À surveiller

Ne fais confiance à personne
Paul Cleave (Sonatine)
Atteint d’un Alzheimer précoce, Jerry Grey, un célèbre romancier qui écrit des thrillers, n’arrive plus à savoir ce qui appartient à la fiction ou à la réalité. Surtout que la police soupçonne que ses récits s’inspirent de la réalité. A-t-il commis certains meurtres qui se déroulent dans ses livres? Comment départager le vrai du faux? Tout un cauchemar, cette histoire imaginée par Paul Cleave.

 

Les tricoteuses
Marie Saur (Héliotrope)
Daniel Hurteloup, ne veut pas faire de vagues. Sa rencontre avec Patricia Fortin Rousseau, une femme issue d’une famille aisée et puissante de Cap-Rouge, l’entraîne pourtant dans une sombre histoire. Dans ce roman noir étonnant, il tente d’élucider ce qui se trame dans cette famille, découvrant notamment un ancien épisode de militantisme féministe.

 

Le club des pendus
Tony Parsons (La Martinière)
À Londres, pendant qu’il élève seul sa fille, l’enquêteur Max Wolfe réfléchit à la notion de justice et, par le fait même, au bien et au mal. Parce que des criminels ne sont pas condamnés. Parce qu’une bande de justiciers entreprend de punir ceux qui échappent au système judiciaire. Comme dans Des garçons bien élevés et Les anges sans visage, Tony Parsons frappe fort avec ce nouveau roman sombre.

 


Des incontournables
Don DeLillo
propose une audacieuse histoire où science-fiction et philosophie se côtoient (Zero K, Actes Sud). Zero K, c’est un centre de recherches secret qui permet de choisir le moment de sa mort afin de ressusciter plus tard et en mieux, au moment opportun. Le principal actionnaire de cette entreprise souhaite que sa femme y participe puisqu’elle est atteinte d’une maladie incurable. Une plongée dans de profonds questionnements sur la valeur de la vie, sur sa finitude. Harry Hole est de retour dans La soif de Jo Nesbø (Gallimard). La seule enquête non résolue de sa carrière refait surface alors que des femmes sont retrouvées mortes après des rendez-vous liés à un site de rencontres. Cette affaire pourrait le pousser à reprendre du service même s’il vit des jours plus paisibles comme instructeur à l’académie de police. Pour sa part, le commissaire Brunetti revient dans une vingt-cinquième enquête dans Minuit sur le canal San Boldo (Donna Leon, Calmann-Lévy). Lors d’un gala, Brunetti rencontre une riche femme qui est la grand-mère d’une victime d’un « accident » survenu quinze ans plus tôt. Brunetti finit par accepter cette affaire, son premier cold case

À lire aussi
Cross, cœur de cible de James Patterson (JC Lattès)

Des suites attendues
La trilogie « Red Light » (VLB éditeur) de Marie-Eve Bourassa, qui se déroule dans ce quartier mythique de Montréal dans l’atmosphère glauque et enfumée des années 20, se clôt cet automne avec Le sentier des bêtes. Après Adieu, mignonne et Frères d’infortune, qu’arrivera-t-il cette fois à l’enquêteur atypique Eugène Duchamp au milieu d’une faune bigarrée où gravitent des prostituées, des écorchés et des malfrats? Une série enivrante qu’il faut absolument découvrir si ce n’est pas déjà fait. Autre retour attendu : le cinquième tome de « Millenium », La fille qui rendait coup sur coup (Actes Sud), écrit par David Lagercrantz, comme le quatrième tome. Dans ce nouvel opus, Lisbeth Salander est emprisonnée, mais elle cherche toujours à démasquer les injustices. Toujours accompagnée de Mikael Blomkvist, elle s’intéresse aux crimes d’honneur et à la recherche génétique. Maryse Rouy, quant à elle,conclut sa tétralogie « Les chroniques de Gervais d’Anceny » avec La mort en bleu pastel (Druide) dans lequel deux intrigues se chevauchent, soit un vol de manuscrit dans le monastère où se trouve Gervais ainsi que les meurtres de jeunes filles à Toulouse qui se sont déroulés lorsqu’il était adolescent. Sous la plume de Louise Penny, Armand Gamache reprend du service dans une douzième enquête : Un outrage mortel (Flammarion Québec). Un professeur de l’école de police de la Sûreté est mort assassiné et Gamache se retrouve étrangement soupçonné, ce qui le forcera à affronter son passé. Après les collectifs Crimes à la librairie et Crimes à la bibliothèque, dirigés par Richard Migneault, cette fois c’est au musée, lieu pourtant calme normalement, que les crimes se dérouleront – ils sont tous imaginés par des femmes, dont d’auteures européennes qui se joignent à l’aventure. Dix-huit nouvelles composent Crimes au musée (Druide), notamment écrites par Ariane Gélinas, Karine Giebel, Catherine Lafrance, Claudia Larochelle, Martine Latulippe, Geneviève Lefebvre, Andrée A. Michaud, Dominique Sylvain et Ingrid Desjours.

