Lectures théâtrales

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Nouveautés théâtre

J’t’aime encore
Roxanne Bouchard (VLB)
La romancière signe ici son premier texte de théâtre, une émouvante et tendre ode à l’amour, à celui qui perdure malgré les doutes et le quotidien. Un monologue qui donne envie d’aimer, d’y croire : « Là, j’ai eu un élan d’amour./Ça vous arrive-tu des fois? /[…] la seule chose qui compte, c’est d’aller retrouver votre chum ou votre blonde pour lui dire que vous l’aimez?/Que vous l’aimez encore. »

Unité modèle
Guillaume Corbeil (Atelier 10)
Deux représentants immobiliers proposent un condo parfait où ils imaginent une vie de rêve. Dans cet idéal fantasmé et ce bonheur factice, est-ce encore possible d’être authentique? Après Nous voir nous (Cinq visages pour Camille Brunelle) et Tu iras la chercher, Unité modèle clôt une trilogie sur notre rapport à l’image. Un regard mordant, une plume incisive, un texte percutant.

Chinoiseries (recette du désordre)
Isabelle Hubert (L’instant même)
Maude et Christian souhaitent adopter à l’étranger, ce qui entraîne des discussions houleuses sur les traditions et l’avenir lors d’un souper avec Josée, la soeur de Christian, et son copain Rémi. L’auteure des pièces La robe de Gulnara et Laurier-Station, 1000 répliques pour dire je t’aime revient avec une comédie, qui sera présentée du 17 juin au 19 août au Petit Théâtre du Nord à Blainville.

Le lac aux deux falaises
Gabriel Robichaud (Prise de parole)
Un adolescent, Ti-Gars, vit dans un village isolé près du lac aux deux falaises avec son grand-père, surnommé Pépére. Ti-Gars, l’âme en peine, fait la connaissance de la fille du lac, qui souhaite lui sauver la vie et lui faire découvrir les mystères des falaises. Drôle et touchante, cette pièce explore le passage de l’enfance à la vie adulte avec sensibilité et magie. 

Televizione  
Sébastien Dodge (L’instant même)
Un héros de guerre profite de sa popularité alors qu’un producteur l’engage pour une nouvelle série historique qui s’intéresse davantage au spectacle et aux apparences qu’à la réalité factuelle et au contenu. Par le biais de l’univers télévisuel, cette satire dénonce la société de consommation et du divertissement.

 

Le théâtre de l’absurde

La cantatrice chauve 
Eugène Ionesco
Joué pour la première fois en 1950, ce texte burlesque qui exige un jeu dramatique met en scène un couple d’Anglais bourgeois aux dialogues creux et aux conversations sans logique, qui reçoit les Smith. L’arrivée de leur bonne et d’un pompier viendra ajouter à l’incongruité dans cette pièce culte à l’intrigue circulaire. 

En attendant Godot 
Samuel Beckett
Le Nobel de 1969 aimait explorer l’impossibilité de vivre une fois l’absurdité de la condition humaine connue. Il égraina ce postulat avec deux vagabonds qui attendent en vain un prénommé Godot qui les sauvera (de quoi, pourquoi, comment; on ne le sait). Discours répétitif, questionnements existentiels et langue ludique feront de cette pièce, d’abord jouée en 1953, un succès.

Les bonnes 
Jean Genet
Entre accusations sur qui aime qui et qui hait qui, deux bonnes se révoltent et complotent pour tuer leur maîtresse. En se déguisant, se parodiant et en jouant à être la maîtresse, les bonnes changent ainsi de rôle et règlent leurs comptes. Pièce férocement critiquée à sa sortie, elle reçut pourtant le Prix de la Pléiade 1947 et est de nos jours encore jouée, encore enseignée.

Les voisins 
Claude Meunier et Louis Saia
Avec ses dialogues vides et bourrés de lieux communs mettant en lumière les difficultés communicationnelles autant que la vacuité de l’existence banlieusarde et consumériste, Les voisins reste un classique québécois qui fait rire aux larmes et réfléchir honteusement. 

La parodie 
Arthur Adamov
Méconnu mais déroutant, Adamov sait nous transporter dans un monde dépourvu de sens, fait de solitude où l’homme est limité par le langage et son incapacité à établir des relations. Devant une horloge sans aiguilles, les personnages de cettepièce créée en 1947 se bombardent de questions concernant… l’heure.

