Aller jusqu’au bout des mots : Correspondance 1954-1959 / Paul-Émile Borduas et Rachel Laforest, Leméac, 168 p., 15,95$
Cette correspondance repose tout du long sur l’espoir, celui de Borduas qui après avoir avoué ses sentiments à Laforest, souhaitera ardemment la réciproque. Une fois qu’il sera assuré de ce partage, il voudra alors la convaincre de mener une vie commune, mais leur différence d’âge et de milieux retiendra la convoitée. Entre des rencontres ponctuelles, ils s’écrivent de Montréal, New York et Paris, où l’effervescence artistique côtoie la griserie amoureuse.

 

Kuei, je te salue : Conversation sur le racisme / Deni Ellis Béchard et Natasha Kanapé Fontaine, Écosociété, 160 p., 20$
Ces lettres entre un Québéco-Américain et une Innue sont un dialogue ouvert sur la méconnaissance des uns et des autres qui conduit souvent à la prolifération de clichés et à la propagation des idées reçues. En tentant de partir sur de nouvelles bases, mais en n’oubliant pas pour autant le passé qui aide à comprendre le présent, les deux auteurs laissent tomber les barrières et souhaitent un véritable rapprochement des cultures.

 

Que vous ai-je raconté? Correspondance 1990-2000 / Geneviève Amyot et Jean Désy, Du Noroît, 472 p., 27$
C’est avec les mots tendres et francs de l’amitié que deux poètes échangent sur l’écriture, l’angoisse, les enfants, la mort, les travaux du quotidien, l’espérance. Sans artifice, ils se livrent, se délestant des entraves qui les laissent parfois l’œil fixe, démunis. Attentifs l’un à l’autre, les poètes accueillent les questions existentielles comme une chose normale. Elles ne seront peut-être pas résolues, mais certainement comprises, entendues.

 

Entre fleuve et rivière / Margaret Laurence et Gabrielle Roy, Des Plaines, 144 p., 21,95$
Cet échange de lettres entre deux des plus grandes écrivaines canadiennes exprime tantôt les espoirs d’écriture, tantôt les vicissitudes quotidiennes et cette incapacité à s’imprégner de la beauté tout autour, piégées qu’elles sont par leurs préoccupations. Ces trente-deux missives, écrites de 1976 jusqu’à la mort de Gabrielle Roy en 1983, sont mues par l’envie sincère de partage et de compréhension.

 

Lettres crues / Bertrand Laverdure et Pierre Samson, La Mèche, 392 p., 34,95$
Avec intelligence et impertinence, ces deux écrivains « de la marge » s’amusent sérieusement à décortiquer la littérature, en n’omettant pas dans le détour d’user parfois de la mauvaise foi la plus sincère et de nous garnir de quelques confessions personnelles, toujours avec beaucoup d’érudition. La correspondance est née spécialement du désir de concrétiser ce projet, un écrivain qui écrit librement à un autre pour le plaisir des mots, des idées et de la conversation.

 

Frères amis, frères ennemis : Correspondances entre l’Inde et le Pakistan / Frédérick Lavoie et Jasmin Lavoie, Somme toute, 192 p., 21,95$
Originaires du Saguenay, deux frères journalistes s’échangent des missives pendant un an. Tandis que l’un est en Inde et l’autre au Pakistan, deux pays qui se livrent bataille depuis plus de soixante-dix ans, ils échangent sur les choses dont ils sont témoins et s’en servent pour réfléchir plus largement sur les raisons qui mènent aux conflits et sur la beauté de ceux et celles qui résistent. En filigrane, l’amour fraternel fait contrepoids aux hostilités et offre une trêve bienvenue.

 

L’habitude d’être / Flannery O’Connor (trad. Gabrielle Rolin), Gallimard, 418 p., 20,95$
Les mots lucides, sans complaisance et fréquemment teintés d’humour de l’auteure américaine, s’adressant à ses éditeurs, à d’autres écrivains ou à ses lecteurs, démontrent la force de vie de cette femme condamnée très tôt par la maladie. Elle porte un regard vivant et critique sur ce qui l’entoure et réussit à trouver de la beauté au cœur de la souffrance. Profondes mais jamais graves, les lettres de Flannery O’Connor disent qu’« il faut aimer ce monde tout en luttant pour le supporter ».

