Des critiques en herbe

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Des élèves de quatrième secondaire de l’école Calixa-Lavallée à Montréal-Nord ont accepté le défi de leur professeure, madame Isabelle Boileau : écrire une critique sur un livre de leur choix. Ils ont lu, réfléchi, analysé, écrit : ces quatorze jeunes ont vaillamment relevé le pari. Charmés par l’exercice, nous avons voulu publier leur labeur de fiers lecteurs!

D’après une histoire vraie
Delphine de Vigan, JC Lattès, 2015, 478 p.

UNE VRAIE ROMANCIÈRE!

Un bouquin avec des personnages attachants et une belle maîtrise du crayon par la célèbre Delphine de Vigan qui nous tient en équilibre entre le réel et la fiction.

Delphine de Vigan est née le 1er mars 1966 et a été directrice d’une entreprise de sondages pendant 10 ans avant d’écrire son premier roman à 35 ans. Elle a écrit No et moi qui lui a fait remporter le Prix des libraires et le Prix du Rotary. L’ouvrage a été adapté au cinéma par Zabou Breitman. Son roman Rien ne s’oppose à la nuit a gagné le Prix du roman Fnac, le Prix France Télévisions et le Prix des lectrices de Elle. Sa huitième œuvre, le roman psychologique D’après une histoire vraie, a reçu le Prix Renaudot 2015 et le Prix Goncourt des lycéens.

L’histoire raconte la vie de Delphine, une auteure qui devient populaire grâce à son livre parlant de sa mère, de maladie et d’espoir. À une fête, elle rencontre L. qui est une femme féminine et parfaite qui gagne rapidement son admiration. Elles deviennent amies et L. est de plus en plus présente dans la vie de Delphine. Plus tard, l’écrivaine veut écrire son prochain roman : une fiction. L. devient alors contrôlante et essaye de manipuler Delphine pour qu’elle écrive plutôt une histoire vraie.

J’ai apprécié la lecture de D’après une histoire vraie grâce aux personnages uniques, au style d’écriture littéraire de l’auteure et à l’originalité de l’histoire.

Tout d’abord, les personnages sont très attachants. Delphine nous raconte son histoire au je, on a donc un accès direct à sa psychologie et à ses sentiments. Par exemple, quand elle dit : « Le simple mot écrire dans une lettre ou un message suffisait à me nouer l’estomac. » L’auteure a une phobie et développe une admiration face à L. qu’elle exprime comme suit : « L. exerçait sur moi une véritable fascination. L. m’étonnait, m’amusait, m’intriguait, m’intimidait. » À travers le récit, on peut alors facilement se mettre dans la peau de Delphine, comprendre les raisons de chacune de ses actions et savoir comment elle en est arrivée là.

Ensuite, le style d’écriture de l’auteure nous charme, car il y a plusieurs figures de style. Par exemple : « Le livre était une sorte de miroir, dont la profondeur de champ et les contours ne m’appartenaient plus » et « L. était comme une méduse, légère et translucide, qui s’était déposée sur une partie de mon âme. » Ce livre regorge de phrases littéraires qui nous font plonger dans l’univers du récit. C’est un grand plus pour l’œuvre, puisque cela enrichit le texte et le place sur un plus haut palier.

Enfin, le récit est innovant, puisque c’est une mise en abîme. L’écrivaine a utilisé son propre nom pour son personnage principal qui est aussi une auteure. Aussi, lorsque Delphine veut se tourner vers la fiction, L. la tire vers le réel. « J’écris cette histoire à la lumière de ce que cette relation est devenue et des dégâts qu’elle a provoqués. » Au cours de l’histoire, on se demande pourquoi on a ce désir à savoir si c’est du vrai ou de la fiction, ce qui était d’ailleurs le but de l’auteure. L’histoire est très ressemblante à la réalité, puisque dans la vraie vie, elle a écrit un roman nommé Rien ne s’oppose à la nuit qui parle de sa mère et les gens lui demandaient souvent si c’était la vérité ou non…

Pour conclure, D’après une histoire vraie est un roman que je vous conseille, car les personnages sont spéciaux, l’écriture est de qualité et le récit est fascinant. Bref, c’est une œuvre à lire absolument!
Cindy Leng-Quach

 

Assassination Classroom (t. 1)
Yusei Matsui, Kana, 2013, 150 p.

UNE CLASSE SPÉCIALE!

Né au Japon en 1979, l’auteur a dessiné et écrit « Neuro, le mange-mystère » qui lui a fait remporter plusieurs prix. De plus, ce mangaka a beaucoup de succès avec ce roman.

« Assasination Classroom », un des meilleurs mangas que j’ai lu! Le sous-genre est vraiment original : le manga nous donne différents points de vue de l’assassinat. Yusei Matsui (l’auteur de cette œuvre) nous charme avec sa pointe fine, les dessins sont si bien illustrés que vous tomberez sous le charme.

Koro-sensei, l’enseignant de la classe 3-E du collège de Kunugigaoka est vraiment spécial. Les élèves de celui-ci sont des apprentis assassins et leur professeur, une sorte de pieuvre. Plusieurs aventures suivront, car c’est le tome un d’une série qui en contient plusieurs.

Premièrement, le sous-genre de ce manga nous amène à nous poser des questions et l’auteur le dit à plusieurs reprises : « Le mot tuer est un terme très étrange. » Il enseigne à des élèves qui n’ont pas de talent, mais avec leur volonté, ils réussissent. De plus, l’auteur de cette œuvre donne quelques références culinaires, par exemple, lors d’achat de mets japonais pour faire saliver ses élèves. Le mangaka nous montre ainsi, encore une fois, sa touche humoristique.

