L’empreinte / Alexandria Marzano-Lesnevich (trad. Héloïse Esquié), 10-18, 454 p., 15,95$
L’auteure, une étudiante en droit à Harvard, une idéaliste progressiste, s’oppose à la peine de mort. Mais un jour, ses convictions sont ébranlées par sa rencontre avec un tueur emprisonné en Louisiane, un homme qui a agressé et assassiné un garçon de 8 ans, condamné à la peine capitale. Étrangement, le parcours de ce meurtrier éclairera différemment ses propres traumatismes et trouvera écho dans son histoire familiale. Ce livre, qui sonde notamment la peine de mort et le pardon, oscille entre plusieurs genres : récit intimiste, thriller, journalisme d’investigation et affaires criminelles. Une lecture troublante et percutante qui laisse une empreinte. Comme les traumatismes qui s’imprègnent dans notre mémoire et tracent parfois notre chemin.

 

Histoire(s) et vérité(s) : Récits autochtones / Thomas King (trad. Rachel Martinez), BQ, 192 p., 11,95$
Dans cet essai éclairant et essentiel, lauréat du Trillium Book Award en 2004, Thomas King expose, avec un ton mordant, comment les histoires et les contes qu’on nous raconte façonnent nos perceptions. Et pas toujours dans le bon sens : « Les histoires sont des inventions merveilleuses. Et dangereuses », révèle-t-il. Ces histoires qui nous forgent peuvent être à la fois une force ou un obstacle — la réalité n’étant pas toujours comme celle relatée. En explorant notre relation avec les peuples autochtones, l’auteur détricote des tabous et des images erronées, nous éveille à d’autres réalités, rétablit des faits et révèle que les histoires permettent aussi de nous comprendre, de transmettre un legs et de mieux appréhender le monde. D’où l’importance de se raconter.

 

Swing Time / Zadie Smith (trad. Emmanuelle et Philippe Aronson), Folio, 576 p., 17,50$
Dans Swing Time, l’auteure britannique dépeint la complexité des relations, en mettant en scène deux amies métisses londoniennes très différentes, qui emprunteront également des chemins distincts. Ce roman d’apprentissage dense, vibrant et sensible entremêle plusieurs thèmes, dont la passion, les désillusions, le racisme, l’identité et les inégalités. Alors qu’elles rêvent de devenir danseuses, les deux filles se rencontrent dans un cours de claquettes. Puis, malgré leur amitié fusionnelle, la valse de la vie étant parfois difficile à suivre et souvent loin de ce qu’elles imaginaient, elles poursuivent leur vie chacune de leur côté, l’une menant une carrière en danse et l’autre étant l’assistante personnelle d’une chanteuse populaire.

 

Hôtel Lonely Hearts / Heather O’Neill (trad. Dominique Fortier), Alto, 544 p., 19,95$
« Hôtel Lonely Hearts est un conte sans les fées, une tragédie enveloppée de magie, une histoire sombre touchée par la grâce et la lumière. C’est la poésie quand elle se fait roman. C’est d’une fulgurante beauté », écrivait la journaliste Sonia Sarfati dans nos pages. Dans ce roman, on plonge dans un conte de l’enfance parfois sombre, parfois lumineux. Dès les Années folles, à Montréal, les destins de deux orphelins, êtres flamboyants s’il en est, se rencontreront. Ensemble, ils souhaiteront d’abord conquérir la ville à coups de prestation de danse et de concert au piano, mais on les accompagnera ensuite dans leurs parcours, à mesure qu’ils grandiront. La plume adroite d’O’Neill continue de nous faire découvrir la misère, les joies et les rebondissements, le tout, fardé des paillettes de l’amour.

 

Journal d’un écrivain en pyjama / Dany Laferrière, Mémoire d’encrier, 352 p., 15,95$
En entreprenant de donner des conseils à ceux qui souhaiteraient écrire, Dany Laferrière offre un voyage privilégié dans son univers et son processus créatif. Cette plongée dans les rouages du métier forme un roman d’idées éloquent, sensible et brillant, qui amalgame récits, souvenirs, réflexions, chroniques, méditations et anecdotes sur l’art d’écrire et de lire. Et comme l’académicien maîtrise aussi l’art de raconter, jamais on ne s’ennuie dans cette œuvre inspirée et inspirante qui célèbre la littérature. On lit, on rêve, on sourit, et on se dit qu’on aurait aussi envie de prendre la plume et de lire encore plus. En pyjama peut-être.

 

La nuit sauve / Hélène Frédérick, Héliotrope, 184 p., 14,95$
En 1988, dans une région du Québec, des adolescents célèbrent la fin des classes dans un champ de maïs. Trois d’entre eux nous livrent leur discours intérieur et narrent ce qu’ils vivent, ce qu’ils cherchent, ce qu’ils perçoivent du présent et de l’avenir. Fred est à part, persuadé que son embonpoint l’empêchera à jamais de connaître l’amour. Mathieu, sous ses airs suffisants de don Juan, cache un être perclus de doutes. Julie, en symbiose avec son amie Sophie, veut profiter de tous les instants. Au milieu des bruits, des rires et de l’alcool qui coule à flots, on sent qu’un événement se prépare et qu’il viendra scinder leur vie en deux. Hélène Frédérick arrive à rendre palpable cette tension qui émane de la fête et qui est caractéristique d’une jeunesse qui se trouve dans un entre-deux parfois inconfortable, aux émotions souvent exacerbées. En librairie le 19 février

 

Instantanés d’Ambre / Yôko Ogawa (trad. Rose-Marie Makino-Fayolle), Babel, 304 p., 16,95$
Après la mort d’une de ses filles, une mère dévastée confine ses trois autres enfants dans une villa qui est encerclée par de hauts murs de brique et leur demande de changer de nom pour qu’ils ne soient pas poursuivis par le sombre destin. De ce lieu fermé fusent tout de même les rires et les joies qu’émettent les gamins qui jouent et vivent leur enfance jusqu’au bout. Ambre, le fils aîné, réussit même à faire apparaître leur petite sœur grâce à son œil gauche qui délaisse peu à peu le réel pour favoriser un regard vers le monde intérieur. L’écriture, que l’on pourrait comparer à la placidité d’une eau dormante, laisse entrevoir un fond agité de remous. À la manière d’un conte merveilleux, ce roman met en scène un univers qui rappelle le rêve, où la beauté côtoie la tragédie et où les phrases atmosphériques rivalisent d’étrangeté. En librairie le 2 mars

 

Les monstres intérieurs / Héloïse Côté, Alire, 464 p., 16,95$
Deuxième tome de « La tueuse de dragons », Les monstres intérieurs nous transporte à nouveau sur les terres de l’Austrion qui coulent désormais des jours heureux. Le royaume est en paix et les dragons semblent avoir disparu. Pourtant, Deirdra s’enfonce de plus en plus dans le marasme en prenant part aux beuveries des autres chasseurs de dragons. En effet, depuis qu’elle n’a plus à combattre les monstres et que sa relation avec Thad a pris fin, rien ne va plus. Jusqu’au moment où les bêtes écailleuses réapparaissent, cette fois-ci au Meridion, là où se trouve le territoire du roi Ul-Karim II, ennemi juré de l’Austrion. Thad, qui souhaite saisir l’occasion pour amener l’harmonie entre les deux royaumes, va lui porter secours avec Deirdra. Mais les assaillants sont coriaces, sans compter que cette fois-ci, l’héroïne aura aussi à confronter les démons qui l’habitent.

 
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