Marie-Hélène Vaugeois: couronnée libraire d’exception!

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Le 12 mai dernier, Marie-Hélène Vaugeois, librairie à la librairie Vaugeois de Québec, recevait une distinction de taille : le Prix d’excellence de l’Association des libraires du Québec, en raison de son implication dans le milieu de la librairie, et du livre en général, depuis les dernières années. 

Nous vous proposons donc deux façons de découvrir cette libraire d’exception, au sourire aussi présent que son esprit est affuté et que ses commentaires sont pertinents :

– Un portrait de libraire, réalisé en 2011, qui lève le voile sur ses débuts dans le milieu, mais également sur ses goûts de lectrice : http://revue.leslibraires.ca/articles/portrait/marie-helene-vaugeois-entre-rires-et-conseils

– Son discours de remerciements, très touchant, que vous trouverez ci-dessous :

 

Merci à tous pour ce prix.

Un remerciement particulier à ceux qui m’ont soutenu dans ma candidature et à ceux qui m’ont écrit une lettre d’appui : Edouard Delaplace, Clément Laberge, Yves Guillet, mes parents et mon conjoint, Gilles Herman. Je veux également remercier mes enfants qui me rappellent que je ne suis pas juste libraire.

Il y a deux ans, sur cette même scène, j’ai fait un lapsus révélateur, j’ai dit que les libraires étaient un lieu d’échange. Comme je parlais au nom de tous mes collègues, je ne pouvais élaborer sur le sujet, mais ce soir oui, j’ose affirmer que je suis un lieu d’échange. Pour vous le montrer, je vais vous présenter quelques uns de mes clients.

– Commençons par Catherine. Je l’ai connu, elle avait une dizaine d’année, j’avais 16-17 ans, je commençais comme libraire. On s’échangeait nos lecture d’adolescentes se créant même un genre de club de lecture. Lorsque Catherine a eu 20 ans, elle a eu envie de travailler au Salon du livre. Ses deux parents sont auteurs chez le distributeur chez qui elle voulait travailler. C’était facile pour elle de passer par eux pour avoir cet emploi, mais non, elle m’a appelé, elle voulait que je sois sa référence. Aujourd’hui, elle est encore dans le milieu du livre, on se parle environ une fois par année, toujours avec plaisir ! 

Daniel, lui ça fait moins longtemps qu’il vient. Il y a environ deux ans, sa femme est décédée d’une longue maladie. Il aurait pu se réfugier dans l’alcool, mais il s’est souvenu du plaisir qu’il avait de lire avant de vivre sa belle histoire d’amour. Alors, il s’est perdu dans la lecture. Aujourd’hui, il me dit que de lire et venir à la librairie, y être accueilli avec de la chaleur, un sourire et une écoute, ça lui fait du bien. Il me fait plaisir de l’aider à aller mieux.

Des fois, les rencontres sont plus brèves, comme avec cette dame qui m’appelle pour que je lui prépare une pile de 5-6 livres. Je choisis donc les livres pour elle, lorsqu’elle arrive, elle les regarde un par un, habituellement, elle les prend tous. Elle est cliente depuis 15-20 ans, maintenant. Elle a confiance.

David, lui, je ne l’ai jamais vu. Il habite à Paris. On s’est rencontré sur Twitter, on lisait le même livre, c’est arrivé deux trois fois, on s’est mis à échanger. Un jour, je lui ai conseillé Pour sûr de France Daigle, un livre en chiak. Vous vous imaginez proposer un livre en parlé Acadien à un Français. Environ trois semaines plus tard, il m’a écrit pour me dire : Pour sûr c’est génial, mais je viens de l’oublier dans un taxi, c’est pas grave, j’en commande quatre exemplaires à mon libraire, je veux l’offrir en cadeau.

Vous voyez, je suis un vrai lieu d’échange à moi toute seule!

Je ne sais pas ce qui va arriver à mon métier de libraire. Il va changer, c’est sûr, mais ce soir je voudrais rendre hommage à tous les libraires passionnés, en particulier aux jeunes libraires. Plusieurs d’entre eux s’investissent à fond dans un travail qu’ils font souvent à temps partiel, ils font de la radio, des blogues, ils parlent des livres qu’ils aiments sur les médias sociaux. Ils sont sur le comité de sélection du Prix des libraires, dans le groupe les libraires conseillent, organisent des événements…. J’aime échanger avec eux, souvent on s’envoie des messages, ils me motivent et ils me donnent de l’énergie. Je ne sais pas ce qui va arriver avec mon métier, mais je sais qu’il y a une belle relève prête à relever le défi de donner le goût de la lecture et de la littérature autour d’eux. Et je les en remercie !

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