Les six brumes : voyage dans les brumes de l’imaginaire

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Lorsqu’on parle de SFFQ – science-fiction et fantastique québécois –, la première maison d’édition qui vient en tête est sans doute Alire. Avec son catalogue bien garni et ses têtes d’affiche de plus en plus connues, elle occupe une part importante du marché. Mais depuis maintenant quatorze ans, une autre maison d’édition propose, année après année, des textes de SFFQ forts, en soutenant le développement de talents issus de la relève, tout en publiant de temps à autre un grand nom du milieu. Les aventuriers de l’étrange qui façonnent cette maison sont passionnés par les littératures de l’imaginaire et ils constituent un atout important de la littérature québécoise. Pour une rare fois, ils entrent dans la lumière et s’exposent aux regards. Êtes-vous prêts pour cette rencontre? Après tout, qui sait ce qui se cache au sein des Six Brumes...

Les éditions des Six Brumes de la Société Secrète (Les Six Brumes pour les intimes et à peu près tout le monde!) ont été fondées en 2001 par Jonathan Reynolds et Marki Saint-Germain, deux anciens étudiants de l’UQAM. Dès le début, Guillaume Houle s’implique dans la maison d’édition, d’abord à titre d’auteur et d’agent de promotion, avant d’endosser le rôle de directeur des publications. Et, avec le départ de Marki Saint-Germain en 2013, il devient, avec Jonathan Reynolds, l’un des deux propriétaires. Depuis le lancement de L’Aurore, un recueil de nouvelles collectif en 2002, Les Six Brumes n’ont jamais cessé de proposer romans, novellas et recueils, toujours dans le respect de leur ligne éditoriale. Mais justement, quelle est-elle? Comme leur nom l’indique, Les Six Brumes s’intéressent aux six genres qui font partie de l’appellation « littératures de l’imaginaire ». Il s’agit du fantastique, de la fantasy, de la science-fiction, de l’horreur, du policier et de l’inconnu. Elles publient de la littérature « régionale » ou « territoriale », qui se rapporte à l’histoire, à la géographie et aux mythes associés à plusieurs régions et territoires du Québec. De plus, elles sont de plus en plus engagées dans des projets culturels estriens, puisque le siège social de la maison s’y trouve depuis 2013.

Cet enracinement dans le champ culturel québécois se traduit également par une philosophie éditoriale bien particulière. Pour publier aux Six Brumes, il faut d’abord prendre le temps de s’imprégner de la production SFFQ, en plus de rencontrer les éditeurs en personne, lors d’un événement littéraire. Par la suite, si le contact est bon, l’aspirant auteur est invité à soumettre son manuscrit qui sera ensuite transmis à un comité de lecture, qui propose un regard critique sur le texte. Si les éditeurs retiennent un manuscrit, ils rencontrent de nouveau l’écrivain, afin de s’assurer de son implication dans le projet. Cet aspect est fondamental, car une fois entré aux Six Brumes, l’auteur fait partie de la famille, et il est appelé à participer à l’élaboration et à la promotion de son livre, et ce, pour une période d’au moins cinq ans. La présence de l’auteur dans des salons du livre est essentielle. Cette manière de faire permet non seulement de créer des liens solides entre les différents auteurs de la maison, mais aussi entre auteurs et éditeurs, et, de manière fondamentale, entre l’auteur et ses lecteurs.

En parlant des lecteurs des Six Brumes, ils ont l’embarras du choix quand vient le temps de choisir parmi le riche catalogue de l’éditeur, puisque ce dernier propose de nombreuses collections ayant chacune son identité propre. Voici donc un bref survol de ce que les Brumes ont à offrir!

La collection « Brumes de légende » est dédiée à la réédition de titres épuisés ou difficiles à trouver, mais qui sont des classiques ou des incontournables de la SFFQ. Quant à « Frontières », c’est elle qui permet aux Six Brumes de proposer des œuvres « régionales ». La « Légion des brumes », pour sa part, est le rendez-vous des auteurs proposant des projets collectifs. Comme son nom l’indique, la collection « Nova » est dédiée aux novellas, ces textes à mi-chemin entre la nouvelle et le roman qui se glissent dans une poche et se lisent d’une traite – ces courts textes sont aussi appréciés des gens qui ont davantage de difficulté à lire ou qui apprennent le français. La collection éponyme de la maison, « Six Brumes », est celle où l’on retrouve les projets solos, que ce soit des romans ou des recueils de nouvelles. Du côté de « SX2.0 », c’est le cyberespace qui est mis à profit, puisqu’il s’agit d’une collection regroupant des nouvelles uniquement en numérique, à un moindre coût. Et pour 2015, deux nouvelles collections font leur entrée aux Six Brumes : « Grand format », qui n’a pas vraiment besoin de présentation et « Sors de ta bulle », qui sera dédiée exclusivement à la publication des textes ayant remporté le concours du même nom, organisé par des écoles de l’Estrie (notamment celles de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke) comme activité parascolaire. Les Six Brumes prennent ainsi le relais des éditions GGC, qui ont publié ces textes jusqu’en 2013.

Comme on peut le voir, Les Six Brumes occupent une place sans cesse grandissante dans le paysage de la SFFQ et, avec leurs nombreux projets pour l’année 2015, vous n’avez pas fini d’en entendre parler. Pas si mal, pour une maison d’édition fondée par deux amis unis par une passion commune pour l’horreur et le fantastique!

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