondeur ou sous un angle nouveau. L’environnement des balados nous a semblé se prêter naturellement à l’idée de l’enquête. Une enquête littéraire menée à partir d’une question fondamentale, blottie au cœur de l’œuvre. Des intervenants de tout acabit viendront livrer des témoignages, avancer des hypothèses en lien avec la question de départ. Chaque enquête débouchera sur une table ronde de libraires chevronnés qui établiront des parentés sur ces mêmes questions et hypothèses, dans le paysage littéraire québécois et canadien.

Que vous ayez les deux mains sur le volant, dans l’eau de vaisselle ou que vous soyez dans un bain chaud et relaxant, ces enquêtes, riches en contenu, sauront assurément vous divertir tout en stimulant votre intellect.

Dans la forme comme sur le fond, les médias vivent une profonde révolution. La revue Les libraires, du haut de ses 20 ans, remercie Télé-Québec pour cinq décennies à soutenir la culture, ceux qui la font et tous ceux qu’elle fait grandir.

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