Juste avant l’été, je vous ai souhaité de profiter de la Journée des librairies indépendantes, pour célébrer l’achat local, l’animation autour du livre et l’art de la recommandation. À sa troisième édition, le 2 juin 2018, cette journée a eu un écho inégalé, les médias ayant saisi l’occasion pour braquer les projecteurs sur le travail des libraires indépendants.

Puis, l’édition 2018 de l’initiative Le 12 août, j’achète un livre québécois nous a permis de réaliser la meilleure journée de ventes en ligne depuis la création de la plateforme collective leslibraires.ca. Cela confirme l’engouement grandissant que nous constatons au quotidien sur le site : les commandes postales ont augmenté de 58% au cours de l’année 2017-2018 et les commandes avec cueillette en magasin, de 118%.

L’amélioration de l’expérience de nos clients n’est certainement pas étrangère à ce succès. Depuis que nous affichons les inventaires de nos librairies membres sur leslibraires.ca, deux fois plus de commandes sont livrées en moins de 48 heures et, pour le plus grand bonheur du client, l’information sur le délai de livraison est plus claire.

La rentrée littéraire, un autre moment fort pour la recommandation
À l’heure où l’on discute dans l’espace public de la mainmise des géants du Web et de la question de leur taxation, nous réalisons que de plus en plus de gens font des choix culturels responsables. Les données de l’Institut de la statistique du Québec (mises à jour le 5 juin 2018) ont confirmé une croissance de 6,5% des ventes de livres neufs dans les librairies indépendantes en 2017 par rapport à 2016. Dans un contexte où la compétition est plus que jamais globale et fait l’objet d’une forte concentration, cette croissance chez les indépendants nous permet de réaliser que ces derniers réussissent à tirer profit de la proximité et de la diversité.

On peut y lire une reconnaissance manifeste de l’expertise de nos libraires. Il y a d’ailleurs des moments de l’année où la richesse de leur rôle-conseil fait probablement une différence encore plus marquée. La rentrée littéraire en fait partie. Comme lecteurs, comment aborder cette surabondance de titres qui s’offrent à nous lorsque l’automne frappe à notre porte?

Il y a bien sûr des auteurs et des maisons d’édition à qui on est plus fidèles qu’à d’autres, mais on veut bien sûr aller aussi vers la découverte. Il y a par ailleurs des médias qui se chargent de couvrir les nouvelles parutions, mais on sait aussi que le temps que l’on consacre individuellement à la consommation des médias est de plus en plus fragmenté. 

Parce qu’il contribue à créer la rencontre entre le lecteur et l’œuvre, en servant bien l’un et l’autre, le libraire se pose en médiateur. Il en va de même pour le bibliothécaire, d’ailleurs. Et ce rôle est investi avec passion et pertinence. C’est probablement de là que naît la confiance nécessaire pour que le lecteur accepte l’invitation à la découverte.

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Je vous laisse sur cette citation de Denis Vaugeois (L’amour du livre, 2005), qui a égayé mes lectures estivales : 

« Si on pouvait généraliser le goût de la lecture, on règlerait bien des problèmes. Toutes les réponses sont dans les livres, ou tout au moins ce qu’il faut pour les trouver. Avec un livre, l’attente devient douce, même dans un bureau de médecin, un vol sur Paris est trop court. C’est fabuleux tout ce qu’on peut exprimer en 26 petits signes. »

À tous et à toutes, bonne rentrée. Et merci pour votre complicité.

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