À lire aussi
Chroniques des vampires : Prince Lestat et l’Atlantide, Anne Rice (Michel Lafon)
L’alignement des équinoxes (t. 3) : Minuit à contre-jour, Sébastien Raizer (Gallimard)
Les chevaliers d’Antarès (t. 7) : Vent de trahison, Anne Robillard (Wellan)
Labergé (t. 5) : La deuxième fille, Sylvie-Catherine De Vailly (L’Homme)

Du suspense et des thrillers haletants
À Boston, Lovell et Hannah, mariés et en couple depuis des années, sont installés dans la routine. Après une dispute, Hannah part faire un tour et elle disparaît. Volontairement ou non? Pendant que Lovell s’interroge sur sa disparition, on découvre peu à peu ce qui est arrivé à Hannah à travers son regard dans Quelques heures à tuer d’Heidi Pitlor (Actes Sud). Le premier roman de Vincent Hauuy, Le tricycle rouge (Hugo), a remporté le prix Michel Bussi du meilleur thriller français en 2017. Noah Wallace était jadis un profileur jusqu’à ce qu’il perde sa carrière et sa femme à cause d’un accident. Comme son ex-coéquipier, Steve Raymond, a besoin de lui pour élucider une affaire qui semble liée à une série de meurtres perpétrés cinq ans auparavant, il reprend du service. En parallèle, une journaliste enquête sur la disparition d’un reporter dans les années 70 et ces deux affaires pourraient être liées. Ceux que l’on aime (Robert Laffont) de Gin Phillips raconte l’histoire d’une journée au zoo qui vire mal. Une mère et son fils de quatre ans, Lincoln, doivent s’y cacher pour fuir un homme armé. Cette mère fera tout pour protéger son fils. Dans Veux-tu dîner avec moi? de Maxime Morin (De Mortagne), la vie du policier Maxence Verlomme n’est pas de tout repos. Il vient de perdre sa femme et le voilà prisonnier d’un autobus avec d’autres otages et deux ravisseurs. Mais ça se corse encore davantage quand le premier homme libéré se donne la mort. Verlomme doit découvrir quels liens unissent les passagers pour tenter d’arrêter ce périple mortel.

À lire aussi
Tu ne m’échapperas pas, Christine Drews (City)
Sisters, Michelle Adams (Bragelonne)

Des lectures sombres et noires
Après avoir passé quelques années en prison pour un vol de bijoux, Frank Bélair possède un cabaret dans le Red Light. Mais s’il a réussi à réaliser son rêve, cela ne se fait pas sans heurt, puisqu’il est un peu à la merci d’Alan Rourke. Maxime Houde offre un roman noir campé dans les années 40 qui met en scène un personnage attachant malgré ses incartades (La vie rêvée de Frank Bélair,Alire). Avec Peter Farris (Le diable en personne), on plonge dans un « portrait cinglant d’une Amérique incontrôlable », selon l’éditeur Gallmeister. Maya, prise dans un trafic de prostituées, était la favorite du maire, ce qui l’a amenée à être au courant de projets dont elle devait ignorer l’existence. Puis, on essaie de la tuer. La jeune femme se liera ensuite d’amitié avec un solitaire qui la protégera. 

Quand le pouvoir, la politique et le terrorisme inspirent
Dans À l’ombre du pouvoir de Neely Tucker (Gallimard), le journaliste Sully Carter, qu’on a découvert dans La voie des morts, s’intéresse à la mort de Billy Ellison, le fils d’une famille afro-américaine influente de Washington, parce qu’il n’adhère pas aux conclusions officielles. Ce meurtre serait plutôt lié aux hautes sphères politiques. Dans le dernier roman de Jean Louis Fleury, L’ombre des monastères (Alire), la policière Aglaé Boisjoli, qui a aussi une formation en psychologie, enquête sur des attentats qui ont eu lieu en Belgique, en France et à Rimouski. Elle découvre avec étonnement la portée que peut avoir l’extrême droite au Québec et en France.