 

Ventriloquies / Martine Delvaux et Catherine Mavrikakis, Leméac, 192 p., 17,95$
Écriture, filiation, transmission sont les sujets au cœur des lettres que les deux auteures se sont écrites pendant plus d’un an. Avec l’intelligence et la sensibilité qui leur sont propres, elles sondent les raisons et le sens, auscultent la manière et le langage, réfléchissent le personnel et l’écho, creusent les origines et les appartenances de l’enfantement et de la création, de la liberté et du lien.

 

Le pays qui ne se fait pas : correspondance 1983-2006 / Hélène Pelletier-Baillargeon et Pierre Vadeboncœur, Boréal, 304 p, 29,95$
La correspondance de ces deux amis, tous deux penseurs et militants, fait preuve d’une outrecuidante lucidité qui ne ménage pas ses propos. Avec le temps qui a passé, ce livre rappelle les tenants du projet souverainiste et, malgré un sombre tableau, garde en son sein une ardeur bien réelle encore aujourd’hui. Parce que le passé est garant de l’avenir, ce recueil s’avère le prolongement d’un rêve toujours possible.

 

Correspondance : 1923-1941 / Vita Sackville-West et Virginia Woolf (trad. Raymond Las Vergnas), Le Livre de Poche, 696 p., 16,95$
C’est à travers plus de 500 lettres échangées pendant dix-huit ans que l’on peut être témoin de l’histoire passionnelle qui unit les deux écrivaines. À travers elles sont dépeints la vie intellectuelle de leur société, les voyages de Vita, les velléités d’écriture, les sentiments qui les animent, les tribulations quotidiennes, les affres existentielles. Dans un raffinement du style qui évite pourtant toute lourdeur, elles livrent leurs plus sincères vertiges.

 

Correspondance passionnée / Henry Miller et Anaïs Nin (trad. Béatrice Commengé), Stock, 640 p., 42,95$
Miller et Nin se sont écrits tous les jours pendant vingt ans et aucun mot n’a été retenu pour exprimer la fièvre qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Qu’ils causent d’amour, de sexe ou d’écriture, tout est une question d’urgence, car ce sont deux êtres qui ne supportent pas la demi-mesure. Cette lecture, enhardie par des plumes bien trempées, échauffe les corps et les esprits.

 

Lettres / J. R. R. Tolkien (trad. Vincent Ferré et Delphine Martin), Christian Bourgois, 710 p., 57,95$
Le maître de la fantasy a beaucoup écrit à son entourage, notamment à son fils Christopher de qui il était très proche, puis à ses lecteurs, glissant dans son courrier plusieurs réflexions qui serviront à la création de son œuvre monumentale, nous donnant ainsi l’occasion d’en visiter l’arrière-scène. Tout au long de l’écriture du Seigneur des anneaux, qui s’étale de 1937 à 1950, il en interroge les rouages. Les 354 lettres rassemblées ici révèlent de précieux codes aux admirateurs de l’immense fresque.

 

Correspondance : 1944-1969 / Allen Ginsberg et Jack Kerouac (trad. Nicolas Richard), Gallimard, 416 p., 53,95$
C’est de toute une époque qu’atteste cette correspondance entre deux artistes de la Beat Generation, celle qui voulut sortir du cadre, expérimenter d’autres formes de réalités, prônant l’ouverture d’esprit, la liberté et un certain mysticisme. Avec la même ardeur qu’ils avaient d’appréhender la vie, ils s’écrivent dans la flamme de faire naître de nouvelles destinées qui seraient déviées des habituels chemins empruntés.

 

Lettres à son frère Théo / Vincent Van Gogh (trad. Georges Philippart), Grasset,
368 p., 19,95$
Durant dix-huit ans, le peintre écrit à son frère, souvent journellement, les joies et les infortunes que lui procure l’art auquel il décide de consacrer sa vie. Comme une façon de ventiler ses blocages ou ses moments d’incertitude, l’écriture de ces lettres est aussi une manière d’approcher avec une grande considération les thèmes de la beauté, de la souffrance, de la nature et de l’amour.

 
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