Éditions Alire : Quand le succès est dans la poche

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La maison d’édition Alire s’est démarquée de plusieurs manières dans le paysage québécois depuis sa création en 1996. D’abord, elle publie uniquement de la littérature de genre, qui plus est écrite par des auteurs d’ici. Or, il se trouve qu’elle est aussi l’une des rares enseignes à avoir fait du format poche son cheval de bataille. « On est le plus important éditeur de formats poche au Québec », résume la directrice commerciale, Louise Alain.

En fait, pratiquement tous les titres des éditions Alire sont publiés d’entrée de jeu en petit format. Ainsi, à l’exception des nouveautés de quelques auteurs vedettes, chez Alire, les livres se passent de la traditionnelle première édition en grand format, pour atterrir directement dans la poche des lecteurs. On pourrait penser que le grand format, au prix plus élevé, serait plus rentable, mais madame Alain explique rapidement ce choix éditorial : « C’est payant d’une certaine manière le format poche, car ça nous permet de rejoindre beaucoup plus de lecteurs. » Elle raconte que des auteurs comme Patrick Senécal, Jean-Jacques Pelletier ou Élisabeth Vonarburg n’auraient pas eu le succès qu’ils connaissent, si ce n’avait été de l’édition poche. De fait, Senécal avait déjà été publié en grand format chez Guy Saint-Jean Éditeur, mais c’est lors de la sortie de Sur le seuil en petit format chez Alire en 1998 que le déclic avec le public a vraiment eu lieu, soutient la directrice.

L’une des principales raisons qui a poussé la maison d’édition à finalement publier certains titres aux dimensions « standards » relève des collectivités; le grand format leur a permis d’intégrer plus facilement les bibliothèques et les écoles qui privilégient généralement l’achat de grand format, les livres de poche étant la plupart du temps des rééditions. « Et c’est sans compter que bon nombre de lecteurs, lorsqu’ils sont mis en face d’un même titre en poche et en grand format, optent spontanément pour le grand format. De nous restreindre au seul format de poche nous excluait donc du réseau et nous éloignait de certains lecteurs. » Il n’en demeure pas moins que la grande majorité des romans d’Alire ne dépasse pas les 18 centimètres de haut. Il a suffi d’un rapide coup d’œil dans leur kiosque lors de salons du livre pour le constater. « Le fait que nos livres soient en format poche fait en sorte qu’on peut apporter tout notre fonds dans les salons. Je ne crois pas qu’il y a beaucoup d’éditeurs capables d’amener comme ça tous les livres de leur catalogue », rappelle avec justesse Mme Alain.

Ainsi, les avantages du format poche sont nombreux, spécialement pour Alire. La maison a en effet trouvé avec cette structure une manière efficace de promouvoir la littérature québécoise de genre qui, depuis l’arrivée des éditions Alire dans le monde du livre, a beaucoup gagné en popularité et en notoriété. Ce qui n’aurait pas été possible avec le grand format, réitère Louise Alain. Mais nous l’avions bien compris.

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