Un ennemi du peuple
Javi Rey, d’après Henrik Ibsen (trad. Alexandra Carrasco-Rahal), Dupuis, 154 p., 42,95$
Une grande question surplombe cette œuvre : que faire de la connaissance si on n’a pas le pouvoir? Inspirée d’une pièce de théâtre norvégienne datant de 1882, cette BD est pourtant d’une actualité étonnante. Elle dépeint un village insulaire qui fait son beurre de sa station thermale balnéaire. Mais voilà que le docteur du village apprend que les eaux sont contaminées… S’il dévoile le tout, l’île perdra son tourisme et sa principale source de financement. Or le maire, un être populiste totalement à l’opposé du médecin visionnaire et consciencieux, est son frère. L’aidera-t-il? Une histoire bouleversante sur la responsabilité face au bien commun, sur les liens entre politique, journalisme et sciences. De quel côté faut-il être pour le bien du peuple?

 

La merveille
Les frères Fan, Scholastic, 56 p., 23,99$
Les trois frères Fan font toujours de leur nouveau livre un objet encore plus beau que le précédent! Ici, ils marient à merveille les tons de gris avec les couleurs d’une bille fascinante, jouant de quelques poussées lumineuses grâce à une lune bien ronde ou des lucioles bien vibrantes. Lorsqu’un objet mystérieux tombe du ciel en plein cœur d’un jardin où y grouillent de mignons insectes, chacun tente une explication. Est-ce une petite planète ou une chrysalide magique? L’araignée décidera de prendre les choses en main et de l’exposer à tous. Mais cette bille émerveillera-t-elle longtemps les petites bêtes? Dès 4 ans

 

Cool girls : La puberté en mode confiance
Nina Brochmann et Ellen Støkken Dahl (trad. Hélène Hervieu), Actes Sud, 272 p., 34,95$

Le duo norvégien derrière Les joies d’en bas revient avec un ouvrage des plus complets consacré à la puberté et qui s’adresse à celles qui « subissent » cette période de transformations et, surtout, de questionnements. Toutes deux médecins et dans la trentaine, elles signent ce guide au contenu informatif mais décomplexé et qui ne laissera aucune question sans réponse : elles y parlent de clitoris, de poils, de menstruations, de largeur de bassin, de coming out, de consentement, d’image de soi, de diva cup, de boutons, de colère, de désir de proximité… Bref, elles parlent de tout, et sans tabou. Même les adultes en apprendront à la lecture de cet ouvrage pour préados, dont la mise en page agrémente bellement la lecture. Dès 12 ans

 

De la beauté
Annie Bacon et Lavilletlesnuages, Les 400 coups, 32 p., 19,95$
Cet album, il faut l’offrir à chaque fille, à chaque adolescente, à chaque individu. Car il répond enfin à la question que trop de gens se posent : « Est-ce que je suis belle? » C’est un pamphlet libérateur contre les diktats de la beauté, qui cerne tout à fait les ramifications de la pression qui s’impose insidieusement partout, et qui, avec force et tact, envoie tout simplement tout valser. L’ouvrage le plus puissant d’Annie Bacon à ce jour, porté par le talent et les couleurs en aplat de Lavilletlesnuages. Vraiment, un indispensable de lecture pour se sentir bien dans sa peau. Dès 9 ans

 

Collations énergisantes
Madame Labriski, L’Homme, 200 p., 29,95$
Elle a fait ses preuves, cette dame Labriski, avec ses délicieuses recettes à base de purée de dattes! La voilà qui récidive avec un nouveau livre, cette fois consacré à ces petites bouchées prêtes à être savourées entre deux activités physiques! On craque pour sa multitude de boules d’énergie protéinées, pour son pain au zucchini et ses biscuits menthe-pépites de chocolat ! Intolérant au gluten ou aux produits laitiers? Chaque recette possède sa déclinaison pour vous plaire! En donnant autant de possibilités d’en-cas sans sucre ajouté, elle convaincra bien des familles de mieux s’alimenter!

 

Festif!
Martin Juneau, L’Homme, 216 p., 39,95$
Vous aimez l’ambiance colorée de l’émission Bonsoir bonsoir!? C’est exactement la même que vous retrouverez dans ce livre dont les 75 recettes sont toutes plus éclatantes de vitalité les unes que les autres! Le chef Juneau se surpasse ici pour hisser les pique-niques, les 5 à 7 sous le soleil et les apéros estivaux à un rang plus glamour que les sempiternelles brochettes tomates-fromage ou la fade baguette et son pâté. Ici, place aux salades de figues, à la courge grillée, aux artichauts à saveur de moutarde, mais aussi aux grands plats à partager et à de délicieux surf’n’turf. Oh, et gageons que vous adopterez le maïs grillé, crème sure au guajillo!

