La tragédie heurte de plein fouet l’auteur de Jolis Deuils, et ce, jusque dans son processus de création. Les Moines dans la tour (XYZ éditeur), alors encore à l’étape de l’ébauche, prend une autre tournure, plus intime et plus universelle à la fois : « Je crois que ce roman est comparable à ce que fut La Guerre, Yes Sir ! J’ai retrouvé une grande forme physique et intellectuelle », confie celui qui aura tout de même eu besoin de six mois d’arrêt pour faire le point sur les répercussions que les attentats ont eues sur sa propre personne.
Cet opus de Roch Carrier traite donc de ces tragiques évènements mille fois analysés, mais selon un angle bien particulier : « C’est une exploration des conséquences du 11 septembre qui, sur un plan personnel, ne représente que l’élément déclencheur. Ce que les médias ont relaté, ce n’est que la pelure du fruit. Les Moines dans la tour est un livre qui se questionne beaucoup. Comme l’écrivain en son centre. » Au Québec, il est en outre vrai que nous sommes un peu éloignés de ce drame : « C’est André Breton qui a dit que nous vivions protégés par une brume. Moi, j’ai décidé de présenter l’histoire d’un écrivain dont l’itinéraire est complètement changé, et ce, selon un point de vue québécois », Pour écrire son roman, ce dernier a effectué des recherches intensives. Ainsi, on apprend notamment que le site sur lequel s’élevait le World Trade Center a été témoin d’une série de massacres il y a quelques siècles. Il faut croire que, quelquefois, certains lieux attirent le malheur…