La Montagne secrète et Planète rebelle : De la musique avant toute chose!

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On le sait, la musique adoucit les mœurs. Elle fait office de langage universel, elle soulève les foules, rend gloire à Dieu, a même été un élément fondateur dans l’affranchissement du peuple noir et elle constitue un formidable exutoire – les admirateurs de heavymetal vous le diront. Adolescent, la musique devient un vecteur important d’identification et les petits la déclinent sous toutes ses formes, des comptines aux berceuses. Le fœtus serait même sensible aux modulations des sons, tandis qu’une personne atteinte d’alzheimer se souviendrait plus facilement de chansons que de toute autre chose.

Depuis plus de dix ans, les éditions La Montagne secrète s’engagent à faire découvrir aux enfants la musique de notre patrimoine. Une très belle façon d’assurer la transmission. Leclerc, Vigneault, Léveillé sont présentés par les interprètes d’aujourd’hui, dont Dumas, Ariane Moffatt, Pierre Lapointe, Edgar Bori. Ce qui donne de superbes joyaux que les parents autant que les enfants prennent plaisir à écouter en boucle. Dans leur catalogue, trente-et-un titres réunissent contes et chansons et une douzaine de livres sont disponibles en format numérique enrichi.

Selon Roland Stringer, fondateur et directeur de La Montagne secrète, la musique ancre et consolide davantage les enseignements reçus. « Personne ne contestera le fait que la musique favorise l’apprentissage de la langue (l’alphabet, les animaux de la ferme, les chiffres), les habiletés langagières (les rimes, la prononciation), la découverte des cultures et mœurs différentes, une bonne estime de soi, et j’en passe », explique-t-il. La musique est loin d’être une fioriture ajoutée pour meubler les silences, mais elle fait partie intégrante de la ligne narrative. Pour illustrer le propos, Monsieur Stringer prend pour exemple le 7e art : « Les cinéastes ont compris dès que c’était possible d’ajouter du son au film que la musique pouvait certainement contribuer à créer une ambiance ou évoquer une émotion.» Aujourd’hui, on n’en doute plus. La musique des trames sonores réussit à elle seule à nous replonger dans le vif de l’histoire, embrasement à l’appui.

Du côté de Planète rebelle, l’enthousiasme est le même. La maison qui fait autant dans le jeunesse que dans l’adulte existe depuis 1997 et se consacre à faire découvrir la littérature orale. Garni de plus d’une centaine de titres, son catalogue présente une riche variété de contes, d’histoires et de poésies, tous accompagnés de musique. Espiègles, émouvants, délurés, plusieurs des livres sont désormais offerts en numérique. Pour Marie-Fleurette Beaudoin, l’éditrice de la maison, « la parole et la musique sont intimement liées. Beaucoup de conteurs sont aussi musiciens ou chanteurs. Ils aiment autant jouer avec les mots qu’avec la mélodie. Ils utilisent la musique comme un récit dans leur récit ». Et lorsque vient le temps d’adopter un nouveau projet, toutes les avenues semblent permises. En témoigne cette idée qui est en train de prendre forme : « En ce moment, nous travaillons à un imposant projet d’opéra pour enfants […] qui paraîtra à l’automne 2015. Il s’agit de l’histoire de la déesse Déméter et de sa fille Perséphone. Les chansons […] seront accompagnées d’un chœur de 180 enfants choisis dans les écoles de l’île de Montréal. L’Orchestre symphonique pop de Montréal interprétera la musique.»

Rebelle ou secrète, l’édition québécoise bénéficie du travail exceptionnel de deux maisons qui ont fait le pari de marier les mots et les sons. Deux belles boîtes à musique qui ne manquent pas d’idées ni d’audace.

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