Deuxièmement, l’auteur et illustrateur nous donne la chance, avec l’aide de notre imagination, d’embarquer dans un merveilleux monde de science-fiction. Vers le 1/8 du manga (car dans ce genre de livre les pages ne sont pas notées), nous pouvons remarquer son talent pour dessiner. Les images créées nous font ressentir beaucoup d’émotions, preuve qu’une image vaut mille mots.

Pour finir, je vous le conseille fortement, car le sous-genre et les illustrations sont vraiment intéressants. De plus, un film et une série de dessins animés sont sortis dernièrement. Je voudrais conclure avec une citation de Koro-sensei : « Nul ne sait quelles seront les armes utilisées pour la Troisième guerre mondiale. Cependant, lors de la Quatrième guerre mondiale, nous nous battrons probablement avec des tentacules. »
Mohamedi Salim-Rayane                                                                                    

             

À la poursuite de ma vie
John Corey Waley, Casterman, 2015, 396 p.                                                                                                                 

L’AUTEUR N’AVAIT PAS TOUTE SA TÊTE

À la poursuite de ma vie, c’est l’histoire de Travis Coates, 15 ans et mourant, qui décide de donner sa tête à la science dans les recherches sur la cryogénisation. Cinq ans plus tard, il se réveille. Sa tête a été transplantée sur un nouveau corps. Il découvre alors un nouveau monde bien différent de celui dans lequel il vivait. Un monde dans lequel, en cinq ans, sa famille, ses meilleurs amis et l’amour de sa vie ont tous évolué et vécu sans lui.

Je n’ai pas beaucoup apprécié la lecture du livre À la poursuite de ma vie. Les principales raisons sont le manque d’originalité du récit ainsi que les personnages. J’ai trouvé que le récit manquait gravement d’originalité. L’auteur n’a pas réussi à créer une atmosphère unique et personnalisée, ce qui est plutôt étonnant vu le potentiel incroyable de l’histoire! John Corey Waley a plutôt opté pour une recette qui a déjà fonctionné dans ce marché. Les passages poétiques manquent de crédibilité et ressemblent à tant d’autres. Finalement, j’ai trouvé que le livre était une imitation des romans bien uniques et originaux de John Green! Vous n’avez qu’à observer la couverture dont le style ressemble beaucoup à celle du livre It’s Kind of a Funny Story de Ned Vizzini.

Je n’ai pas aimé les personnages, car ceux-ci n’avaient rien de réel. Le personnage principal n’était guère reconnaissant d’être revenu à la vie. Voici un exemple : « […] oui, j’étais de retour, et c’était à la fois irréel et glauque. Non tout cela n’avait rien d’un miracle ». Mais l’un des principaux défauts de tous ces personnages, c’est leur égoïsme. Quand on lit cette histoire, on ne croit pas aux liens qui sont censés unir ces gens « si proches ». Travis fait tout pour reconquérir Cate, même si celle-ci s’est fiancée, dans le seul but de revivre comme avant. Il y a aussi les parents de Travis qui jettent toutes ses anciennes affaires (même si celui-ci est revenu à la vie) sous prétexte que c’était trop difficile! Alors n’ont-ils pas pensé que ça pouvait aussi être difficile pour leur fils, revenu parmi les vivants pour ensuite voir que tout a changé, même ses vêtements!

En conclusion, je ne vous recommande pas de lire ce livre.
Akrour Mazarine

 

Le mur mitoyen
Catherine Leroux, Alto, 2014, 323 p.

LES SECRETS D’UNE SOUFFRANCE

Une histoire qui se distingue de plusieurs façons dont la façon dont elle est rédigée et est relatée. Ce livre est charmant grâce à ses mots puissants en sentiments et en descriptions. Chacune des phrases qui constituent ce roman décrit la réalité d’une vie.

Née en 1979 près de Montréal, Catherine Leroux exerce diverses professions durant sa vie dont vendeuse, commis bibliothécaire et journaliste. En 2011, elle publie son premier roman La marche en forêt et elle est choisie comme finaliste au Prix des libraires. En 2014, avec son second roman Le mur mitoyen, cette écrivaine gagne le prix France-Québec.

Le mur mitoyen est une œuvre pertinente et authentique. L’histoire n’est pas basée sur un seul personnage principal, mais elle expose les différentes aventures qui mettent en avant des personnages sincères et secrets.

Ce roman débute avec Angie, une jeune fille qui protège sa jeune sœur, Monnette, de tous les dangers. Ainsi en jouant sur le rail d’une voie ferrée, ces deux sœurs ne prennent pas en considération les risques des alentours.

Puis vient l’histoire de Madeleine, une veuve ayant une faible relation avec son fils Éduardo, qui apprend une triste nouvelle de la part de celui-ci. Est-ce que cette annonce va les rapprocher ou les éloigner plus encore? De plus, suite à des tests médicaux, elle découvre un grand secret à son sujet.

Par la suite, l’histoire d’un couple fou amoureux découvre une triste vérité au sujet de leur origine. En effet, quelles seront les conséquences de cette révélation dans la vie de ces passionnés? Une autre touchante histoire, celle d’Ariel, premier ministre d’un pays en désarroi et marié à une sublime femme prénommée Marie dont il avait fait la rencontre après qu’ils se soient évanouis…

En plus, ce roman relate aussi l’histoire d’un frère et d’une sœur qui ont grandi ensemble sans connaître leur véritable père ou encore l’amour d’une mère. Ils sont à la recherche de la vérité que leur mère cache depuis des années et qui ils sont en réalité. Bref, ce roman entremêle différents thèmes et expériences qui rendent le récit complexe.

