Le Petit Larousse illustré 2009: Le poids des mots, la magie des images

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Depuis 104 ans, à chaque rentrée, le Petit Larousse illustré est toujours fidèle au poste! Ce professeur, tout en lettres et en images, ne cesse d'être érudit grâce à une mise à jour constante. Chaque année, il entre des nouveaux mots ou expressions au sein de ses 1920 pages. L'édition 2009 n'échappe pas à la règle avec l'ajout de 150 nouveaux venus, noms communs et noms propres confondus. Line Karoubi, directrice des Dictionnaires & Encyclopédies chez Larousse, était dans la Belle Province en septembre pour faire la promotion du millésime 2009.

Le Petit Larousse illustré s’est vendu à près de 900 000 exemplaires dans le monde, dont 100 000 au Québec depuis plus de 40 ans. Ouvrage de référence de la langue française, il est également le reflet de sa diversité et de sa vitalité dans la francophonie. Cette année, les termes québécois qui ont fait leur entrée sont, entre autres, compétitionner, démarreur, épeurant, toutou, vin pour le vin de glace, ou encore fruitages pour désigner les petits fruits comestibles. Du côté africain, le nom promotionnaire, qui signifie condisciple, a eu sa place; les Belges, eux, peuvent désormais reconnaître leur adjectif déjeté, qui qualifie le désordre, tandis que les Suisses ont vu le nom autogoal être accepté.

En effet, les nouveaux mots doivent être adoubés par une équipe de conseillers linguistiques qui, tout au long de chaque année, récolte 15 000 à 20 000 nouveaux mots. Ceux-ci passent par un long processus de sélection à l’issue duquel 150 sont retenus. «À l’interne, on forme une équipe de travail d’une soixantaine de personnes et nous faisons appel à 100 conseillers externe», explique Line Karoubi.

Cette équipe sélectionne également les nouvelles personnalités qui figurent dans le Petit Larousse illustré. En 2009, la porte a été grande ouverte à l’écrivaine Nancy Huston, le sociologue Guy Rocher et l’artiste et cinéaste Frédéric Back. Mais quels sont les critères pour qu’une personnalité soit retenue? «Elle doit être reconnue par ses pairs, avoir une notoriété et avoir une œuvre pérenne ― qui reste dans le temps ―, énumère la directrice. L’idée est de ne pas être prisonnier d’une mode, d’une vague médiatique». Et cela s’applique tant aux personnalités qu’aux mots et aux expressions.

La même approche est adoptée quant au choix des 5000 images qui font toujours la joie des lecteurs de tous âges: «Il y a toujours un équilibre entre les photos et les illustrations. Les planches de dessins et les schémas sont l’identité du Petit Larousse. Ils ont quelque chose de familier, qui est proche de l’affectif. Quant à la photo, elle a une intensité et une modernité.»

Parlant de modernité, cet objet imposant qui fait partie du patrimoine familial s’est adapté à l’air du temps. «Les usages linguistiques ont changé, il y a eu la réforme de l’orthographe. Nous faisons une liste de tous les mots qui ont été touchés dans le monde francophone, afin de s’adapter à la réalité des jeunes de 7 à 11 ans. Il faut également mettre à jour la carrière des personnalités répertoriées», nous apprend Line Karoubi, qui a été journaliste littéraire avant de se s’orienter dans le monde des encyclopédies. Ces dernières ont dû d’ailleurs surfer sur la vague des nouvelles technologies en offrant leur équivalent sous forme de cédéroms et de DVD.

Résolument contemporaine
Autre virage moderne, les Éditions Larousse se sont lancées dans l’aventure du Web 2.0 en mettant en ligne, au printemps dernier, leur propre encyclopédie en ligne gratuite: http://www.larousse.fr/encyclopedie/ «Il y a une grande curiosité du public: on a des millions d’internautes! Dès les débuts, il y a eu 7000 contributeurs en trois mois; et aujourd’hui, nous recevons 200 articles par jour. De plus, notre propre équipe de rédacteurs augmente les contenus avec des illustrations et des articles. C’est vraiment un lieu où se retrouvent les notions de producteur et de consommateur. Il y a une forme de communauté qui se crée», constate Mme Karoubi.

Contrairement à Wikipédia qui est un hébergeur d’articles, Larousse se définit d’abord et avant tout comme un éditeur: «Nous avons un fonds à faire vivre, à enrichir. On n’a pas vocation d’articles comme les leurs. Sur notre site, le texte est signé et personne ne peut le modifier. Par ailleurs, il y a un collectif de modération, qui lit, corrige et surveille les contributions. L’équipe complète par une recherche rédactionnelle et s’assure que tout est conforme à l’éthique et à la loi.»

Fenêtre grande ouverte sur le monde des connaissances, Internet est un terrain sur lequel Larousse compte bien jouer, notamment pour s’adapter à la nouvelle génération qui n’a plus les mêmes réflexes en matière d’apprentissage: «La rapidité, l’efficacité, le zapping sont propres à un comportement moderne acquis dès le plus jeune âge maintenant.»

Pour Line Karoubi, les nouvelles technologies ne constituent pas un frein et il est important de maîtriser les différents supports. Ainsi, chez Larousse, on est attentif à la percée actuelle du livre électronique: «Le mouvement est lancé, mais il faut être vigilant, croit Line Karoubi, car nous ne choisirons pas n’importe quel support. L’important reste sa primauté, son excellence.»

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