Le théâtre revendicateur 

Mère Courage et ses enfants
Bertolt Brecht
Montée à l’époque d’Hitler, cette pièce pamphlétaire met en scène une cantinière, en 1624, qui fera tout pour nourrir ses trois enfants. Dans son théâtre aussi épique que politique, le dramaturge allemand pousse l’auditeur à la réflexion, dans un processus qu’il nomme distanciation, en soulevant les contradictions du système et en montrant l’absurdité de la guerre, le tout avec sa sensibilité anarchiste.

La saga des poules mouillées
Jovette Marchessault
Marchessault redore le blason des grandes créatrices et élève au rang de mythe Laure Conan, Germaine Guèvremont, Anne Hébert et Gabrielle Roy, dans une pièce où ces quatre femmes se rencontrent, parlent de mères, de sang. Œuvre féministe s’il en est, La saga enrichit la diversité de la dramaturgie québécoise.

Antigone  
Jean Anouilh
Écrite pendant l’occupation, cette relecture de la pièce de Sophocle qu’Anouilh connaissait par cœur crée une résonnance entre le mythe antique et l’époque contemporaine. Pièce noire rendue moderne par ses nombreux anachronismes, elle interroge le sens de la vie.


4 personnages cultes

Albertine
(Dans Albertine, en cinq temps de Michel Tremblay)
Albertine, c’est ce personnage qu’on découvre enfiévré, dépressif, motivé et rompu, à travers les différentes époques qui jalonnent une vie. En dialoguant avec elle-même à 30, 40, 50 et 60 ans, l’Albertine de 70 ans ravive vieilles blessures et défunts idéaux. Touchante puisque réaliste, cette pièce intime et astucieuse est d’un tragique contemporain puissant.

Blanche DuBois
(Dans Un tramway nommé désir de Tennessee Williams)
Personnage évanescent et impossible à cerner, Blanche DuBois est à la fois féroce et fragile, complexe et contradictoire, mythomane et à la recherche d’absolu. Celle qui perturbe la vie de couple de sa sœur et qui en paiera le prix par un internement lorsque ses hôtes découvriront son passé peu noble est inspirée autant de la sœur du dramaturge que de lui-même.

Peer Gynt
(Dans Peer Gynt de Henrik Ibsen)
De voyages en aventures, on découvre les différentes facettes de Peer, fils de paysan, antihéros affabulateur, qui possède peu de vertu et trop d’imagination. Écrite en 1867 et inspirée de contes norvégiens, cette pièce, présentée en janvier 2017 au Théâtre de Quat’Sous, met en scène ce mauvais garçon qui rencontrera notamment une femme troll et une tribu de Bédouins…

Nina
(Dans La mouette d’Anton Tchekhov)
Nina n’a qu’un rêve : devenir active. Ainsi, elle s’enfuit avec le complaisant Trigorine, écrivain reconnu, sous le regard implorant de Konstantin, amoureux fou d’elle qui lui a pourtant écrit une pièce. Telle la mouette du titre qui sera tuée par un homme, c’est l’un d’eux qui brisera la pauvre Nina, celle qui aura passé toute sa vie près de l’amour sans jamais l’étreindre.


4 collectifs


La fête sauvage (Atelier 10)
Huit auteurs contemporains se réunissent pour célébrer, chanter, prendre parole et se tourner vers l’avenir; ils s’éloignent du cynisme et de l’austérité. Ensemble, ils résistent. Ces textes de théâtre poétiques, portés par un idéalisme qui fait du bien, donnent espoir. Un « nous » festif, rassembleur, beau et essentiel.

La nef des sorcières (Typo)
Cette pièce phare au Québec, écrite par des femmes, dont Nicole Brossard, Marie-Claire Blais et France Théoret, expose le quotidien et la vie intime de six femmes de divers milieux et de différents âges. Ces monologues féministes d’une grande sincérité aux propos libérateurs ont dérangé lors de leur représentation au TNM en 1976.

S’appartenir(e) (Atelier 10)
Huit auteures, notamment Véronique Côté, Catherine Léger, Joséphine Bacon et Anne-Marie Olivier, ont pris la parole pour chercher un sens au mot s’appartenir dans un contexte personnel et collectif. Ces textes témoignent de ce que c’est être une femme aujourd’hui et abordent l’identité, l’affirmation, la soif de liberté et d’absolu.

Madame renard/saucisse bacon/votre crucifixion/le no-pain réveillon/ruby pleine de marde/
Ce qui dépasse
(Dramaturges éditeur)
Ces contes urbains, écrits par six auteurs, notamment Annick Lefebvre, Rébecca Déraspe, Sébastien David et Olivier Sylvestre, racontent des moments déterminants d’une vie. Dans un esprit festif du temps des fêtes, chacun observe le monde, façonné par un regard vibrant et un imaginaire singulier.

