Lancement de saison des éditions Alto à Québec

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S'il n'est pas commun de faire salle comble à un lancement de livres dans la Vieille Capitale, il est encore moins habituel que le fonds sonore de l'événement soit composé d'exclamations enjouées, de rires non contenus et d'apostrophes joyeuses.
C'était pourtant l'ambiance qui régnait lors du lancement des quatre nouveaux titres de la maison Alto. Ceci s'explique probablement par le fait que l'éditeur Antoine Tanguay et son auteur-phare, Nicolas Dickner (Nikolski), sont originaires de Québec, mais surtout par l'attrait grandissant que ces livres exercent sur le public et la critique.

Les Bourbaki, cette étrange filiation
On a découvert l’intrigant Alexandre Bourbaki, auteur tricéphale du Traité de balistique. Les esprits curieux qui voudront connaître l’origine de ce patronyme rencontreront au fil de leurs recherches un premier Bourbaki, Charles Denis, officier français de la fin du XIXe siècle, qui traversa de singulières péripéties, jusqu’à son suicide raté, où la balle qui devait le tuer ricocha sur son crâne, le laissant indemne et abasourdi.
Un second Bourbaki, Nicolas de son prénom, dont l’association du même nom regroupa à partir de 1935 d’illustres mathématiciens, était un personnage fictif, dont l’origine est un savoureux canular.
Le dernier en date des Bourbaki, Alexandre, publie donc ce Traité de balistique, petit laboratoire hétéroclite composé de courts récits inspirés d’anecdotes scientifiques. Stimulateur de curiosité, «cet étonnant bricoleur décompose et reconstruit l’histoire de la science moderne comme un vieux grille-pain, depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’à un point éloigné dans le temps.»

Le grand écart de Catéchèse
Patrick Brisebois, après un recueil de poésie et trois romans publiés aux défuntes éditions de L’Effet pourpre, édite son dernier livre chez Alto: Catéchèse est un court roman «fleurant le soufre et l’eau bénite».
Dans un grand écart temporel périlleux, il réconcilie légendes de terroir et univers futuriste, refilant au passage au lecteur des frissons irrépressibles, des tiraillements moraux, des sursauts effrayants, le tout dans une langue précise qui se révèle drôle, une fois la sueur froide évaporée.

L’Oeil de Claire passe la frontière
Antoine Tanguay le déplora de vive voix ce soir-là en présentant L’Oeil de Claire, un roman de Paul Quarrington traduit de l’anglais par Sophie Voillot: «On ne connaît pas assez, au Québec, les œuvres publiées au Canada anglais, qui sont souvent de qualité surprenante.»
Auteur pour la télévision et le cinéma, musicien à ses heures et récipiendaire du Prix littéraire du Gouverneur général en 1989 pour Whale Music, Paul Quarrington vit à Toronto et en est déjà à son neuvième roman.
L’œil dont il est question n’est pas celui d’un personnage féminin, mais plutôt celui d’un ouragan, qui se dirige vers un fin îlot de sable au sud de la Jamaïque: Dampier Cay. Plusieurs personnages attendent de pied ferme la tourmente, certains pour des raisons métaphysiques, d’autres par défi. Tous seront exposés à des bourrasques à la hauteur de leurs angoisses intérieures.

Un avant-goût d’Une basse noblesse
Le quatrième et dernier livre accouché cette saison par la maison sise dans le quartier Saint-Jean-Baptiste à Québec est Une basse noblesse, de Sophie Beauchemin, une jeune auteure de Saint-Antoine-de-Tilly qui signe ici son premier roman, dont l’action se déroule dans une France révolue, mais qui a beaucoup à nous apprendre sur notre actualité.

Dans Une basse noblesse, il est question d’un parasite social inusité: le faux noble, et d’un personnage principal qui cherche avant tout à avoir la sainte paix, mais qui ne récoltera que les mésaventures les plus tordues, voyant disparaître au loin son idéal de tranquillité.

http://www.editionsalto.com/

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