Ainsi sans aucune incertitude, Mme Leroux a rédigé une œuvre splendide par la forme de sa narration qui est gracieuse et naturelle. C’est une histoire mystérieuse qui m’a captivée durant la lecture. Le fait que le roman est composé de quatre récits différents et mélangés entre eux m’a encouragée à faire une lecture lente et vigilante. D’ailleurs, en de nombreuses occasions, je me suis questionnée sur les liens qui unissaient les différentes histoires.

En outre, la prudence par laquelle l’histoire est racontée donne l’impression d’être présent et permet de ressentir les émotions. Par exemple : « Ils restent de glace l’un à côté de l’autre, pendant longues minutes, incapables de parler, incapables de pleurer, paralysés dans un moment qui ressemble à celui que connaissent les suicidaires, les minutes assourdissantes qui s’écoulent avant qu’ils ne se décident à appuyer sur la gâchette. » Ce simple paragraphe permet de découvrir la manière dont l’écrivaine suspend le temps entre ses phrases donnant le sentiment d’y être.

Enfin, le scénario illustre la vie quotidienne des protagonistes et leurs mésaventures. Cependant, les secrets, les énigmes ainsi que le hasard de l’univers faisant partie du livre vous amènent à vous poser plusieurs questions au sujet de la vie et de ses infortunes. Les récits du livre font le lien entre l’humain et les manigances que le destin joue. Ainsi à cause de simples coïncidences et du fait qu’un personnage en rencontre un autre, la vie peut changer à jamais.

Pour conclure, Le mur mitoyen est intéressant que je vous conseille à lire attentivement. Ces personnages, chacun d’entre eux est charmant, particulier et différent. D’autre part, le récit suscite la curiosité grâce à tous ces mystères.
Emily-Corina Jara-Perla

 

Quand hurle la nuit
Mario Brassard, Soulières éditeur, 2015, 79 p.

QUAND HURLE LA NUIT : UN LIVRE SPLENDIDE

Mario Brossard est un écrivain et un poète né en 1978. Il détient un baccalauréat et il a fondé une collection pour la réédition de textes québécois (2001-2005). Sa première œuvre, Choix d’apocalypse, marquera le début de sa carrière en 2003 en étant sélectionnée cinq fois pour un prix. Avec ses autres textes, il gagnera quatre prix. La saison des pluies et Le livre clairière en aurons deux chacun (prix Émile-Nelligan, prix du CALQ, Prix Jeunesse des libraires du Québec et le prix TD de la littérature canadienne pour l’enfance et la jeunesse). Il écrit aussi trois autres romans : Que faire si des extraterrestres atterrissent sur votre tête?, La saison des pluies et Quand hurle la nuit.

C’est l’histoire inspirante de Salicou, un jeune d’origine sénégalaise qui vit au Québec. Un jour, Salicou va apprendre la réalité par rapport au racisme. Pour essayer d’oublier cela, il va se créer un monde imaginaire dont il est le maître, mais le jeune garçon va rapidement comprendre que se confier à ses parents est une meilleure idée. Alors, avec l’aide de son entourage, il va essayer de combattre le racisme.

Le livre de Mario Brossard est un chef-d’œuvre. Son livre Quand hurle la nuit nous plonge dans un univers rempli de rebondissements. La critique qui suit va démontrer en deux arguments : le message magnifique par rapport au racisme et le choix des mots qui suit les émotions de Salicou.

Premièrement, vivre les moments où Salicou fait face au racisme est incroyable et touchant, car je n’ai jamais vécu de discrimination raciale, mais de pouvoir voir ce qui arrive dans la tête de quelqu’un qui le vit me fait réaliser à quel point cela peut détruire la vie d’une personne. Dans le livre, on peut voir que Salicou perd complètement la tête, il se crée un monde où il est le tout-puissant et il peut faire ce qu’il veut. Cela nous montre un autre point de vue qui nous donne envie de relire le livre pour comprendre le message de l’auteur parfaitement.

Deuxièmement, les mots que l’auteur utilise par rapport aux émotions de Salicou sont très justes, comme la peur qui est illustrée : « Aucun matin ne pouvait la diluer. Entre le cri du hibou et celui du coq, c’était une nuit qu’il ressassait de chaque côté de ses paupières, en clignant sans cesse des yeux, pour ne pas s’y noyer. » Dans cette partie du texte, on peut ressentir parfaitement les sentiments de Salicou. Donc, l’auteur fait un excellent travail pour nous plonger dans le monde du personnage.

Pour terminer,  le chef-d’œuvre de Mario Brossard est un délice pour les yeux et un livre qui nous fait voir un point de vue du racisme que la plupart des personnes n’ont jamais vu. Ce livre est une montagne russe d’émotions et je le recommande à tout le monde.
Enrique Abad-Champigny

 

Le liseur du 6 h 27
Jean-Paul Didierlaurent, Édito, 2014, 181 p.

UN ROMAN CHALEUREUX

Guylain Vignolles travaille dans une usine au service d’une redoutable broyeuse de livres invendus. Il mène une vie solitaire rythmée par ses allers-retours quotidiens à l’usine. Chaque matin avant d’aller travailler, il lit à haute voix dans le train du 6 h 27 les quelques feuillets qu’il a sauvés la veille des dents de fer de la Zerstor 500. Un jour, ce dernier découvre les textes d’une mystérieuse inconnue qui vont changer le cours de sa vie.

Cette histoire d’un banal pilonneur au quotidien triste est pleine de chaleur. Premièrement, les personnages sont très touchants. On tombe vite amoureux de certains personnages comme le gardien de la prison qui récite des extraits enrichissants à longueur de journée et qui va illuminer les journées des pensionnaires d’une maison de retraite. Cela est vraiment émouvant et plein d’optimisme. Croyez-moi, rien ne vaut la lecture de ce roman pour vous donner de l’espoir.

