Quel est selon vous le meilleur livre pour traiter de l’histoire?

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Cet été, nos libraires vous invitent à voyager dans le temps...

Voyage d’un Européen à travers le XXe siècle Geert Mak, Gallimard, 1060 p., 59,95$
«En 1999, Geert Mak a parcouru l’Europe pour retrouver les traces du siècle qui s’achevait. Il a divisé ces cent années en douze périodes et a passé un mois à visiter les lieux marquants associés à chacune de ces époques. Ce récit du périple de l’auteur et de ses rencontres tisse une trame où passé et présent se chevauchent. Les chapitres consacrés à la Seconde Guerre mondiale sont particulièrement passionnants. L’auteur transmet tout l’émoi ressenti en foulant ces endroits imprégnés d’Histoire. Plus on avance dans notre lecture, plus les empreintes du passé sont visibles. Ce qui frappe, ce sont les mouvements nationaux qui finissent par se ressembler d’un pays à l’autre. On comprend que les tendances politiques sont cycliques, et que l’équilibre est bien difficile à maintenir. J’ai lu ce livre fascinant à petite dose durant une année, m’assurant de bien assimiler l’information donnée. Cette lecture m’a permis de mieux comprendre les différents courants politiques et d’en saisir les impacts sur la population. Même si Mak parle du passé, il aide à appréhender le monde d’aujourd’hui.»
Marie-Hélène Vaugeois, Vaugeois

Les Bienveillantes, Jonathan Littell, Folio, 1402 p., 22,95$
«Frères humains, laissez-moi vous raconter comment ça s’est passé ». C’est ainsi que Maximilien Aue, directeur d’une usine de dentelle, commence ses mémoires. Le narrateur, un ancien fonctionnaire de l’appareil nazi, a participé à la Shoah. Ce qui saisit tout d’abord dans Les Bienveillantes, c’est la connaissance de l’auteur, Jonathan Littell, de l’aspect bureaucratique de l’exécution de la Shoah. Pour les intervenants à qui il donne la parole, les camps sont d’abord l’Endlösung, la solution finale à un problème, que l’on veut rationnelle, efficace. Cette froideur scientifique, Littell l’oppose à l’insoutenable horreur des camps. Les Bienveillantes, c’est le côté obscur de Vie et destin, c’est les bourreaux ordinaires qu’interviewait Lanzmann dans Shoah. C’est, en fait, surtout une prise de conscience de l’entière responsabilité humaine de ce processus qui n’aurait jamais pu se réaliser sans l’approbation et la participation active de millions de gens ordinaires. Les Bienveillantes, c’est finalement cet inconfortable rappel que nous aussi, souvent, sommes des gens ordinaires…»
Jean-Philip Guy, Du Soleil

Les Beaucerons, ces insoumis (suivi de) Quand le peuple fait la loi, Madeleine Ferron et Robert Cliche, Hurtubise, 370 p., 24,95$
Pays dans le pays, mais qui, depuis quelques années, semble empêtré dans une convenance fédéraliste, la Beauce reste malgré tout une région autonomiste où la fierté frôle le chauvinisme. Ferron et Cliche, dont la réputation n’est plus à faire et dont la qualité des actions n’est plus à prouver, ont su habilement plonger dans l’histoire beauceronne, grande et petite, afin d’en dresser un solide portrait sociohistorique. Par la façon dont la tradition orale et les textes officiels s’entremêlent savamment, le tout afin de dresser un portrait à la fois critique et effectif des Beaucerons, ce livre est un incontournable. Autodidactes en la matière, Ferron et Cliche n’en manient pas la plume de moins belle façon afin de décrire avec moult détails les épisodes marquants de l’histoire locale. Par exemple, le récit des faits concernant l’invasion américaine et le mouvement patriote surprend par son éloquence. La première partie du livre retrace les grands développements et événements, alors que la seconde présente la loi populaire sous toutes ses formes. Ce livre reste à ce jour le meilleur ouvrage consacré à la Beauce.
Harold Gilbert, Sélect

Atlas historique. L’histoire du monde en cartes, Geoffrey Wawro, Ullmann, 512 p., 54,95$
Pas facile de raconter 10 000 ans d’histoire en un seul volume. L’Atlas historique est, selon moi, le livre qui embrasse le mieux l’ensemble de l’aventure humaine sur cette planète. Des premiers pas de l’humanité en sol africain à l’utilisation d’Internet autour du globe, cet ouvrage est une source inépuisable de renseignements historiques. Quoi de mieux que des cartes pour visualiser l’étendue d’un empire, les déplacements d’une armée, les influences religieuses? Un tel outil est d’autant plus fantastique puisque, étant un grand lecteur de romans historiques ou de biographies de ceux qui ont fait l’histoire, je peux désormais agrémenter mes lectures d’une carte ou d’une illustration. Bien sûr, l’Atlas historique ne fait qu’effleurer ou, comme je le disais plus tôt, embrasser l’histoire, mais l’information est suffisante pour donner le goût d’approfondir le sujet. C’est probablement l’un des plus beaux investissements dans le domaine de l’histoire que j’aie fait ces dernières années. Je vous le recommande sans hésiter!
Shannon Desbiens, Les Bouquinistes

«La jeunesse de Blueberry», Corteggiani et Blanc-Dumont, Dargaud, 48 p., 19,95$
Dans la série «La jeunesse de Blueberry», on explore les aventures du jeune Mike Steve Donovan. À mi-chemin entre le western américain et le western spaghetti, cette série en parallèle de celle du célèbre lieutenant fait ses débuts à la fin des années 60 dans Super Pocket Pilote. Le récit illustre les grandes étapes de cette période charnière de l’histoire américaine entre 1861 et 1864: la fin de l’esclavage dans les plantations de coton, le raid du Missouri, l’origine de l’agence Pinkerton, l’allusion à la révolution mexicaine, l’assassinat de Lincoln et la décimation des tribus cherokees. Encore aujourd’hui, l’aspect historique reste prégnant et donne à «La jeunesse de Blueberry» un air de documentaire avec ses paysages américains, ses officiers sudistes et ses soldats français. À cet effet, le prochain album devrait mettre en scène la bataille de Gettysburg, qui mit un terme au soulèvement sudiste.»
Éric Gougeon, Imagine

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