Une vraie mère… ou presque
Didier Van Cauwelaert, Albin Michel, 214 p., 29,95$
Auteur français à succès, Didier Van Cauwelaert sait tirer des sourires à ses lecteurs, car il a un don pour le loufoque et le cynisme. Ici, son narrateur s’est mis les pieds dans les plats : sa mère étant décédée depuis des mois, il conduit sa voiture sous son identité… Mais voilà, il a le pied lourd et doit alors — sous le nom de sa mère — repasser son permis. Il engage une amie de la défunte, comédienne de surcroît, pour y aller à sa place, mais, afin de bien « jouer son rôle », elle s’immisce jusque dans l’appartement, et la vie, du narrateur! Elle est sa mère maintenant, non? D’une drôlerie qui égaiera votre automne!

La ville analogique
Guillaume Ethier, Atelier 10, 96 p., 14,95$
Sociologue et spécialiste des théories de la ville et des rapports espace-société, Guillaume Ethier propose une réflexion sur les façons de concevoir la ville autrement, à l’ère de l’hyperconnectivité : en faire un lieu de socialisation informelle, un lieu où ralentir et avoir envie de se déconnecter pour habiter l’espace tangible et faire, justement, contrepoids à la cité numérique tant vantée qui mène nos vies.

 

Ma fin du monde
Simon Roy, Boréal, 136 p., 22,95$
Un an après avoir reçu un diagnostic de cancer au cerveau incurable, et même si cette tumeur affecte son langage, l’écrivain Simon Roy a entrepris l’écriture de ce livre pour se sentir « toujours vivant et peut-être un peu pour mettre la mort à l’écart ». Cet essai hybride, à la manière de Ma vie rouge Kubrick, amalgame des réflexions sur les peurs, la vie et l’adaptation radiophonique de La guerre des mondes d’Orson Welles. Lors de sa diffusion en 1938, cette histoire, annoncée comme telle, a entraîné la peur de certains, qui confondaient réalité et fiction, alors que d’autres ont cru à un canular. Écrit par fragments avec la menace de la mort qui plane, ce récit touchant repousse la noirceur, penchant malgré tout vers la lumière.

Jusqu’à ce que ça fasse bang
Alexandra Larochelle, La Bagnole, 304 p., 22,95$
Dans ce roman des premières fois — amour, appart, angoisses — pour un public adolescent mature, Maélie quitte La Malbaie pour le cégep, à Québec. Loin de sa famille et de ses amis, elle se concentre sur Oli, son chum. Mais la relation change, s’intoxique. L’histoire de Maélie qui passe d’un tourbillon à l’autre et qui tentera de contrôler son trouble obsessionnel chavirera assurément le cœur de plusieurs lecteurs et lectrices. Alexandra Larochelle est loin d’en être à ses premières armes et elle aborde ici le sujet des relations toxiques avec une grande adresse. Dès 14 ans

 

Le hoquet en pulpes
Éloïse LeBlanc, La maison en feu, 144 p., 18$
Dans une habile métaphore filée qui fait la part belle aux agrumes, Éloïse LeBlanc propose une poésie déclinée en six parties, dont chacune d’entre elles est l’écho, plus fort et plus affirmé, de la précédente, faisant ainsi voir l’émancipation de la narratrice au fil des pages. Car le lieu qu’elle a besoin d’habiter est en elle, et non pas tout à fait entre ces murs partagés avec cet homme à qui elle adresse ces vers en missive. Les images de LeBlanc sont fortes et ses mots sont doux; ils se glissent à l’oreille et s’y creusent une place en tout confort pour le lecteur.

Dr. Lesley Richardson enquête : La pathologiste
Elisabeth Tremblay, Flammarion Québec, 304 p., 26,95$
Librement inspiré de la vie de la toute première femme médecin légiste au Canada, ce roman policier qui se situe au début du XXe siècle met en scène Frances Gertrude McGill, aussi surnommée « la Sherlock Holmes de la Saskatchewan ». Mais ici, c’est sous le nom de Lesley Richardson qu’on la retrouve : une jeune pathologiste vers qui se tournent les policiers lorsque de macabres découvertes à Régina les poussent à se tourner vers la science. Une série qui s’annonce prometteuse!