Pour continuer, le style d’écriture de l’auteur est très facile à suivre et on n’a aucun problème de compréhension durant la lecture de ce roman généreux du début jusqu’à la fin. Par exemple, on peut noter ce passage que j’ai particulièrement aimé : « Nombreux les livreurs qui affrontent mon courroux. Arrivez donc à l’heure et vous me verrez doux. Livrez ce chargement, quittez cet air hagard. Effacez le tourment qu’a causé ce retard ». Ce qui témoigne, à mon avis, que l’auteur possède un grand talent pour l’écriture.

Pour finir, j’aimerais souligner que ce livre s’est vu attribuer la note de 4/5 sur la majorité des sites de ventes comme Babelio et Amazon. Un roman qui va vous donner chaud au cœur.
Houssam Zeineddine                                                                                                

 

Eux
Patrick Isabelle, Leméac, 2014, 107 p.

EUX : L’INDÉNIABLE RÉALITÉ

Eux est un roman d’une brièveté impressionnante considérant le thème (intimidation) abordé. Ce roman réussit à faire ressentir aux lecteurs des émotions comme la terreur et de la solitude.

Patrick Isabelle est un auteur québécois né à Montréal en 1980. Lors des différents métiers qu’il a exercés, il s’est toujours préservé du temps pour écrire. Aujourd’hui, c’est un écrivain qui travaille comme libraire lorsqu’il n’écrit pas. Il a remporté le Prix Jeunesse des libraires du Québec.

En secondaire I, un adolescent est victime d’intimidation. Il se fait battre, se fait voler ses affaires et se fait ridiculiser par un groupe de son école sans raison. À partir de ce jour, il deviendra leur cible. Tout au long de son calvaire, personne ne viendra à son aide que ce soit les témoins, le personnel de l’école et ses parents. Une haine profonde se développera en lui et l’amènera peut-être à commettre l’irréparable…

Le personnage principal, qui est le narrateur, nous raconte son histoire. Il nous parle des moments de calvaire qu’il a vécus et de certains moments de bonheur éphémères. Les passages où ce dernier a des pensées négatives, voire suicidaires, sont décrits de façon à susciter de la sensibilité chez les lecteurs. Tout au long de la narration, Patrick Isabelle ne mentionne pas le nom de l’adolescent intimidé ce qui rend ce roman spécial, car je pense qu’il veut laisser la possibilité à n’importe qui de se mettre à la place de la victime. Cette omission volontaire apporte également tout un sens à la couverture bien choisie du roman.

Le thème de l’intimidation abordé dans cet ouvrage est fait de manière remarquable. En une centaine de pages, l’auteur a réussi à me faire chavirer dans le monde « caché » de l’école. Un monde qu’il a lui-même connu étant au secondaire : une scène où l’adolescent se fait intimider dans les toilettes est un fait vécu par l’auteur. Il nous décrit cet univers à sa manière avec brio.

Le style d’écriture de Patrick Isabelle est à souligner, car il est plein d’éclats. La qualité des descriptions est admirable. L’évolution psychologique de l’adolescent est bien maitrisée et mise en valeur. Il réussit à transformer un petit garçon sans histoire peu à peu en un ado renfermé. Ce qui me touche, c’est la vision que le jeune intimidé a du lieu que je côtoie chaque jour : l’école. Selon lui, « l’école secondaire, c’est une société bien organisée, finement huilée. Il y a une hiérarchie, des groupes particuliers et différentes classes de gens. Je ne fais partie d’aucun. Maman, les gens me fuient, ils me regardent comme si j’étais un freak, et merde, peut-être que j’en suis un. Dans tous les cas, c’est comme ça que je me sens. Quand ils ne me frappent pas, ils font comme si je n’existais pas. Ma simple vue éveille en eux un malaise. Je préfère de loin rester seul dans mon coin à lire, il n’y a pas de mal à ça. »

D’après moi, cet extrait, qui m’est difficilement sorti de la tête, résume parfaitement l’état d’esprit du jeune tout au long du roman et le message fort que veut véhiculer l’auteur auprès des jeunes lecteurs.

Ce roman est vraiment aussi troublant qu’essentiel, comme l’avait prévenu l’éditeur. Selon moi, ce roman devrait être imposé aux jeunes élèves dès leur entrée au secondaire afin de les sensibiliser aux dangers de l’intimidation. Je me dois de terminer en indiquant que ce roman a été finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général et que deux suites sont prévues.
Junior Fotseu-Nekam

 

Un cœur en forêt
Louise Poulin, La Semaine, 2015, 164 p.

UN COUP AU COEUR

Un cœur en forêt, une excellente œuvre rédigée par Louise Poulin. Elle réussit à nous faire garder notre souffle jusqu’aux dernières pages du livre et à nous faire ressentir les émotions du garçon vivant la tragédie de cette histoire. Ce récit nous mène dans un monde rempli d’évènements imprévus et de mystères. Elle nourrit notre intérêt avec chaque petit détail décrit. Bref, un récit qui ébranle nos états d’âme.  

William est un jeune garçon de 16 ans passionné par la nature. Il admire sa mère ainsi que son père. Ces derniers représentent la joie de l’enfant et la raison de son existence. Il ne pourrait pratiquement pas vivre sans eux. Son père est un ingénieur forestier, il vit pour ça. Alors qu’une journée son père voulut découvrir une zone de la pinède, il invite William et son chien, Boucanier, à venir explorer la zone en avion. Les trois personnages font leurs départs. Lorsqu’ils sont presque arrivés, une certaine lumière étrange parvient à la vue du conducteur. Malheureusement, il n’y avait aucun copilote et ils s’écrasent au sol. Que fera son fils après la mort de son père? Et que feront-ils pour survivre sur cette grande forêt dans le milieu du vide?

