L’énigme de la chambre 622
Joël Dicker, De Fallois, 574 p., 34,95$
Dans la même lignée que La vérité sur l’affaire Harry Quebert et La disparition de Stephanie Mailer, Joël Dicker revient avec un suspense prenant, jalonné de réflexions sur l’écriture et rendant hommage à son éditeur Bernard de Fallois, décédé en 2018. Des années après un meurtre non résolu au Palace de Verbier, un écrivain de Genève — alter ego de l’auteur —, qui passe ses vacances dans cet hôtel des Alpes suisses, s’intéresse à cette ancienne affaire. Joël Dicker jongle avec brio avec cette histoire entremêlant trahisons, jalousies, jeux de pouvoir, ambitions et triangle amoureux.

 

Les cibles : Une enquête de Maud Graham
Chrystine Brouillet, Druide, 376 p., 24,95$
La détective Maud Graham enquête sur un meurtre et une disparition, deux affaires non résolues qui se sont déroulées quelques années auparavant. De nouveaux indices apparaissent, l’obligeant à se replonger dans ces cold cases, qui les entraîneront elle et son équipe dans les méandres de la haine et de l’intolérance ainsi que de l’homophobie. Un polar sombre et bien ficelé qui met en lumière des thèmes malheureusement actuels.

 

 

L’audacieux monsieur Swift
John Boyne (trad. Sophie Aslanides), JC Lattès, 408 p., 34,95$
Un auteur reconnu, Ackerman, fait la rencontre d’un jeune serveur, Maurice Swift, qui vise lui aussi la renommée grâce à son écriture. « Quand vous en trouvez une, quand vous en entendez une, appropriez-vous cette histoire et vous aurez le monde à vos pieds », lui avait dit le vieil écrivain, sans pourtant savoir que cette phrase jouerait contre lui… Swift utilisera le passé d’Ackerman, qu’il lui a livré sous le sceau de la confidence, comme matière première à un roman qui le hissera enfin au rang des auteurs réputés. On plonge avec ce roman polyphonique dans l’univers de l’édition et des écrivains, où Swift use de ses charmes auprès des auteurs homosexuels afin d’assouvir sa soif d’ascension. Totalement envoûtant!

 

La mariée de corail : La deuxième enquête de Joaquin Moralès
Roxanne Bouchard, Libre Expression, 392 p., 27,95$
À Gaspé, la capitaine d’un homardier disparaît. Puis, son corps est retrouvé dans la mer. Joaquin Moralès, qu’on avait découvert dans Nous étions le sel de la mer, enquête sur la mort mystérieuse de cette femme, qui œuvrait dans un milieu d’hommes où elle n’était pas toujours la bienvenue. Moralès s’inquiète aussi pour son fils qui est venu le rejoindre dans la région et qui semble désemparé. Ce polar fascinant est empreint des effluves de la mer, de la puissance des marées, des histoires de pêcheurs et de la poésie unique de la Gaspésie.

 

La robe sans corps
Claire Hélie, Les Herbes rouges, 160 p., 20,95$
Ce roman, à l’ambiance agréablement dérangeante, nous entraîne dans les années 60, à Chicoutimi, alors que la P’tite fait la rencontre de Gilo, un vieil artiste mystérieux qui sculpte des têtes informes et des corps déstabilisants. Ce qu’elle découvre à ses côtés l’amènera à s’écarter de la religion qui pèse sur son quotidien pour faire place à une nouvelle forme de croyance, un nouveau regard porté sur le monde, sur l’art et le sacré.

 

 

Boîtes d’allumettes
Martina Chumova, Le Cheval d’août, 136 p., 19,95$
La narratrice de ce roman emprunte le chemin sinueux des souvenirs et dresse dans un style limpide de brefs portraits qui racontent tour à tour l’amour, l’enfance, l’exil, la liberté et la littérature. Le livre forme un ensemble marqué par les allers-retours d’une mémoire affective qui cherche à travers l’enchevêtrement des époques les ombres et les éclats qui l’ont construite.

 

 

Le coup du héron
Jérôme Élie, Pleine Lune, 128 p., 20,95$
Jérôme Élie entraîne son lecteur sur le mince fil tiré entre réalité et illusion. C’est qu’avec lui, le réel est protéiforme, tout en restant pourtant bien terre à terre. Dans Le coup du héron, Lédia réalise que son conjoint a disparu, sans laisser de trace. Lorsqu’elle en parle autour d’elle, personne n’a jamais entendu parler de cet Albert… L’a-t-elle rêvé? Et pourtant… elle possède un papier qui prouve bien que non… Distorsion, folie ou simple jeu? Avec son écriture élégante, Élie offre un roman de belle qualité qui enlace son lecteur du début à la fin.

