Faire la différence

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Avec la mobilisation mondiale autour des problématiques écologiques, force est de constater que l'avenir de la vie sur la Terre est périlleux. Dans ce mouvement de conscientisation à la situation planétaire s'inscrit Mal de Terre d'Hubert Reeves (Points, 272 p., 14,95$), qui préconise un passage à l'action marquée par la responsabilisation des citoyens. Comme le vieil homme qui sauve, une à une, une centaine des milliers d'étoiles de mer échouées sur la plage, si chacun d'entre nous jette son étoile à la mer, aussi petit soit le geste, nous pourrons peut-être espérer changer le cours des choses.

Le cycle de la vie

Pour comprendre l’ampleur de la dégradation terrestre, il est primordial de remonter aux sources de la création avec Origines. Du néant à la vie, (Flammarion/GÉO, 200 p., 79,95$). Les photographies quasi surréalistes nous transportent treize milliards d’années en arrière. D’état gazeux à solide, la Terre n’a cessé d’évoluer et de se régénérer depuis la plus importante extinction, survenue il y a 250 millions d’années, et au cours de laquelle plus de 96% des espèces ont disparu.

Aujourd’hui, nous risquons d’être la cause et les victimes de cette sixième disparition massive, d’où l’urgence de concentrer nos forces pour sauvegarder cet univers fragile, rendu en photos par Michel Gunther dans Passion planète (Artémis, 223p., 59,95$). Ces sublimes clichés sont prétextes à exposer les grands problèmes environnementaux et à célébrer les peuples engagés à conserver ces richesses. La déforestation, la désertification et le réchauffement des eaux constituent des phénomènes menaçant toutes les espèces vivantes. On pourrait aussi aborder le tourisme, le trafic d’espèces et les guerres.

Depuis le début des hostilités au Congo, en 1996, la moitié des gorilles des plaines de l’est ont été tués. Le Cœur des gorilles, jolie plaquette aux Éditions Les 400 coups (31p., 12,95$), sensibilise les enfants à la fragilité de ces géants touchés par les tirs des troupes armées ou des braconniers. Et combien d’autres races sont ainsi menacées par l’homme?

L’engagement en partage

Un hommage photographique grandiose est exprimé à la biodiversité planétaire par le journaliste-voyageur Nicolas Hulot dans La Terre en partage (La Martinière, 384p., 79,95$). Amoureux de la nature, il crée en 1990 sa fondation éponyme ayant la mission de développer l’éducation à l’environnement en élaborant des projets aux visées écologiques, sociales et économiques, conjointement avec des organismes gouvernementaux. La Diplomatie non gouvernementale (Écosociété, 204p., 20$) démontre que ces partenariats entre ONG et instances gouvernementales sont indispensables pour donner « un mouvement, une dynamique aux sociétés humaines » à l’échelle mondiale.

Profitant de ce contexte synergique, Nicolas Hulot et l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), au cœur du programme «Le Défi de la Terre», s’associent à la maison d’édition Actes Sud pour proposer aux jeunes une collection éducative et amusante, scientifique et pratique, dans le but de les inciter à se renseigner et à s’impliquer concrètement dans la défense de l’environnement (L’Énergie à petits pas et Le Climat à petits pas, 79p. et 69p., 21,95$ ch.).

Parce que l’avenir, c’est aujourd’hui

Pour que nos efforts pour minimiser notre «empreinte écologique» soient maximisés, les actes posés doivent être quotidiens. 365 gestes pour la planète (La Martinière, 380p. 49,95$) s’avère un précieux livre de chevet avec ses conseils au jour le jour, agrémentés des photos de Philippe Bourseiller.

Afin que les générations futures puissent également profiter de notre belle planète, il est essentiel de transmettre aux petits et aux grands de saines habitudes en matière de transport, de recyclage, d’achats, etc. Et ça commence avec Léon et l’environnement (La courte échelle, 63p., 20,95$). Sous forme de bande dessinée, le rigolo cyclope présente aux 6 à 10 ans des pratiques simples: économiser le papier, éteindre les lumières ou éviter les sacs de plastique.

Dans le but de poursuivre l’éducation à une jeunesse « verte », lancez-les à la chasse aux trésors naturels menacés de disparition avec l’encyclopédie Trésors vivants (Québec Amérique jeunesse, 160p., 12,95$). Cette «aventure nature» autour du monde, dont l’enfant est le héros, encourage à protéger le patrimoine, à commencer par les forêts et les cours d’eau. Au Québec, ces deux richesses représentent d’ailleurs des sujets épineux. Les regroupements de militants, écologistes ou artistiques, sont de plus en plus nombreux à se porter à leur secours. La Fondation Rivières et son porte-parole, Roy Dupuis, présentent dans Eau de vie (Un monde différent, 207p., 22,95$) des réflexions d’artistes en textes et en poèmes sur le thème l’eau. Au même moment, avec de la suite dans les idées, Richard Desjardins signe la préface des Dernières Forêts d’arbres libres (Lanctôt, 157p., 17,95$), un hymne en prose à nos forêts dévastées pour quelques billets verts.

Vers une humanité responsable

Dans cette course effrénée pour la survie humaine, les pessimistes comme les optimistes valorisent «un assagissement au niveau planétaire» de la consommation pour favoriser, entre autres, le développement durable. Cette mondialisation du concept de consommation, espérons-le, donnera naissance à un nouveau type d’acheteur, plus conscient de l’impact de ses choix et exigeant la transparence des biens et des services consommables, tel que présenté dans Consommer éthique. Un choix (Éditions Luc Pire, 174p., 33,95$). Cette conscientisation devrait aider le commerce équitable à s’imposer au-delà du 0,01% du commerce mondial occupé actuellement, ce qu’espère ardemment Tristan Lecomte, fondateur de l’entreprise Alter Éco et auteur du Pari du commerce équitable (Éditions d’Organisation, 363 p., 64$).

Cette vague de popularité pour les produits équitables, l’agriculture biologique ainsi que l’engouement pour la simplicité volontaire dénote l’urgent désir des humains de changer ce mode de vie destructeur pour des habitudes plus respectueuses de la nature. Certains ont troqué l’auto pour le vélo, d’autres font partie de coopératives d’habitation et quelques-uns vont jusqu’à développer des projets d’écovillages comme Diana Leafe Christian, auteure de Vivre autrement (Écosociété, 448p., 30$).

Est-ce que toutes ces belles idées nous sauveront? Seule la fin le dira! En attendant, Jacques Languirand nous offre, dans sa préface de Vivre autrement, la meilleure des réponses: «Après tout, il faut bien que nos folles expériences, peu importe leur issue, servent aux nouvelles générations».

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