Élise Turcotte présente son nouveau livre: Pourquoi faire une maison avec ses morts

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Poète et romancière célébrée par la critique et le public, Élise Turcotte s’intéresse aux petits détails quotidiens qui cachent parfois des drames insoupçonnables, pour peu qu’on soit sensible au «bruit des choses vivantes».

Aux personnes qui me demandent ce que j’ai écrit, je réponds: un livre sur la mort. Je suis fière de le dire, pour une fois que je tiens un sujet qui se résume en un mot. Mes interlocuteurs ne le voient pas ainsi. Invariablement, leur visage se défait devant moi: «c’est gai!» Parfois, j’enfonce le couteau dans la plaie: «Oui, je m’intéresse beaucoup à la mort, aux corps qui se décomposent, aux insectes et papillons qui en font leur nid.» D’autres fois, je baisse la garde: ce n’est pas triste, je le jure, c’est même très vivant! Ah oui? Oui, il y a une femme au cœur sauvage qui aide les endeuillés à inventer de petits autels colorés, il y a ses enfants et beaucoup d’animaux; une rêverie anthropologique, des courts-métrages où le mot fin virevolte dans tous les sens; un archéologue dans le futur, un journal de survie… Ça ne les rassure pas. C’est un roman? Hum…. Non. Des nouvelles, un essai? Pas vraiment. Des récits? Là, je sens que je dois acquiescer à quelque chose. Oui, oui, c’est ça. Vous savez, j’ai toujours aimé errer entre les genres. La couverture n’est pas un peu lugubre, finalement? Pas du tout, les morts sourient; ils entretiennent leur jardin avant d’entrer au Paradis.

Bibliographie :
Pourquoi faire une maison avec ses morts, Leméac, 128 p., 17,95$ Parution 11 septembre 2007

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