 

5 dramaturges

Olivier Kemeid
Metteur en scène, directeur artistique de la compagnie théâtrale Trois Tristes Tigres, le dramaturge entremêle avec brio le monde contemporain et la fresque historique, traitant ainsi d’identité, d’exil et d’enracinement dans des fables modernes ambitieuses comme Five Kings, Moi, dans les ruines rouges du siècle et L’Énéide.

François Archambault
Si le scénariste et dramaturge dénonçait la société de consommation, la superficialité et le mal de vivre dans La société des loisirs et Cul sec, il illustre plutôt la complexité du rôle de parent et les désillusions dans Enfantillages. Son dernier succès, Tu te souviendras de moi, une pièce touchante, sonde le temps qui passe et le refus de disparaître sans laisser de traces.

Mani Soleymanlou
Comédien, metteur en scène, fondateur de la compagnie théâtrale Orange Noyée, le dramaturge a signé Un, Deux et Trois, une trilogie sensible sur la quête identitaire et la migration. Sa dernière pièce, coécrite avec Mathieu Gosselin, Ils étaient quatre, amorce un nouveau cycle de création et explore notamment la fuite dans les excès et la pression de la performance chez les hommes trentenaires d’aujourd’hui.

Fabien Cloutier
Reconnu pour son regard acéré et sa verve, Fabien Cloutier a tous les talents : comédien, metteur en scène, chroniqueur, humoriste et dramaturge. Dans ses pièces, telles que Cranbourne, Scotstown et Billy (Les jours de hurlement), il expose les travers, les misères et la bêtise humaine grâce à des personnages au langage cru et à l’humour décapant.

Larry Tremblay
Du roman au théâtre, en passant par la poésie, l’écrivain et dramaturge réalise une œuvre renommée et foisonnante, parmi laquelle on compte les pièces Cantate de guerre, Abraham Lincoln va au théâtre, Le ventriloque et The Dragonfly of Chicoutimi ainsi que le roman L’orangeraie, qui a remporté un succès fulgurant et qui a été adapté au théâtre.

 

5 dramaturges

Fanny Britt
Auteure jeunesse, scénariste et traductrice, Fanny Britt a signé une dizaine de pièces, dont Bienveillance, Chaque jour, Hôtel Pacifique et Enquête sur le pire, avant d’écrire son premier roman, Les maisons, où transparaissent également son amour des dialogues et son sens du rythme. Avec sa plume émouvante, elle explore, entre autres, les thèmes de l’amour et de la réussite.

Evelyne de la Chenelière 
Avec Le plan américainL’impostureDésordre public et Bashir Lazhar, pièce adaptée au cinéma, l’auteure et comédienne crée une œuvre marquante et foisonnante, dans laquelle elle observe, avec une acuité incomparable, la nature humaine, autant dans sa beauté que dans sa laideur, et traite avec finesse des relations entre les êtres.

Véronique Côté
Comédienne, auteure et metteure en scène, Véronique Côté choisit la lumière et la beauté malgré le désenchantement ambiant. Dans l’essai La vie habitable, elle appelle à la poésie et à la magie pour « réenchanter le monde ». Sa pièce Tout ce qui tombe sonde les liens qui nous unissent avec sensibilité, tandis que Chaque automne j’ai envie de mourir, coécrit avec Steve Gagnon, révèle des secrets enfouis et la fragilité de la vie.

Anne-Marie Olivier
Figure importante du théâtre à Québec, directrice artistique du Trident, comédienne, auteure et metteure en scène, Anne-Marie Olivier est reconnue pour ses contes urbains, tels que Gros et détail, Le psychomaton et Annette, qui traitent de thèmes sombres, mais avec éclat et ludisme. Sa dernière création, Faire l’amour, une pièce porteuse d’espoir, a séduit par sa poésie et sa tendresse.

Jennifer Tremblay
Cofondatrice de la maison d’édition La Bagnole, auteure jeunesse et romancière, Jennifer Tremblay a publié une trilogie théâtrale (La liste, Le carrousel et La délivrance), qui a remporté beaucoup de succès. La liste, monologue poignant et fulgurant, met en scène une femme perfectionniste, accablée par le quotidien. La délivrance, présentée au Théâtre d’Aujourd’hui en septembre 2016, clôt le triptyque en recherchant la faille et en plongeant là où ça fait mal.

 

 

 

 

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