Louise Poulin est une auteure québécoise qui a vécu avec son père, entrepreneur d’une librairie. Cette atmosphère lui a permis d’arriver loin dans sa carrière et de parvenir à assouvir sa passion. Cela l’a aidée à écrire cette histoire passionnante en 2015. Composé de 164 pages, c’est un roman d’aventures dans lequel les personnages reflètent leurs émotions aux lecteurs, où les valeurs éblouissent et où le thème traité parvient à teinter les âmes fragiles avec douceur pour arriver à nous faire évoluer, car le récit est comme une préparation mentale qui nous fortifie psychologiquement.

Je trouve ce livre très intéressant dû à l’efficacité de l’auteure à convertir le personnage principal en un miroir, donc à pouvoir percevoir clairement ses émotions. Par exemple, le personnage principal prit un chemin que seul lui pouvait prendre, alors il a laissé son chien parcourir un autre chemin inconnu. C’était dur pour lui de le laisser aller et dans ce moment de solitude, nous pouvons ressentir ce que son cœur exprimait. Voici un extrait : « Boucanier, je voudrais tellement que tu sois ici avec moi. Il fait si froid. Au moins, ta présence me donnerait la sensation d’une forme de sécurité. J’ai l’impression qu’il n’y a plus que moi sur cette planète… moi et cette chose brillante que j’espère ne jamais revoir. » Nous devenons témoins de ses problèmes comme si nous y étions avec lui.

Dans ce livre, les valeurs qu’on remarque sont : l’optimisme, la beauté, le confort, mais surtout la famille. « Maria était sur le quai, les yeux rivés sur la montagne. Ses hommes, ses amours, rentraient toujours pour le repas du soir. Un bon plat mijoté et de bonnes tartes chaudes, qu’ils accompagneraient de crème glacée, les attendaient. » « Ouais! C’est ça, j’ai réussi! » Ce sont des extraits ressortis du texte pour montrer que ce livre est exceptionnel par sa façon de nous ouvrir les yeux de ces belles valeurs que nous devrions chérir précieusement.

L’écrivaine traite du thème de la mort qui sensibilisera tous les lecteurs facilement et les mènera à ressentir l’absence et le vide causés par la perte d’un être cher.

Ce livre est capable de frapper beaucoup de cœurs. Un seul défaut : le livre est court! On en aurait pris encore plus!

Ne manquez pas l’œuvre de Louise Poulin et commencez à le lire!
Kevin Alexis Gomez Rendon

 

Barsakh
Simon Stranger, Bayard, 2015, 156 p.

À LA RECHERCHE D’UN SOLEIL EN HIVER

Simon Stranger est né le 11 février 1967, en Norvège. Il a vécu sur lilleaker à Oslo. Il fait des études à l’académiea Bo et a étudié la philosophie à  l’université d’Oslo. Il a publié plusieurs livres tels que Barsakh, De som ikke finnes et Det som en gang var jord.

Barsakh est un livre qui raconte l’histoire d’Émilie, une Norvégienne de 15 ans en vacances familiales aux Îles Canaries. Elle part faire son jogging habituel au bord de la mer, quand soudain, elle aperçoit une barque contenant des immigrants à l’agonie. L’adolescente s’approche d’eux en nageant et essaye de les aider à atteindre le rivage. C’est à ce moment qu’elle rencontre Samuel, un Ghanéen de 18 ans, en compagnie de 21 immigrants venant d’Afrique, dans l’espoir de trouver une vie meilleure.

D’abord, le sujet que l’auteur aborde est fortement intéressant. Mais, l’auteur ne rend pas assez profonde cette histoire. Lors du voyage en barque, il décrit très faiblement les conjonctures du déroulement du périple. Ces immigrants sont quand même restés en mer durant 24 JOURS. Hélas, on passe rapidement sur les évènements qui, eux, étaient peu développés. Ce qui rend le texte un peu lourd. De plus, l’auteur rajoute des informations dont le but est incompréhensible pour le déroulement de l’histoire. Par exemple : il nous parle des pensées du coq quand il voyait les immigrants s’approcher de lui. Aussi, l’alternance entre les points de vue des deux personnages principaux était mélangeante. On a l’impression que l’auteur ne va pas jusqu’au bout de ses idées. Il nous montre une vérité que toute personne sensée connait. Il ne nous propose pas une autre manière originale de voir cette réalité d’immigration, de risques et de misères.

Ensuite, les personnages n’étaient pas attachants. Effectivement, lorsque Samuel a entrepris son voyage risqué en barque, l’auteur ne parlait presque jamais de ses sentiments et de ses pensées. On pouvait vaguement les deviner à travers les personnages. C’est dommage, car à cause de ça, l’écrivain n’a pas réussi à évoquer des émotions en nous. Pourtant, il partage un sujet délicat qui peut créer facilement des sentiments de pitié, de tristesse ou d’empathie. Encore, l’amour entre Émilie et Samuel est platonique et non crédible. Ils tombent amoureux l’un de l’autre alors qu’ils ne se sont vus qu’à deux ou trois reprises. Le chemin que l’auteur a fait prendre à ses personnages était illogique.

