Avec toutes mes sympathies / Olivia de Lamberterie, Le Livre de Poche, 282 p., 13,95$
« Et là je me suis dit qu’on allait inventer une manière joyeuse d’être triste. Parce que la tristesse, on dit que ça passera, mais ce n’est pas vrai, et je ne veux pas que ça passe, je veux qu’elle me porte, que la mort de mon frère me donne de la hauteur, qu’elle me permette de faire la différence entre les problèmes et les contrariétés », dévoilait Olivia de Lamberterie à Claudia Larochelle pour Avenues.ca. C’est que le frère de l’auteure s’est suicidé à l’âge de 46 ans, alors qu’il menait une vie, vue de l’extérieur, parfaite à Montréal. Profondément bouleversée, Lamberterie, chroniqueuse littéraire réputée en France, a choisi de lui rendre hommage avec un texte à la fois personnel et universel, qui témoigne des affres de la maladie mentale. Cet essai à lire, touchant mais non larmoyant, a remporté le Renaudot.

 

Sans capote ni kalachnikov / Blaise Ndala, Mémoire d’encrier, 376 p., 16,95$
Avec un récit tentaculaire fort, une diversité de points de vue et un style d’une grande beauté, Blaise Ndala nous parle d’Afrique, d’hypocrisie et de mensonges. De cette Afrique en guerre, de celle où la marchandisation de la misère est affaire commune en raison du capitalisme sauvage alors que, de l’autre côté, le reste du monde est obsédé par la célébrité. Ndala y dépeint des atrocités, certes, mais parce qu’il le fait avec son regard, avec son humour créatif et son sens de la dérision, le résultat — car il y a aussi beaucoup de beauté là-dedans — est une œuvre littéraire très forte, un roman dont on tourne les pages avec avidité. D’ailleurs, il vous faut télécharger le balado La vie secrète des libraires qui répond, avec l’auteur et des libraires, à la brutale question : « Peut-on lire les mains pleines de sang? »

 

Les loyautés / Delphine de Vigan, Le Livre de Poche, 188 p., 12,95$
Celle qui nous a ravis avec Rien ne s’oppose à la nuit et D’après une histoire vraie récidive avec un roman choral puissant qui entremêle le destin de quatre personnages englués dans des drames qui les dépassent. Théo, qui a une situation familiale compliquée qui l’accable, entraîne son ami Mathis et s’enlise peu à peu dans des voies dangereuses, comme la consommation excessive d’alcool. La professeure de Théo s’inquiète pour lui, le croyant maltraité, tandis que la mère de Mathis peine à garder l’équilibre de sa famille. Cette histoire sonde les blessures et les failles que l’on dissimule ainsi que les liens qui unissent les êtres, voire parfois les enchaînent. Delphine de Vigan offre un roman sensible, tout en finesse, qui décrit avec justesse l’intimité et l’humanité des êtres.

 

Naufrage / Biz, Nomades, 160 p., 8,95$
Alors qu’il vit des jours paisibles et heureux avec sa femme et son fils, Frédérick, un fonctionnaire, s’ennuie au travail et cherche un sens à sa vie professionnelle. Il est scandalisé d’être payé à ne rien faire et veut dénoncer cette situation. Puis, un jour, tout bascule, un terrible drame s’abat sur lui. Accablé par une douleur insoutenable, par la culpabilité et par sa femme qui ne lui pardonne pas, Frédérick essaie de survivre à cet effroyable épreuve, à cet immense vide. Peut-on se pardonner l’impardonnable? Témoignant de la culpabilité, de la douleur, de l’empathie et du pardon, Naufrage raconte la descente aux enfers d’un homme qui, à force de se perdre dans son travail, a tout perdu… Ce récit poignant frappe fort, impossible d’en sortir indemne.

 

La disparition de Stephanie Mailer / Joël Dicker, De Fallois, 836 p., 15,95$
En juillet 1994, à Orphea, une petite station balnéaire fictive des Hamptons, le maire de la ville et sa famille sont tués ainsi qu’une joggeuse qui a sans doute surpris le meurtrier. Deux jeunes policiers, Jesse et Derek, enquêtent et résolvent cette affaire. Vingt ans plus tard, Stephanie Mailer, une journaliste, révèle à Jesse, qui est à l’aube de sa retraite, qu’il y avait erreur sur le coupable à l’époque. Jesse et Derek ne veulent pas croire cette histoire, mais Jesse finira par douter quand il apprendra que Stephanie a disparu. Tout en cherchant la journaliste, les policiers fouillent à nouveau cette histoire sordide de 1994, essayant de trouver ce qui leur avait peut-être alors échappé. L’auteur de La vérité sur l’affaire Harry Quebert propose encore une fois un suspense haletant, efficace et captivant, raconté par plusieurs narrateurs.

 

Le facteur émotif / Denis Thériault, BQ, 128 p., 9,95$
Ce roman sensible et poétique, qui a connu un grand succès, en plus d’être traduit en seize langues, s’avère une charmante ode à l’imagination. Bilodo, âgé de 27 ans, est un facteur indiscret puisqu’il se permet de lire du courrier. Comme il est rare de tomber sur une lettre à l’ère électronique, lorsque cela se produit, il ne peut s’empêcher de l’ouvrir avant de l’expédier au destinataire. C’est ainsi qu’il découvre une relation épistolaire amoureuse entre une certaine Ségolène et un certain Gaston, à qui elle écrit des haïkus. Bilodo s’initie donc à l’art du haïku et vit par procuration à travers cet échange, allant jusqu’à tomber amoureux de Ségolène. Mais un jour, un coup du destin lui fait entrevoir la possibilité de concrétiser son rêve d’amour et d’ailleurs.

 

La grande mort de mononc’ Morbide / Éric Gauthier, Alire, 536 p., 17,95$
Élise, 24 ans, accumule les déboires dans sa vie, surtout qu’elle est issue d’une famille à qui la chance ne sourit pas. Engagée pour organiser la fête privée d’un homme riche, elle voit cette occasion comme sa chance de réaliser un projet à la hauteur de ses ambitions créatrices et de déjouer la fatalité. Mais pendant ce projet, sa tante Mélisande lui raconte l’histoire du Rôdeur, un homme qui aurait tué des membres de leur famille et qui pourrait être de retour. Gravitent aussi dans ce roman bien ficelé son oncle Edgar, un être irascible et comédien à la retraite, et son jeune colocataire, un amateur de comics, au comportement étrange. Grâce à tous ces éléments inattendus, l’auteur échafaude un roman fantastique déjanté et mordant.

 

Une vie sans fin / Frédéric Beigbeder, Le Livre de Poche, 360 p., 13,95$
Le narrateur refuse de mourir sans rien faire. Pas question de disparaître comme tout le monde. Même si c’est un processus naturel et inéluctable, il n’accepte pas cette réalité, allant même jusqu’à faire une promesse utopique à sa fille : « À partir de maintenant, plus personne ne meurt. » Le narrateur recherche l’immortalité et part à la rencontre de chercheurs et de généticiens qui se penchent sur la longévité humaine. Cette quête incroyable le mènera à voyager à travers le monde, notamment en Suisse, à Jérusalem, en France et en Autriche, aux trousses des avancées scientifiques. L’angoisse de la mort est au cœur de ce roman fascinant et audacieux, dans lequel on retrouve le côté irrévérencieux et exubérant de la plume de Beigbeder. En librairie le 4 novembre

 
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