12 lectures pour plonger dans l’univers autochtone

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12 lectures pour plonger dans l'univers autochtone

Sarcelle
Hélène Pagé, Planète rebelle
Depuis la mort de sa grand-mère, Sarcelle est envahie par la peur. À travers un étrange rêve initiatique, la petite retrouvera pendant un court moment la sagesse de sa grand-mère, qui entonnera ce chant qui enlève la peur. Un conte jeunesse où l’on apprend que c’est le regard qu’on porte sur les choses qui importe. À écouter : le magnifique chant en question, sur le site de l’éditeur.

Aussi longtemps que les rivières couleront
James Bartleman (trad. Diane Lavoie), Plaines
Dans une communauté du nord de l’Ontario, une fillette de 6 ans sera arrachée à sa famille, puis envoyée dans un pensionnat autochtone. Suivront des années difficiles, d’abus, d’alcool, mais aussi de remise sur pied. L’auteur de ce roman, qui a été le premier ambassadeur autochtone du Canada, propose un regard sans complaisance sur l’autodestruction, mais offre un lumineux espoir pour ce désir de vivre qui bat en nous tous.

Le pique-nique des orphelins
Louise Erdrich (trad. Isabelle Reinharez), Albin Michel
C’est dans une nouvelle traduction qu’on redécouvre ce roman envoûtant, publié en 1986 par l’auteure d’origine amérindienne. Tragique, passionnée et belle à la fois, cette chronique familiale, qui s’échelonne sur quarante ans, raconte la vie d’enfants abandonnés, en 1932. En grandissant, en cherchant un monde meilleur, ils seront confrontés aux paradoxes de l’amour, le tout sous la plume percutante d’Erdrich.

S’agripper aux fleurs
Collectif, David
Trois femmes innues signent des haïkus, qui figent des instants fugaces, des éclats de beauté ou des éclats plus sombres : « rivière tant convoitée/la Romaine vue du hublot/un étroit sillon » ou « après tant d’années/des pas hantent encore ses nuits/pensionnat indien ». Tendre et dur à la fois, ce recueil bilingue, en français et en innu, s’inspire des grands espaces, de la réserve, de l’identité.

 

Des essais pour mieux cerner la question autochtone

La destruction des Indiens des plaines. Maladies, famines organisées et disparition du mode de vie autochtone
James Daschuk, PUL
En retraçant les moyens peu glorieux pris par les politiciens du XIXe siècle, dont Macdonald, pour éliminer les Autochtones, l’historien retrace, grâce à une recherche documentaire impressionnante, un pan peu réjouissant de l’histoire canadienne. Nettoyage ethnique volontaire, élimination des bisons pour créer un état de dépendance, maladies non-traitées : une histoire indispensable à connaître. 

Les premières nations du Canada
Olive Patricia Dickason, Septentrion
Avec son approche interdisciplinaire, Olive Patricia Dickason, d’origine métis, offre une entrée en matière vulgarisée pour quiconque souhaite plonger dans l’histoire des nations autochtones canadiennes. On y parle de premiers contacts avec les Européens, de réseaux entre nations, de guerres et d’expansion, mais également de l’époque contemporaine et du développement du Nord.

Amérindia 
Roland Viau, Presses de l’Université de Montréal
Dans ces dix essais d’ethnohistoire, Viau dépasse la vision d’un monde façonné par l’Européen et donne plutôt la parole à l’Autre en s’intéressant, avec un angle nouveau, à la vision du monde des Amérindiens. Les lecteurs aguerris découvriront une pertinente proposition de « relecture » de l’histoire, par un anthropologue qui a fait ses devoirs autant dans les archives que sur le terrain, introduisant ainsi la tradition orale dans ses recherches.

Iroquoiens et Algonquiens
Sylvain Rivard et Philippe Charland, Cornac
Voici deux ouvrages documentaires conçus principalement pour des enseignants qui souhaiteraient faire découvrir aux jeunes, du primaire comme du secondaire, l’histoire de deux nations distinctes. Écrits par des professionnels du domaine, ces ouvrages dynamiques abordent loin de tout folklore l’organisation sociale, les mœurs et les origines de ces nations. Gros plus : on trouve des portraits de plusieurs Iroquoiens et Algonquiens célèbres, nous les faisant découvrir sous un jour flatteur. Pour les profs, oui, mais également pour les néophytes curieux.

Le grand retour
John Saul, Boréal
Bien ancré dans la modernité, ce portrait de la réalité autochtone, comme on en lit peu, pointe du doigt le gouvernement canadien et est jalonné de questions qui méritent d’être soulevées, mais aussi de propositions, telles qu’abolir le ministère des Affaires indiennes dans sa forme actuelle. Saul réussit le difficile pari d’ouvrir nos œillères sans pour autant nous faire sentir pessimistes ou coupables, mais concernés. Un essai à lire hâtivement.

Dr Stanley Vollant : mon chemin innu
Mathieu-Robert Sauvé, MultiMondes
C’est en sa qualité de modèle pour les jeunes autochtones qu’il est passionnant de s’intéresser à Stanley Vollant, un athlète, coureur de fond, marathonien et médecin qui marche des kilomètres et des kilomètres pour faire vivre l’espoir chez les jeunes. Son parcours n’est pas facile – père disparu, mère alcoolique, courte période en orphelinat, échecs, etc. – et c’est sa capacité à se relever qui témoigne de sa force, force qu’il partage pour sensibiliser les gens à la cause des Premières Nations. 

Génocide culturel camouflé des indiens
Chantale Potvin, Québec-Livres
La première version de ce roman s’appelait Le Pensionnaire. Pas étonnant, puisqu’il raconte l’histoire fictive d’un pensionnaire. Pour l’écrire, l’auteure s’est inspirée de plus de quinze personnes issues de différentes communautés et qui ont vécu l’époque des pensionnats. Les divers débordements qu’ont connus ces institutions y sont traités, sous un angle peu reluisant. 

 

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