En cette rentrée 2022, les auteurs autochtones scandent présents et proposent des oeuvres aussi diverses qu'éclairantes. Tour d'horizon des livres attendus entre la mi-août et la mi-octobre.
Photo : © Hélène Bouffard

Éveil à Kitchike
Louis-Karl Picard-Sioui (Éditions Hannenorak)
Fleuron de la littérature autochtone et de la culture wendate, l’artiste de Wendake coiffe à nouveau le chapeau de nouvelliste pour ce livre se situant dans la continuité de Chroniques de Kitchike. Autour de l’organisation d’un pow-wow, les fils qui relient entre elles les histoires du recueil pulvérisent les clichés tout en présentant une haute teneur en ironie mordante et en émouvante fraternité.

 

 

Photo : © Trina Koster

Seuil de tolérance
Thomas King (trad. Daniel Grenier) (Mémoire d’encrier)
Surnommé l’oracle, Jeremiah Camp s’est retiré du monde; il garde le silence et vit en reclus dans une réserve autochtone, même s’il côtoie une communauté tissée serrée. Des milliardaires dont les noms figurent sur une liste qu’il a élaborée lorsqu’il travaillait jadis pour un consortium meurent les uns après les autres. On lui demande donc de découvrir ce qui passe, et c’est bien malgré lui qu’il se retrouve mêlé à cette histoire. Ce roman satirique dépeint avec brio les inégalités sociales et le pouvoir des riches. Plus tard cet automne, Thomas King publiera aussi une nouvelle enquête de Thumps DreadfulWater, Meurtres avec malveillance (Alire). [AM]

 

Photo : © Jean-Charles Labarre

Ninanimishken : Je marche contre le vent
Florent Vollant et Justin Kingsley (Flammarion Québec)
Dans sa biographie, Florent Vollant, chanteur qui s’est fait notamment connaître grâce au duo Kashtin, revient sur les trois axes principaux de sa vie, dans trois lieux qui l’ont marqué : le pensionnat, la prison et l’hôpital. Imprégné de sa culture et de ses mythes, l’auteur-compositeur-interprète innu offre un témoignage sur la décolonisation de son peuple.

 

 

 

Photo : © Thistledown Press

Les poules des prairies partent en tournée
Dawn Dumont (trad. Daniel Grenier) (Éditions Hannenorak)
L’autrice crie nous entraîne dans les années 1972, aux côtés d’une troupe de danseurs autochtones qui se rend en Europe afin de participer à différents festivals et pow-wow. Mais voilà : la troupe est composée de substituts hauts en couleur, comme cette femme arthritique ou encore ce cow-boy solitaire qui n’a pas dansé depuis belle lurette. Avec l’humour et le sens de la chute de Dawn Dumont, pas de doute que le tout débordera de mésaventures tout en touchant à la douce critique sociale.

 

 

Photo : © DR

Le Disparu de Lac-aux-Vents : Une enquête des Rats musclés
Michael Hutchinson (trad. Catherine Ego) (Boréal)
Leur quartier général est dans un vieil autobus scolaire. Ce qui les relie? Ils sont tous les quatre cousins et adorent l’action. Voilà ceux qu’on nomme les « Rats musclés » et qui, dans ce nouveau roman jeunesse, partiront à la recherche d’un archéologue disparu alors qu’il pratiquait sur leur réserve. Conflits familiaux, questions environnementales et effacement des cultures autochtones : autant de sujets qui traversent également ce roman d’aventures, signé par un membre de la nation crie de Misipawistik, au Manitoba.

 

 

Photo : © Jaye Simpson

Mécanismes NDN d’adaptation : Notes de terrain
Billy-Ray Belcourt (trad. Natasha Kanapé Fontaine) (Triptyque)
Billy-Ray Belcourt, de la nation crie de Driftpile, dans le nord de l’Alberta, propose l’ébouriffant Mécanismes NDN d’adaptation, un livre inclassable qui aborde les notions d’autochtonie et de queeritude et déconstruit celles de temps et de territoire, en plus de replacer le tout au sein de la souvent fort peu glorieuse histoire canadienne.

 

 

Photo : © André Aylestock

L’or des mélèzes
Carole Labarre (Mémoire d’encrier)
L’éditeur crée des ponts entre ce premier roman, signé par une innue de Pessamit, et Kuessipan de Naomi Fontaine. C’est un texte qui nous plonge dans les souvenirs de sa narratrice, une aînée, sous forme de tableaux, de fragments et d’instantanés. On y parle de famille et de grand amour, de ce que le quotidien a de grand, de lumineux, de poignant, dans une langue sans fioritures et ô combien chaleureuse!


À lire aussi

Du côté de la science-fiction, on pourra plonger dans les nouvelles de Drew Hayden Taylor avec Nous voulons voir votre chef!, chez Alire, à la fin octobre, ainsi que dans Monstres, le second tome de la trilogie pour adolescents Reckoner, de David A. Robertson, chez Kata éditeur, en novembre. Du côté de la poésie, c’est le retour de Rita Mestokosho avec Atuku utei. Le cœur du caribou, chez Mémoire d’encrier, au début septembre et celui de Lee Maracle dans une « prose de combat » avec Treize conversations, chez Varia, en octobre.

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