Ma mère avait raison / Alexandre Jardin, Le Livre de Poche, 192 p., 12,95$
Dans ce récit émouvant et réjouissant, l’écrivain Alexandre Jardin brosse le portrait de sa mère, une femme entière, inspirante, audacieuse, excentrique, qui s’avère un vrai personnage de roman. Cette femme libre et amoureuse lui a appris la démesure, la soif de grandeur et la vie sans modération. « De toi, j’ai appris que s’élancer dans les gouffres permet à nos ailes de pousser. Sans cette absolue confiance dans la vie, tout nous retient. Et l’existence n’est plus qu’un rendez-vous raté avec soi », révèle-t-il. Cet hommage empreint d’amour, que rend un fils à sa mère malheureusement maintenant décédée, dévoile l’essence même de la plume originale et vivante de Jardin.

 

Les cigognes sont immortelles / Alain Mabanckou, Points, 288 p., 14,95$
En mars 1977, le président congolais Marien Ngouabi est assassiné. Alors qu’il vivait jusque-là paisiblement avec ses parents, laissant libre cours à ses rêves, un jeune collégien de Pointe-Noire voit son monde chamboulé dans les jours qui suivent cet attentat. Malgré sa candeur, il perd son innocence, apprend les mensonges et vit avec les aléas du quotidien. Est-il encore possible de rêver ? Dans cette fresque sur l’histoire congolaise, Alain Mabanckou entremêle la petite et la grande histoire, l’intime et le politique, la douleur d’un être autant que celle d’un peuple, abordant notamment le colonialisme, la décolonisation, les inégalités, ainsi que les tensions et les luttes sociales. Toutes les nuances de l’âme humaine et de la vie y sont puissamment dépeintes.

 

Le miracle Spinoza : Une philosophie pour éclairer notre vie / Frédéric Lenoir, Le Livre de Poche, 278 p., 13,95$
Dans cet ouvrage accessible et inspirant, le philosophe Frédéric Lenoir, dont les livres nous permettent de tendre vers une connaissance de soi et de réfléchir à l’art de vivre, au bonheur et à la sagesse, s’attarde à la pensée et à la vie du célèbre philosophe Spinoza, un maître de sagesse de qui nous avons beaucoup à apprendre et qui a consacré sa vie à la philosophie. Spinoza poursuivait l’objectif de découvrir ce qui lui « procurerait pour l’éternité la jouissance d’une joie suprême et incessante ». Sa philosophie vibrante et lumineuse se fondait sur le désir et la joie, ce qui rejoint la vision du monde de Lenoir, qui a découvert plus particulièrement Spinoza lors de la rédaction de son livre Du bonheur : Un voyage philosophique et dont il a aussi parlé dans La puissance de la joie.

 

Le ministère du bonheur suprême / Arundhati Roy (trad. Irène Margit), Folio, 554 p., 18,25$
Ce roman foisonnant brosse un tableau de l’Inde contemporaine, un pays pluriel, avec tous ses contrastes, passant de l’amour à la cruauté, des banalités aux excentricités ou du calme au chaos. Différents personnages cherchent un sens à leur existence, un possible bonheur. Ce sont souvent des êtres abîmés par la vie, des laissés-pour-compte, des hommes et des femmes qui, malgré tout, n’abandonnent pas, parce qu’il reste l’amour, la révolte et, surtout, l’espoir. Parmi eux, il y a notamment une personne qui vit depuis des années dans un cimetière; un bébé qui gît sur un trottoir parmi les déchets; un père qui écrit à sa fille décédée; une femme qui épie les écrits de son copain; trois hommes qui tombent amoureux de la même étudiante. Cette œuvre fascinante et dépaysante dépeint la complexité de l’existence et ses tumultes incessants.

 

Le sillon / Valérie Manteau, Le Tripode, 228 p., 17,95$
Lauréat du prix Renaudot en 2018, ce deuxième roman de Valérie Manteau (Calme et tranquille) raconte l’histoire d’une jeune femme qui rejoint son amant à Istanbul. Là-bas, elle découvre une ville agitée qui oscille au gré de ses contradictions, des instabilités politiques, de la violence et des luttes de la population. Alors que sa relation amoureuse n’est pas des plus trépidantes, elle apprend l’histoire d’un journaliste arménien de Turquie, Hrant Dink, qui a été assassiné pour ses convictions et son idéal de paix. Elle tente de comprendre ce meurtre, ce qui l’entraîne à découvrir notamment la censure, le terrorisme et le génocide arménien. Amalgamant l’intime et le politique, l’auteure trace le portrait d’un monde aux identités multiples et complexes, un monde en manque d’amour et de liberté.

 

Le féminisme québécois raconté à Camille / Micheline Dumont, BQ, 320 p., 15,95$
En s’adressant à sa petite-fille Camille, l’auteure raconte l’histoire du féminisme au Québec, dont les origines remontent en 1890, abordant notamment la création du Conseil national des femmes du Canada en 1893, l’obtention du droit de vote des femmes en 1940, les batailles historiques, mais également les débats féministes actuels. En se plongeant dans le passé, Micheline Dumont montre le chemin parcouru et rappelle que le féminisme est aujourd’hui toujours nécessaire. Cet essai éclairant et essentiel propose une nouvelle postface de Camille Robert, doctorante en histoire, qui a effectué un entretien avec Micheline Dumont pour échanger sur l’avenir du féminisme québécois.

 

My Absolute Darling / Gabriel Tallent (trad. Laura Derajinski), Gallmeister, 478 p., 19,95$
Il a récolté de nombreux prix et moult critiques élogieuses, et pourtant il s’agit d’un premier livre. Entre le roman psychologique et le thriller haletant, ce titre suit la route de Turtle, une adolescente de 14 ans qui vit près des bois de la Californie du Nord. Imprégnée de la nature qui l’environne, elle vivrait une existence menée par la liberté et la grandeur du paysage si ce n’était de Martin, son père, qui la maintient captive. La jeune fille est écartelée entre ce père possessif et son désir d’affranchissement quand elle fait la connaissance de Jacob qui lui donnera l’élan pour prendre son envol. Les choses seront cependant loin d’être faciles et le péril la guettera constamment. Ce roman dur et terrible montre les séquelles d’une enfance abusée, laissant sa part de marques sur le lecteur.

 

La vie rêvée des grille-pain / Heather O’Neill (trad. Dominique Fortier), Alto, 432 p., 17,95$
Grâce à sa plume inventive et sensible, l’écrivaine montréalaise Heather O’Neill nous envoûte et nous étonne dans ses contes pour adultes, empreints de magie, d’humour, de poésie et de folie. Dans ces contes de fées réinventés, déjantés et fantaisistes, on croise entre autres des poupées, des animaux qui parlent, une troupe de clones, un soldat, des anges et une créature androïde. Avec finesse et compassion, l’auteure met en scène les malmenés et les délaissés du monde, sondant la laideur du monde, la solitude, la pauvreté et les inégalités. Ces histoires insolites, cruelles et émouvantes s’avèrent étrangement lumineuses malgré la dureté de la vie qu’elles dépeignent.

 
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