Jack Reacher, de retour dans La cible était française de Lee Child (Calmann-Lévy), doit retrouver un tireur d’élite, qui a atteint l’écran de protection devant le président de la République française à Paris afin d’envoyer un avertissement clair. Cet exploit ne peut avoir été accompli que par quatre hommes. Jack Reacher a mis l’un d’eux en prison quinze ans auparavant et il est maintenant libéré et… introuvable. On compare l’auteur d’En marche vers la mort (Sonatine), Gerald Seymour, à John le Carré. Ibrahim a été recruté en Arabie saoudite pour une mission en Europe où il devra mourir en martyr. Mais à Londres, David Banks, un officier chargé de neutraliser les menaces de terrorisme, pourrait changer la donne et peut-être, par le fait même, le destin d’Ibrahim. Basculer dans l’enfer de Jocelyne Mallet-Parent (Éditions David) montre le destin de trois familles plongées dans les affres du terrorisme malgré elles. Ariane apprend que sa fille Élise est soupçonnée d’avoir participé à un attentat terroriste dans le métro. Ariane se pose une tonne de questions, essayant de comprendre l’innommable, comme deux autres mères dont les fils se sont radicalisés.

À lire aussi
Les lions sont morts, Mick Herron (Actes Sud)
L’étoile jaune de l’inspecteur Sadorski, Romain Slocombe (Robert Laffont)
Libre-échange, Éric de Belleval (Sémaphore)

Des romans pour réfléchir à la condition humaine
Alors qu’elle cherchait des indices pour une affaire avec des collègues sur un toit, Kim, une policière débutante, tire sur son supérieur, qui succombe à ses blessures. On remonte le cours des événements qui ont mené à ce triste événement dans le polar psychologique Ce matin, sur le toit de l’arc-en-ciel de Pan Bouyoucas (Les Allusifs). Dans le désert irakien, deux otages ignorent où ils sont et qui sont leurs bourreaux ni pourquoi ils sont là. Cette captivité sera l’occasion pour eux de s’interroger sur eux-mêmes. Un huis clos oppressant et déroutant, que ce nouvel ouvrage de Sherko Fatah, Otages (Métailié), qui montre notamment les contradictions des êtres humains. Åsa Larsson continue elle aussi de sonder les côtés sombres de l’âme humaine dans En sacrifice à Moloch (Albin Michel). La procureure Rebecka Martinsson tisse des liens entre deux affaires alors qu’un rival jaloux essaie de la tenir à distance. Des restes humains ont été retrouvés dans l’estomac d’un ours. Aussi, une vieille dame est tuée alors que son petit-fils disparaît.

Pour les amateurs de science-fiction, de fantasy et de fantastique
L’auteur, traducteur et critique Jean-Louis Trudel s’attarde à la genèse et à l’évolution de la science-fiction au Québec et témoigne d’œuvres marquantes dans Petit guide de la science-fiction au Québec (Alire). Cet ouvrage illustré s’avère incontournable pour qui s’intéresse au genre. Guy Gavriel Kay en ravira plus d’un avec son univers unique dans Les enfants de la terre et du ciel (Alire). Péro, un jeune peintre, et Marin, le fils d’une riche famille marchande, sont à bord d’un navire, en route pour Asharias. Des négociations tournent mal avec les raiders et un protégé de Marin est tué. Puis, une tentative de meurtre aura lieu lorsqu’ils arriveront sur les côtes avec Danika, une femme raider qui les accompagne pour offrir ses excuses. Péro, Marin et Danika devront affronter leur destin. Chez De Mortagne, Magalie Laurent signe une dystopie, le premier tome de la trilogie « B.O.A. », Loterie funeste. Les B.O.A. dirigent la société de ce monde post-apocalyptique où la loterie annuelle sert à leur trouver des esclaves pour qu’ils puissent s’abreuver de leur sang pour continuer de vivre, alors que ces « gagnants » finissent par mourir. Cette année, six adolescents immortels sont dans ce tirage cruel, condamnés à souffrir pour toujours… Dans L’homme-feu de Joe Hill (JC Lattès), un étrange virus frappe; sur le corps des gens, des tatouages apparaissent et ces derniers les brûlent. Dans ce monde apocalyptique où des milices exterminent les malades, chacun tente de survivre. Après avoir découvert qu’elle est enceinte, Harper apprend également qu’elle est atteinte du virus, ce qui fait fuir son mari, dépassé par les événements. Harper rencontre alors l’homme-feu, qui arrive à contrôler le feu qui consume les humains infectés.

Découvrez également une entrevue avec Hervé Gagnon pour la parution de son polar Chemin de croix (Libre Expression). 

 
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