Hélène Robitaille présente son nouveau livre: Santiago

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C’est dans un Moyen Âge fantaisiste que la dramaturge Hélène Robitaille nous entraîne, dans le sillage de pèlerins à la fois frustes et délicats qui cheminent vers Saint-Jacques-de-Compostelle avec leurs fautes et leurs espoirs en bandoulière.

Avec Santiago, je ne prétends pas être parvenue à la précision qui me chavire quand je relis les contes de mon enfance. En revanche, je sais bien que ce sont eux, mes « premiers contes », venus de Bohème comme Hansel et Gretel ou de l’Ancien Testament comme L’Histoire de Joseph, qui m’ont tirée en avant tout au long de l’écriture de cette pièce.

J’ai voulu raconter l’histoire d’un meurtrier, Jacquot, qui peu à peu recouvre sa dignité d’homme au fil du chemin qui le mène à Compostelle : en effet, pas question pour moi, ces années-ci, de «barrer la route» à mon propre espoir de parvenir un jour à habiter mes grandes fautes avec justesse et compassion à mon égard.

Comme dans les contes, le héros et les pèlerins qui l’entourent sont très sensibles à la nature et à la magie, lesquelles par une délicate alchimie évoquent dès lors un monde « au-delà » du monde visible; les personnages sont à l’affût du moindre signe par lequel on approche l’indicible.

En quelque sorte, ç’a été ma manière de rendre hommage au charme de Dieu, au charme de la grande foi en Dieu des pèlerins de jadis — sans qu’il me faille directement parler de Dieu, n’étant plus convaincue d’y croire… Et je pense, avec une pointe de tristesse certaine, que cette quête des signes du mystère, qui me semble être la mienne chaque jour, serait peut-être plus lumineuse et plus débordante de gratitude encore si je pouvais, comme en pleine enfance, à nouveau céder au charme de Dieu.

Bibliographie :
Santiago, Hélène Robitaille, L’instant même, coll. L’instant scène, 150 p., 18$

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