L’absence de ciel / Adrien Blouët (Noir sur Blanc)
Après des études cinématographiques à Berlin, Hennes Van Veldes tente de donner une direction à sa vie. Il décide d’offrir ses services en tant que documentariste indépendant, ce qui amènera Cornelius Düler, vieil écrivain, à lui confier le mandat de réaliser un film sur l’artiste minimaliste Wolfgang Laib. Le jeune cinéaste part donc à sa recherche, trouvant au bout de la route solitude et désertion. Avec une grande force pour décrire les paysages et les influences marquées de Bolaño et Sebald, ce primo-romancier n’a rien à envier aux auteurs les plus chevronnés.

 

Agathe / Anne Cathrine Bomann (trad. Inès Jorgensen) (La Peuplade)
Un psychanalyste de 72 ans compte les entretiens qui le séparent de la retraite. Il semble avoir perdu l’élan pour la profession et ne pense qu’au jour où il n’aura plus à écouter la litanie des malheureux. Lorsqu’Agathe entre dans son cabinet, l’atmosphère change subtilement et peu à peu, c’est elle qui lui fera constater des choses sur sa propre vie. Au rythme des confessions, l’un et l’autre accepteront peut-être d’accorder une chance à la beauté des petits gestes.

 

Chienne / Marie-Pier Lafontaine (Héliotrope)
Prenant la forme de fragments, cette autofiction accuse la violence innommable d’un père, que l’auteure essaie pourtant de décrire dans un dévoilement tout en retenue, ce qui profite à la force de frappe de ce qui se veut une dénonciation littéraire impitoyable. Parce que le mot d’ordre du bourreau était le silence, l’auteure ne peut trouver meilleure arme que celui de l’écriture pour larguer, sans compromis, toute la colère du monde.

 

Promets-moi un printemps / Mélissa Perron (Hurtubise)
Fabienne, une artiste peintre de 30 ans, sombre dans une dépression et s’enlise dans l’hiver. Peu à peu, elle remonte la pente, épaulée par sa psy, son copain et sa meilleure amie. Ces deux derniers entreprennent de remettre de la magie et de la lumière dans sa vie, tentant de faire revenir le printemps plus rapidement. Un premier roman sensible sur les affres de la dépression et le parcours parfois éprouvant pour se retrouver et trouver un sens à sa vie.

 

Et j’ai crié sur les murs de ta ville / Maé Senécal (L’Homme)
Quand Riley, une jeune femme éreintée par la vie, se réfugie chez un ami d’enfance, elle ignore qu’elle s’apprête à plonger dans un milieu sombre et dur, qui la brisera encore davantage et lui enlèvera même le goût de vivre, son ami s’avérant être un proxénète. La jeune auteure, âgée de 20 ans, offre un premier roman puissant, d’un grand réalisme, sur la prostitution, les dépendances et la fragilité des êtres.

 

Bannie du royaume / Valérie Roch-Lefebvre (La Mèche)
Dans son premier roman, l’auteure sonde la maladie mentale dans une histoire familiale mettant en scène trois générations. Les membres de cette famille rêvent de douceur, mais la réalité les rattrape toujours et l’ancrage dans le réel n’est jamais simple. Racontant des souvenirs épars, ce roman émouvant empoigne le cœur.

 

Troies / Geneviève-Anaïs Proulx (XYZ)
L’auteure dresse un portrait saisissant de la complexité des rapports amoureux d’aujourd’hui grâce à un personnage imparfait et excessif. Inspirée par les mythes antiques et guidée par son désir, Éloïse louvoie entre plusieurs histoires amoureuses. Elle refuse les conventions, la banalité du quotidien et du réel ; elle a soif d’idéal, de liberté et de grandeur. C’est une passionnée d’art qui carbure à ce qui enivre et à la démesure.

 

Croc fendu / Tanya Tagaq (trad. Sophie Voillot) (Alto)
Premier roman de l’artiste inuite multidisciplinaire Tanya Tagaq, Croc fendu n’est pas passé inaperçu lors de sa sortie originale en anglais. L’auteure raconte le territoire et ses légendes, sa splendeur comme sa violence dans un récit obsédant à la fois dur et poétique. Il contourne les codes de l’écriture pour former un ensemble unique qui défie les genres, faisant de lui un morceau complètement affranchi.

 
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