Finalement, pour simplifier l’histoire, l’auteur a utilisé trop d’incidents hasardeux. Si bien qu’à chaque fois qu’Émilie voulait sortir à l’insu de ses parents dans le but de rendre visite aux immigrants, ils décident, par hasard, de sortir dîner ou d’aller à la fête foraine. Ceci facilitait grandement la tâche d’Émilie, qui gagnait un peu de temps durant leur absence. Il y avait un manque flagrant d’actions entrainantes. C’était trop simple pour un sujet aussi compliqué.

En bref, le sujet est d’actualité et énormément intéressant. Malheureusement, la plume de l’auteur s’essouffle au point qu’elle ne nous amène pas à plonger dans le cœur de l’histoire.
Lyna Fodil

 

Un café dans le Sud
Daniel Castillo Durante, Lévesque éditeur, 2015, 310 p.

C’EST LE MEILLEUR CAFÉ DU MONDE

C’est l’histoire d’un Québécois d’origine argentine nommé Paul vivant à Montréal qui fut soudainement appelé par sa belle-mère qui vit en Argentine. Alors, elle lui annonça que son père allait bientôt s’éteindre, donc elle l’invite pour voir son père pour la dernière fois. Comme Paul n’a jamais été très proche de son père, il décide d’arriver quelques semaines après sa mort pour récupérer l’héritage que lui a légué son père. Ce voyage sera-t-il ce qu’il attendait?

Premièrement, l’histoire est très surprenante à grâce à sa fin inattendue et originale, car on ne comprend pas tout dans l’histoire avant la fin. On comprend davantage au fil de la lecture. Ceci peut être un désavantage parce que ça pourrait inciter les gens à ne plus lire le livre, mais si on tient bon, on peut voir que c’est la signification d’un chef-d’œuvre. Toutefois, cette histoire contient des scènes sexuelles pour des gens matures donc ce n’est pas conseillé aux personnes âgées de 13 et moins.

Deuxièmement, ce que j’ai apprécié le plus, c’est que l’auteur a réussi à bien décrire les lieux, les personnages et les actions qui se déroulent dans ce roman. On sent vraiment qu’on est présent.

Voici deux extraits qui prouvent mon opinion :

« À la grande surprise de Paul, le vin rouge qui les attendait au beau milieu du salon était de qualité supérieure. Voyant la bouteille passablement entamée, il prit l’initiative d’en remplir deux verres avant le délicieux nectar ne s’évaporât complètement. » p. 86

« Le sol en céramique d’un ocre rougeâtre s’étalait à perte de vue; en fait, il faisait le tour de la maison, qui était trop petite par rapport à l’immensité du terrain en pente auquel elle s’accrochait avec nonchalance d’un lézard sous le soleil du midi. » p. 118

Ces exemples aussi prouvent que le vocabulaire est quand même recherché et il fait aussi que les lieux et autres éléments sont mieux décrits. Malheureusement, il convient plus aux personnes aptes de comprendre ces mots pour mieux comprendre le livre.

Donc, qu’attendez-vous pour l’acheter, ce magnifique chef-d’œuvre?
Luis Fernando Patino

 

Hackerboy (t. 3) : Haute tension
Julie Champagne, Bayard, 2015, 150 p.

DU JULIE CHAMPAGNE DANS TOUTE SA SPLENDEUR

Haute tension, de la série « Hackerboy », est un roman à couper le souffle. Durant la lecture de ce roman, l’auteure, Julie Champagne, nous téléporte dans un tout nouveau monde : celui du piratage informatique.

En 2010, Julie Champagne, l’auteure du roman Haute tension, troisième tome de la série « Hackerboy », a quitté le domaine de la publicité pour rentrer dans le domaine de l’écriture et du journalisme. Haute tension a été écrit en français et n’a pas encore été traduit en d’autres langues. Julie, journaliste indépendante pour plusieurs magazines dont Clin d’œil, a aussi écrit les romans de la série l’escouade fiasco ainsi qu’un album pour les tout-petits.

Alexandre Simard, connu sous le pseudo Hackerboy, est un adolescent qui poursuit les criminels du Web en collaboration avec la cellule canadienne contre le cyberterrorisme. Un jour, en rentrant chez lui, il a aperçu un colis brun de format moyen. À la fois surpris et intrigué, Alexandre ouvrit ce fameux colis offert par un donateur anonyme. Incroyable! Le tout nouveau cellulaire iSmartInterGalaxy 7SSS. Ce cadeau a laissé un sourire sur le visage du jeune pirateur que quelques heures puisque c’est à cause de ce cellulaire ultrasophistiqué que la plus importante panne d’électricité du Québec a lieu. Depuis ce temps, la vie d’Alexandre bascule. Qui donc veut lui causer autant de malheur?

J’ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman écrit par Julie Champagne pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, les personnages de l’histoire sont très bien décrits. Avant chaque dialogue, l’auteure a pris la peine d’écrire quel personnage est en train de parler et quelle action il accompli ou même quel sentiment il ressent (l’auteure a inséré des didascalies). Cela aide le lecteur à ne pas perdre le fil de l’histoire et de mieux se faire une image des personnages. Par exemple, « Alexandre, blanc comme un cadavre », « Maman, inquiète » ou même « Max, en fronçant les sourcils ». Personnellement, cela m’a été d’une grande utilité et pourrait certainement vous aider, futur lecteur!

Ensuite, ce qui rend ce roman fort intéressant à lire est l’intrigue. Malgré le fait que l’action se déroule très rapidement, ce livre nous garde en haleine jusqu’à la fin. Revenons au début de l’histoire lorsqu’Alexandre a reçu ce fameux cellulaire. Plusieurs évènements ont marqué la vie d’Alexandre comme la plus importante panne d’électricité du Québec. Que va-t-il arriver à Alexandre? Sera-t-il accusé d’un crime qu’il n’a pas commis ou est-ce le véritable cerveau de ce crime qui écopera? Julie Champagne a réussi à clouer ces points d’interrogation dans notre mémoire tout au long de la lecture de cet extraordinaire roman. Il ne faut pas oublier que le donateur anonyme qui a donné ce magnifique gadget à ce jeune pirate a aussi kidnappé sa petite sœur Léa et qu’à un moment dans l’histoire, Alexandre n’aura pas le choix de collaborer avec son ennemi.