 

Mes carnets de saison : Printemps — été
Josée di Stasio, KO Éditions, 256 p., 39,95$
Ce magnifique ouvrage, agrémenté des splendides photos de Dominique T Skoltz, est conçu pour vous donner envie de le garder près de vous, de le feuilleter souvent. Ce nouveau livre de di Stasio — qui s’inscrit dans l’art de vivre à l’italienne et de manger al fresco — rassemble les recettes favorites de son site, en plus d’inédites, plusieurs qui sont déjà des classiques et d’autres qui le deviendront assurément. Avec beaucoup de couleurs, de vert et d’herbes fraîches, ce Carnets de saison respire le beau, le bon et le simple ainsi que la dolce vita. C’est rafraîchissant et inspirant!

 

Lettre aux écolos impatients et à ceux qui trouvent qu’ils exagèrent
Hugo Séguin, Écosociété, 232 p., 22$
Devant l’urgence climatique, Hugo Séguin — qui se définit comme un environnementaliste plutôt conservateur qui œuvre depuis vingt ans dans le domaine — est ferme : il faut choisir des solutions encore jamais essayées si l’on veut que les résultats ne soient pas ceux que nous constatons depuis des années et qui s’avèrent des échecs. Opter pour l’innovation, même si ça semble radical, serait notre salut : la décroissance, la nationalisation du secteur des hydrocarbures, la stagnation des effets rebonds, le renforcement du dialogue social, l’ouverture de la part des dirigeants envers les solutions novatrices, etc. Un ouvrage hautement intelligent que l’on vous presse de lire.

 

Difficult Women
Roxane Gay (trad. Olivia Tapiero), Mémoire d’encrier, 352 p., 29,95$
L’avertissement est important : ce livre est dur. Mais s’il est cruel, il l’est seulement tout autant que peut l’être la vie. Et il est primordial de le lire, primordial que les sujets qu’il porte soient débattus, discutés, mis à jour. L’auteure et professeure américaine qui avait signé Bad Feminist propose ici une série de nouvelles qui partagent une structure similaire : elle nous invite à faire un autoexamen de nos propres réflexes de jugement en nous présentant d’abord ses personnages sous un angle peu reluisant (dépendante, distante, intense, etc.), avant de nous en dévoiler ensuite les réelles failles ou le passé, ce qui vient alors heurter la sensibilité du lecteur et faire surgir sa compréhension, son amour et son soutien aux personnages.

 

No-no-yuri
Aki Shimazaki, Actes Sud, 176 p., 28,95$
Toujours aussi délicate, posée et sans fioritures, l’écriture d’Aki Shimazaki nous transporte dans le Japon contemporain, ici aux côtés de Kyôko, secrétaire de direction de grand talent, femme d’une beauté époustouflante qui se refuse pourtant à prendre mari, préférant des amants sans conséquences. Véritable plongée dans le monde du travail nippon et de ses exigences, No-no-yuri relate ainsi le quotidien de la sœur aînée d’Anzu, qui était au cœur de Suzuran.

 

 

Le livre invisible
Alain M. Bergeron, Soulières éditeur, 84 p., 11,95$
Ah, non! Le protagoniste de cette histoire a perdu son livre. Et ce n’est pas une mince affaire à retrouver, car il est invisible, ce livre… Et il tarde au narrateur de retourner au récit de cette fille sur la lune ou encore de ce monstre solaire! Sa sœur qui, visiblement, ne croit pas à l’existence de ce livre saugrenu tentera tout de même de l’aider dans cette quête de l’absurde. Oh, mais voilà qu’il pense au fameux Guide de l’utilisateur, qui collige l’essentiel des conseils pour le lecteur de ce livre aussi unique qu’un flocon de neige! Une fois de plus, l’incontournable Alain M. Bergeron offre une plume délicieusement drôle et habile! Dès 8 ans

 

Grandeur et dénuement
France Hurtubise, Somme toute, 176 p., 22,95$
Vingt-cinq ans à œuvrer en coopération internationale, dans différents pays où conflits et dévastations font rage : voilà ce qu’a fait France Hurtubise après un changement de vie complet, à 40 ans. Chine, Corée du Nord, Haïti, Rwanda, Bosnie-Herzégovine : elle y va de ses observations, raconte la beauté des gens qu’elle a côtoyés, ses indignations. Son écriture incisive et hautement réaliste nous entraîne immédiatement avec elle, sur ces lieux de désolation où l’espoir permet de tout reconstruire.

 

L’île sans pont
Yannick Marcoux, XYZ, 232 p., 24,95$
Yannick Marcoux est poète et journaliste, deux domaines dans lesquels il a pu parfaire sa plume pour la rendre tout à fait exquise en mode romanesque. Dès l’ouverture de ce premier roman, on plonge dans l’un des plus beaux prologues de la littérature québécoise actuelle. Puis, tout au cours de cette histoire où un homme doit rentrer du large pour mieux poursuivre sa lignée, le mot est juste, les réflexions sont adroites, les sentiments sonnent vrai. C’est l’histoire d’un homme qui deviendra père, alors que lui-même a perdu, il y a très longtemps et en cette île, le sien, qui aurait dû être son repère.

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