 

Ici
Gabrielle Lessard, Somme toute, 128 p., 17,95$
Trois femmes qui représentent trois époques bien distinctes se croisent dans cette pièce de théâtre qui se veut à la fois un hommage à Radio-Canada ainsi qu’une exploration de la place de la société d’État dans notre société, dans ce quartier du Centre-Sud de Montréal. On y découvre comment les époques et mentalités ont évolué, notre rapport à l’information étant en mutation perpétuelle. Une plongée originale dans un kaléidoscope social, qui, au final, va bien au-delà de l’histoire de Radio-Canada pour toucher à ce qui fait de notre monde un monde d’humanité.

 

Désormais, ma demeure
Nicholas Dawson, Triptyque, 178 p., 21,95$
L’auteur utilise le langage comme un espace de liberté pour explorer le sujet de la dépression. En s’appuyant sur sa propre expérience et sur ses lectures (Hustvedt, Kristeva, Bachelard, etc.), il cherche à cerner les contours de la mélancolie dans une écriture qui est à la fois récit, essai, art poétique et art visuel. C’est de cette superbe hybridation que surgissent les pistes, les élans transformateurs, puis les renaissances.

 

 

Errance
Mattia Scarpulla, Annika Parance éditeur, 342 p., 26$
Dans un roman à la structure pleine d’enchevêtrements, Mattia Scarpulla nous invite à pénétrer les voûtes de l’esprit de son protagoniste. Ce dernier, Stéfano, tente de rebâtir sa vie à l’occasion d’un changement de carrière. Mais de fil en aiguille, son parcours le mène à déterrer des souvenirs enfouis. Le voilà rattrapé par son passé, sombrant dans un état étrange, plus sauvage, dont les liens avec le réel semblent de plus en plus précaires. C’est que notre Stéfano avait mis de côté son identité, ses origines. Des contradictions se font claires, mais les pistes à suivre restent à découvrir par l’errance…

 

Faire la morale aux robots
Martin Gibert, Atelier 10, 102 p., 12,95$
Avec cette « Introduction à l’éthique des algorithmes », Martin Gibert — philosophe et chercheur en éthique à l’Université de Montréal — explique les bases des grands questionnements auxquels les éthiciens, les programmeurs et les gouvernements font face. Concrètement, comment voulons-nous qu’une voiture autonome réagisse si, par exemple, elle doit choisir entre écraser un enfant ou un aîné? Ce court mais très pertinent essai démontre que de grandes questions doivent être débattues. Faire la morale aux robots, pour Gibert, c’est tout simplement faire de la philosophie appliquée en s’inspirant des êtres humains les plus vertueux.

 

Le temps qu’il fait
Christian Girard, L’Oie de Cravan, 96 p., 16$
En cinq parties distinctes, ce recueil poétique pointe l’ordinaire des choses, avec toute la dose de dérision que celui-ci permet d’évoquer. Armé d’un verbe goguenard, Girard observe le monde et laisse les phrases se dérouler sans complaisance. Sa poésie imagée dessine en des traits inspirés ce qui est toujours sur le point de nous tomber sur la tête. La vie n’est pas facile, dirait le poète, mais ce n’est pas une raison pour ne pas s’en amuser.

 

Pierre Lapin
Béatrix Potter et Leonard Weisgard (trad. Dominique Fortier), Le lièvre de Mars, 40 p., 21,95$
Dans une traduction de Dominique Fortier, le lapin frondeur de Béatrix Potter reprend vie et nous entraîne dans son périple chez son voisin. Alors qu’il se fera prendre la patte dans le sac, notre cher Pierre devra se sauver de la fourche du fermier s’il ne veut pas finir en croûte, comme son malheureux père. Un album classique, dont les illustrations surannées confèrent une aura de respect à ce texte, vieux de plus de 100 ans et pourtant toujours aussi emballant! On souligne la ténacité de l’éditrice québécoise qui a œuvré fort pour réussir à obtenir les droits de reproduction du texte et des images! Dès 3 ans

 

La colère de Fabien
Martine Latulippe, Nathalie Parent et Catherine Petit, Mammouth Rose, 24 p., 16,95$
Avec ce tout-carton de grand format, on explore les émotions fortes des petits, tout en ouvrant la porte à la discussion avec l’enfant. Fabien est très en colère auprès d’un ami qui a toute l’attention de la maîtresse. Mais le lecteur, lui, sait ce qui se passe dans la vie de cet ami et comprend la situation. Il cheminera ainsi avec Fabien afin de réaliser que, parfois, il vaut mieux discuter de nos émotions pour mieux comprendre la situation. Gros bonus : le rabat du livre offre quatre pages de conseils à l’intention des parents, notamment pour animer la lecture, ainsi que des suggestions de jeux pour maîtriser et comprendre l’intensité de la colère! Dès 3 ans

Publicité