Enfin, j’ai fortement apprécié la lecture de ce roman puisque Julie Champagne a su rendre le sous-genre de son roman (policier) très original. Chaque fois que je lis un livre policier, l’œuvre respecte les lois de ce sous-genre, c’est-à-dire qu’il y a toujours un crime et une enquête réalisée par des enquêteurs, mais dans le roman Haute tension, l’enquête a pris une autre tournure. La police n’a pas eu un grand impact dans l’histoire puisque c’est Alexandre, la personne qui a enclenché la panne d’électricité qui a résolu le problème. Quelle idée de génie! Aucune personne qui a lu ce livre ne peut prévoir!

Pour conclure, j’ai fortement apprécié la lecture de ce roman entre autres grâce à la sublime description des personnages, de l’intrigue qui nous garde en haleine jusqu’à la toute fin et aussi grâce au fait que Julie Champagne a réussi à rendre original le sous-genre de l’histoire qui, je le rappelle, est policier. N’attendez pas et allez vous le procurer dès maintenant!
Mahdi  Zeineddine

 

Une simple histoire d’amour
Angèle Delaunois, Soulières éditeur, 2015, 114 p.

UN SIMPLE COUP DE COEUR

Une simple histoire d’amour, un roman à vous couper le souffle et à vous remplir d’émotions. Ce livre, écrit par Angèle Delaunois, est un véritable chef-d’œuvre et saura aller vous chercher au plus profond de vous.

Angèle Delaunois est une auteure remarquable qui est née en France le 17 novembre 1946 et a obtenu sa citoyenneté canadienne en 1976, soit 8 ans après son arrivée. Cette femme a fait des études en arts à l’Université du Québec, à Trois-Rivières pour enseigner l’art pendant 10 ans. Parallèlement, elle faisait une carrière d’artiste qui lui a valu des bourses du Ministère des Affaires culturelles du Québec.

Ce livre est apparu en 2015 et n’a pas encore remporté de prix ou de titre. Toute cette histoire commença lorsqu’une petite fille de 5 ans entra dans une garderie et se vit confisquer son cœur par un jeune homme. Ces deux enfants se jurèrent de passer le reste de leurs vies ensemble. Jusqu’à ce que le destin les sépare pour les ramener ensemble quelques années plus tard. Mais l’un d’entre eux aura l’immense malaise d’être confronté à de mauvaises impasses qui lui briseront le cœur.

Cette merveilleuse œuvre a su m’émerveiller à d’innombrables reprises grâce à certains moments de l’histoire qui ne sont définitivement pas courants dans les livres, comme les scènes un peu osées, par exemple, au moment où Erdwin enlève la virginité de Noëlle, ceci est allé chercher quelque chose en moi, car c’était la première fois que je lisais cette sorte de passage. Sans parler des personnages qui sont exceptionnels et pour qui j’éprouve une admiration, car le destin finira toujours par les ramener ensemble. Il y a aussi le fait que les descriptions sont, par moment, incroyables. La manière dont l’auteure a choisi ses mots est majestueuse, comme ceux que Noëlle dit à Erwan quand ils passent des moments intimes ensemble.

Finalement, je vous conseille cette grande œuvre sans hésiter et je vous suggère de la lire, car des romans comme celui-là, il n’y en a pas deux. N’oubliez pas que l’auteure de ce livre est une très grande femme qui a de l’expérience et qui sait ce qu’elle fait. Sur ce, qu’attendez-vous!
Marc-Olivier Fournier

 

Ma vie autour d’une tasse John Deere
Émilie Rivard, Bayard, 2015, 179 p.

UN CHEF-D’ŒUVRE À LIRE!

Avec ce roman, Émilie Rivard frappe fort! En effet, ce livre vous plongera dans une histoire captivante et palpitante. L’auteure réussit exceptionnellement à nous mettre dans l’ambiance de l’aventure que vit le personnage principal, comme si nous étions réellement présents. Tout au long de l’histoire, la romancière a su nous éblouir d’émotions et a réussi à nous faire réfléchir sur certains sujets.

Émilie Rivard est une auteure de 33 ans qui a grandi à Québec. Après avoir étudié en création littéraire à l’Université Laval, elle a rapidement sa carrière débute quand elle publie deux livres jeunesse en 2005. Aujourd’hui, l’écrivaine détient une vingtaine d’œuvres par lesquelles elle développe le domaine de l’imaginaire et de la créativité. Pour Émilie Rivard, l’exploration et la découverte littéraires par les jeunes est une chose très importante. Le livre Ma vie autour d’une tasse John Deere, a été finaliste pour le Prix jeunesse des libraires du Québec 2015.