 

La femme de chambre
Nita Prose (trad. Estelle Roudet), Calmann-Lévy, 432 p., 24,95$
Molly est une femme de chambre dans un grand hôtel de luxe qui adore son travail. Cette jeune femme qui aime les choses simples et soignées sera vite confrontée aux noirs dessous de son employeur lorsqu’un client sera retrouvé assassiné… et qu’elle sera sur la liste des suspects! Molly et ses collègues hauts en couleur mèneront alors leur propre enquête, dans une aventure des plus rafraîchissantes. L’autrice est éditrice à Toronto et, visiblement, elle connaît son métier et sait garder son lecteur accroché!

 

 

Cachée
Jean-Claude Alphen, D’eux, 64 p., 22,95$
Les albums sans texte ne sont pas légion, et celui-ci est particulièrement réussi. Dès les premières pages, on voit une frimousse cachée à travers un bosquet. Des animaux, dans un style réaliste magnifique, déambulent près d’elle : des suricates, un crocodile, un éléphant, etc. Tout à coup, un chien. Et la suite de l’histoire nous ramène à cet univers ludique de l’enfance, à ces amitiés qui n’ont pas de frontières, et permettra de belles discussions avec l’enfant sur les éléments dessinés. Dès 4 ans

 

Trèfle
Nadine Robert et Qin Leng, Comme des géants, 74 p., 25,95$
Ode à la nature et à l’écoute de l’invisible, cet album dont les illustrations à l’aquarelle et à l’encre de Qin Leng nous transportent dans des contrées sylvestres porte un message : ralentir pour écouter sa voix intérieure. Trèfle, une mignonnette qui, comme ses nombreux frères et sœurs, porte la salopette et le chapeau en forme de cacahouète, s’aventure dans les bois à la suite de Pivoine, sa chèvre. Mais, à chaque étape, les questionnements affluent : par ici ou bien par là? Remettre l’oiseau dans son nid ou le laisser là? Nadine Robert, également éditrice, pousse ainsi le petit lecteur, un pas à la fois, vers l’autonomie. Dès 5 ans

Pleins gaz! La petite histoire de la moto
Francis Léveillée, Charles-Édouard Carrier et Catherine David, La Pastèque, 96 p., 28,95$
Il faut d’abord souligner l’INCROYABLE aspect graphique de ce livre sur la moto, de ses illustrations à sa mise en page. C’est dynamique, original, actuel et ça incite à la lecture. Ensuite, les textes et sujets traités sont également top : des records, mais aussi des idées reçues démolies ou avérées, des pages historiques, des détails techniques, des légendes, des portraits, des extraits de journaux, bref, tout pour en faire un documentaire — autant adulte que jeunesse — passionnant. Même pour ceux qui n’aiment pas la motocyclette! Dès 8 ans

Pas de beigne pour les écureuils
Mika Song, Bayard Canada, 112 p., 19,95$
Finaliste aux prestigieux Eisner Awards en 2021, cet ouvrage met en scène deux écureuils rigolos qui se lancent dans une grande aventure afin de se procurer des beignes dans un foodtruck de passage près de leur habitat. Une BD parfaite pour des lecteurs débutants : elle est à la fois drôle, légère et pleine de rebondissements! Dès 7 ans

 

 

Il était une île
Michaël Escoffier et Kris Di Giacomo, Frimousse, 38 p., 39,95$
Dans ce texte polysémique, Michaël Escoffier parle d’un lieu de vie — l’île du narrateur — qui fluctue avec le temps, qui se métamorphose, qui grandit puis se rétrécit. Une île qui change au contact des autres, une île dont il apprendra à prendre soin et à faire fleurir. C’est l’histoire du parcours d’une vie narré par un texte philosophique nuancé qui ouvrira à de belles discussions. Et les illustrations de Kris Di Giacomo sont tout simplement parfaites, évocatrices à souhait! Dès 5 ans

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