À chaque édition de la revue Les libraires, nous vous proposons une sélection de livres qui se glissent facilement dans votre poche. Petit prix et petit format, certes, mais de grandes découvertes et de belles plumes!

Chanson douce
Leïla Slimani, Folio, 256 p., 13,95$
Ça commence durement, ce roman. Les deux enfants sont morts. La nounou les a tués. Quels événements ont mené à ce drame sordide? La mère des jeunes enfants a engagé une gardienne parce qu’elle retournait travailler. La nouvelle venue s’est rapidement fait aimer des enfants et a pris peu à peu une place importante dans la famille, qui dépend d’elle. Puis, survient l’innommable. Lauréate du Goncourt 2016, cette œuvre percutante et glaçante dissèque avec aplomb et réalisme cette tragédie, tout en écorchant au passage la société actuelle, traitant notamment de la lutte des classes, de l’éducation et du rôle de la mère. D’une grande puissance.

 

Désaxé
Lars Kepler (trad. Lena Grumbach), Babel, 544 p., 18,95$
La police reçoit une vidéo anonyme d’une femme visiblement épiée. Le lendemain, cette dernière est retrouvée assassinée. Le scénario se répète et la police continue de recevoir les vidéos des victimes avant qu’elles soient tuées. L’enquête piétine; impossible de devancer ce tueur en série et de le débusquer. Puis, un cas diffère. Un homme, en état de choc, se trouve sur les lieux du meurtre, après avoir nettoyé toute la maison et installé sa femme morte sur leur lit. Mais il ne se souvient de rien. La police fait appel à Dr Erik Maria Bark, psychiatre et hypnotiseur, pour élucider cette énigme. Ce thriller haletant et angoissant se dévore presque d’un souffle. En librairie le 19 juin.

 

Deux hommes de bien
Arturo Pérez-Reverte (trad. Gabriel Iaculli), Points, 600 p., 17,95$
Entre réalité et fiction, Arturo Pérez-Reverte nous mène sur les routes reliant l’Espagne à la France, aux côtés de deux hommes valeureux et intègres – un bibliothécaire et un amiral – qui sont chargés d’une mission : se rendre dans la Ville lumière pour y récupérer L’Encyclopédie et ses vingt-huit tomes, laquelle est censurée chez eux. S’il s’agit d’un hymne à l’intelligentsia du XVIIIe siècle, ce roman est surtout une grande aventure dans laquelle le lecteur plonge à pieds joints, se laissant porter par les nombreux rebondissements. C’est que, voyez-vous, certains Espagnols hauts placés ne souhaitent pas que les découvertes du progrès français soient rapportées en leurs frontières et c’est pourquoi ils ont envoyé un espion pour enrayer la mission. L’avis est unanime sur ce roman : c’est à lire à tout prix. 

 

Jeux de miroirs
E.O. Chirovici (trad. Isabelle Maillet), Pocket, 344 p., 13,95$
Il y a trente ans, un professeur en psychologie de Princeton a été assassiné et, depuis, l’histoire demeure irrésolue. Mais voilà qu’un éditeur reçoit les premières pages d’un manuscrit dont l’auteur dit connaître – mais surtout décrit – la vérité sur toute cette histoire. Le hic : l’extrait envoyé se termine alors que le meurtre est sur le point d’être commis, on ne sait par qui. L’éditeur, qui a flairé le succès de ce livre, souhaite retrouver l’auteur. Mais entre-temps, ce dernier est décédé… Il engage alors un journaliste pour retrouver le manuscrit complet, puis un policier qui a enquêté sur ce meurtre à l’époque reviendra dans le décor. Jeux de miroirs, dit le titre? Oui, puisque le reflet que l’on perçoit n’est toujours que dans l’œil de celui qui regarde… Un page turner, évidemment! 

 

La tresse 
Laetitia Colombani, Le Livre de Poche, 240 p., 12,95$
En Inde, Smita souhaite que sa fille s’instruise et puisse aspirer à mieux qu’elle. En Sicile, Giulia réalise que l’entreprise familiale où elle travaille éprouve de grandes difficultés financières. Au Canada, Sarah, avocate, apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein alors qu’elle allait recevoir une promotion à son cabinet. Ces trois femmes éprouvées par la vie ont en commun de ne pas se laisser abattre, de carburer à la liberté et à l’espoir. Primé et traduit en plusieurs langues, ce roman émouvant tisse finement ces trois destins, rendant hommage à la solidarité, au courage et à la force des femmes.

 

Quarantaine
Patrick Nicol, BQ, 288 p., 14,95$
On vous avertit d’emblée : il ne s’agit pas d’un nouveau roman signé Patrick Nicol, maintes fois couronné dans sa ville d’adoption, Sherbrooke, mais bien d’un recueil qui contient La blonde de Patrick Nicol, La notaire et Nous ne vieillirons pas, tous parus entre 2005 et 2009. Quarantaine, le titre, fait référence à deux éléments distincts : de l’un, que l’auteur avait quatre décennies à son actif lors de l’écriture et, de l’autre, que le narrateur de chacun de ces romans se pose un peu en retrait du monde afin de mieux l’appréhender, comme s’il s’isolait lui-même en quarantaine. Dans chacun de ces romans, des questions sont formulées, des réflexions sont lancées, souvent sur le sens qu’on peut donner – doit-on en créer un? – à la vie, souvent sur la nature des émotions amoureuses.

 

Taqawan
Éric Plamondon, Le Quartanier, 224 p., 13,95$
Campé en Gaspésie, près de la rivière Ristigouche et de la baie des Chaleurs, interpellant le présent et le passé, entremêlant la petite et la grande histoire avec brio, Taqawan dépeint une histoire d’affrontements, de survie et d’injustice, qui s’inspire d’un événement historique, alors qu’en juin 1981, une descente dans la réserve mi’gmaq bouleverse tout. Taqawan, c’est aussi une exploration du rapport à l’autre, des questions identitaires et de notre humanité. Après la trilogie 1984 (Hongrie-Hollywood ExpressMayonnaise et Pomme S), Éric Plamondon signe un roman sombre et beau, empreint de fureur et de poésie.

 

Le plongeur
Stéphane Larue, Le Quartanier, 600 p., 17,95$
Couronné du Prix des libraires du Québec, ce premier roman de Stéphane Larue a fait beaucoup de bruit. Avec raison, puisque cette œuvre enivrante et étourdissante nous charme par son réalisme et sa justesse. Le plongeur, c’est l’histoire d’un jeune homme à l’aube de ses 20 ans, étudiant en graphisme au cégep, empêtré dans les dettes et les mensonges, qui devient plongeur dans un restaurant à Montréal alors que le jeu accapare son esprit. Pendant qu’il essaie de se débarrasser de sa dépendance, il fait la rencontre de personnages colorés et nous entraîne dans l’ambiance survoltée d’un restaurant, au cœur de l’effervescence et des rush d’une cuisine.

 
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