Étienne Laporte est un simple élève du secondaire, tout comme ses amis Renaud et Flavie, qui fréquentent l’école des Hêtres. Il lui reste plus que l’année à terminer avant de pouvoir continuer vers le cégep. Cependant, une caractéristique le rend différent des autres : son homosexualité. Sa famille et ses amis sont tout de même respectueux et courtois envers son orientation. Depuis que son arrière-grand-mère, Paulette, s’est installée dans une résidence pour personne âgée, Étienne a intensifié ses visites chez sa « mémé Poulette » très aimée. Ainsi, elle reçoit souvent la visite de son petit-fils adoré qui, à lui seul, en profite à la fois pour voir son aïeul et faire connaissance avec d’autres aînés, mais aussi pour bénéficier d’un programme de bénévolat mis en place à sa polyvalente. Le seul souci, c’est qu’Étienne n’a jamais dévoilé son homosexualité à son arrière-grand-mère. Le jeune se retrouvera face à un dilemme incontournable. Étienne voudra-t-il prendre son courage à deux pour le révéler à Paulette? Comment réagira-t-elle en le découvrant? Va-t-elle rejeter son petit chouchou préféré? À vous de le découvrir!

Comme vous l’aurez remarqué, la lecture de ce livre m’a particulièrement fasciné à un tel point que je vous le conseille fortement. Tout d’abord, c’est évidemment dû au but, c’est-à-dire le message que véhicule ce récit : être homosexuel n’est pas un crime, c’est seulement une orientation comme les autres, et il faut savoir l’accepter. Dans l’histoire, malgré l’homosexualité d’Étienne, ses amis et sa famille acceptent et respectent son orientation. Son directeur va même jusqu’à lui offrir de l’aide en cas de besoin. Le jeune est bien à l’intérieur de sa peau. Ensuite, c’est grâce au style d’écriture utilisé par l’auteure que ce roman m’a plu. La lecture du livre devient plus familière et nous plongeons facilement dans l’aventure d’Étienne. La romancière adopte différents registres de langue et des dialogues courts et précis sans oublier une touche d’anglicismes. Par exemple, durant ce dialogue : « –Flavie, tu vas l’adorer. Et elle va t’adorer aussi. C’est la mamie la plus funky de l’univers! », l’auteure emploie le niveau familier avec certains anglicismes, ce qui nous permet de mieux nous imaginer les expressions des personnages. Et c’est plutôt la langue littéraire qui est utilisée du côté de la narration, tout comme nombreux autres romans. Enfin, cette œuvre a aussi attiré mon attention sur les personnages de l’histoire. Étienne est un jeune que ses camarades d’école apprécient malgré quelques petites moqueries. Ce dernier est très proche de ses amis Renaud et Flavie avec lesquels il partage de beaux moments et de belles expériences. Ensemble, chacun s’aide entre eux pour rester fort devant leurs soucis. L’histoire nous reflète une belle ingéniosité entre copains et cela m’a fait sourire durant ma lecture. Les gens, de nos jours, ont souvent des préjugés négatifs sur les adolescents. Cependant, les trois protagonistes prouvent le contraire. Ils sont souvent très ouverts à leur entourage avec un grand respect et, ce qui est fort surprenant, c’est qu’Étienne passe du temps en s’amusant avec les personnes âgées d’une résidence.

Enfin, j’ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman qui m’a à la fois fait sourire et aussi réfléchir. Cette œuvre d’Émilie Rivard devrait figurer à une place particulière parmi vos choix littéraires. Ce livre est à lire.
Turan Baysal

 

Camille
Patrick Isabelle, Leméac, 2015, 318 p.

UN LIVRE À NE PAS MANQUER

Camille est une jeune adolescente habitant à Québec, une petite rousse qui vit ce qu’aucune personne ne devrait avoir à vivre dans sa vie. À la maison, elle et sa mère subissent les sauts d’humeur de son père, ce qui l’oblige à devoir couvrir son corps à l’école pour cacher les marques faites par celui-ci. Une nuit, sa mère vient la réveiller : « On s’en va. » De là commença leur fuite vers l’Acadie, où elle rencontra une famille, sa famille. Elle était heureuse. Mais le malheur s’abattit encore une fois sur cette famille, et d’un jour à l’autre, Camille disparut.

Personnellement, j’ai adoré ce roman. Un livre réaliste sur la violence familiale qui nous fait réfléchir sur le fait que cette situation peut arriver à n’importe qui. Un parent qui bat son enfant, trop de gens l’ont malheureusement vécu et d’ailleurs, quelques-uns le vivent encore. Ce livre est basé sur la vie de Camille et sur la souffrance dans laquelle elle a vécu depuis qu’elle est toute jeune.

Le sujet de la violence est présent dans tout le bouquin, un sujet que certains ne savent pas bien traiter, mais que Patrick Isabelle a réussi à la perfection. Chacune des phrases du livre nous touche, nous fait réfléchir et nous fait ressentir tout ce que Camille a vécu.

Dès les premières phrases, on entre dans l’intrigue et celle-ci ne s’arrête qu’à la fin. Tout au long de l’histoire, notre seule volonté est de comprendre où est Camille, comment elle a disparu et qui est impliqué dans l’affaire, et chaque fois que l’on pense avoir les réponses à nos questions, des événements viennent les contredire. La seule chose que l’on veut lorsqu’on commence à lire ce livre, c’est de le finir juste pour pouvoir enfin résoudre le mystère.

Pour ce qui est des personnages, je les trouve assez attachants, on s’identifie très rapidement à eux. Surtout que leurs sentiments sont si bien décrits que l’on a l’impression de vivre l’histoire à leur place.

Ce roman, je le recommande grandement. Selon certains, il peut paraitre difficile à lire niveau tolérance, mais malgré le sujet délicat dans lequel l’auteur nous plonge, ce livre est à la fois choquant et puissant, il nous met au courant d’une réalité que plusieurs ne veulent pas voir, mais qui, pourtant, est présente dans nos vies et ils nous montrent aussi qu’il serait bon de ne pas fermer les yeux sur certaines choses. Un livre d’une grande profondeur écrit par un très bon écrivain.

À lire absolument.
Coralie Bouillon

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