Visuel : © Laurence Grandbois Bernard

Les battements de la forêt : la série audio de Christian Guay-Poliquin
« La forêt est le commencement et la fin. Elle précède les regards, elle leur succédera. Elle est l’épicentre, le nœud, le refuge et la geôle. Elle fascine autant qu’elle effraie. […] Elle est l’envers de ce qui pense : elle est l’instinct. » Voilà le prologue de la minisérie audio Les battements de la forêt, qui contient six épisodes courts, écrits et narrés par Christian Guay-Poliquin.

Après avoir publié Le fil des kilomètres et Le poids de la neige, l’auteur nous plonge à nouveau dans une ambiance postapocalyptique, toujours dans un huis clos où la nature et ses milles nuances semble geôlière. Cette fois, on y suit un homme, seul dans la forêt, en quête du camp de chasse de sa famille alors que — les fidèles de l’auteur n’en seront pas surpris — une panne d’électricité généralisée chamboule tout. Dès le premier épisode, le ton est donné : l’homme se réveille d’une sieste dont il profitait accoudé sur une souche, des yeux jaunes de loups le fixant… Passé maître dans l’art d’échafauder une tension narrative, Christian Guay-Poliquin nous happe rapidement avec cette histoire, dont l’ambiance sonore parfaite ajoute à la poésie et à la terreur que peuvent évoquer les bois. Nous apprenons d’ailleurs que cette série est une amorce au prochain roman de l’auteur, attendu pour l’automne prochain! À écouter sur SoundCloud.

Et si les adultes lisaient un livre de lapins?
Écrit par Richard Adams, Watership Down est un roman animalier destiné au lectorat adulte paru en 1972, traduit en 1976 chez Flammarion puis chez Monsieur Toussaint Louverture en 2016, qui a connu un succès planétaire avec des ventes estimées à plus de 50 millions d’exemplaires. Si les références populaires à l’ouvrage sont nombreuses (de Stephen King à la série Lost), c’est que ce roman est une proposition assez détonante dans le milieu littéraire et qui a de quoi attiser la curiosité. En effet, l’ouvrage destiné au lectorat adulte raconte l’histoire d’un groupe de lapins en quête, malgré les nombreuses épreuves, d’une nouvelle demeure après la destruction annoncée de leur foyer. Grâce à l’écriture soutenue de l’auteur et à son talent pour rythmer l’aventure, le lecteur suivra ces léporidés dans leurs tunnels, dans les campagnes anglaises, dans la sombre forêt qu’ils devront traverser sans y laisser leur peau. La peur qui s’empare des animaux jusqu’à les paralyser, les dangers sans cesse environnants que sont pour eux les carnivores voraces qui les traquent, leur désir de fonder une famille dans un lieu sécuritaire : oui, le lecteur se prendra au jeu de suivre ces lapins qui n’ont rien d’une discrète boule de poils se trémoussant le museau.

Pour tout savoir sur la vie de nos bûcherons
En publiant La Vie dans les camps de bûcherons au temps de la pitoune (Septentrion), Raymonde Beaudoin a pallié un manque énorme dans la littérature sur l’histoire du Québec, province qui doit pourtant son développement économique à ces chantiers. Cette femme a ainsi consacré une grande partie de sa vie à chercher, à colliger et à diffuser l’information concernant le quotidien dans les camps de bûcherons du XXe siècle, séparant le bon grain de l’ivraie, les rumeurs et légendes de la vérité. Petite, elle y a vécu, un an, avec son père bûcheron et sa mère cook : mais son ouvrage n’est pas que témoignage personnel et hommage, il se veut un précieux documentaire recensant notamment photos, chansons de camp, recettes. Et, bien entendu, les us et coutumes des bûcherons : la langue, les soirées, le salaire, le charroyage, les sortes de bûchage, la drave, etc. Cet ouvrage a d’ailleurs remporté le Grand Prix Desjardins de Lanaudière dans la catégorie Patrimoine. En 2019, Raymonde Beaudoin a fait paraître Recettes de chantiers et miettes d’histoire, un complément pour qui souhaiterait s’imaginer attablé avec des bûcherons.

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