Lucy Hawking: L’univers, mon papa et moi

47
Publicité

Aventure sympathique et projet éducatif sur la cosmologie, le système solaire et l’astrophysique, Georges et les secrets de l’univers a aussi été l’occasion pour son auteure, Lucy Hawking, de mieux comprendre son célèbre père Stephen.

C’est l’histoire d’un petit garçon qui a reçu un cochon en cadeau de ses grands-parents, au grand dam de son père qui, même s’il est végétarien et écolo militant, n’apprécie guère cette encombrante présence dans le domaine familial. Ça commence comme ça, du moins, avant de basculer vers une grande aventure intersidérale où le petit Georges est emporté par les vertus et les caprices du surpuissant et tempéramental ordinateur Cosmos.

C’est que Lucy Hawking avait la ferme intention de faire de son roman Georges et les secrets de l’univers un véritable roman jeunesse, même si le projet comportait aussi une bonne part de pédagogie sur, vous l’aurez deviné, les secrets de l’univers. Pas étonnant que l’information scientifique y soit solide, avec comme coauteur Stephen Hawking, le célèbre physicien britannique, connu autant du grand public pour sa Brève histoire du temps que pour la maladie dégénérative qui l’immobilise presque totalement et le fait communiquer un ordinateur interposé. Un ancien étudiant au doctorat de Hawking père, le Français Christophe Galfard, a aussi facilité la tâche de Lucy Hawking, qui tenait à donner une information scientifique précise, à la fine pointe des connaissances, qui se retrouve dans des pages d’informations issues de Cosmos l’ordinateur.

Mais il n’y a pas que la science qui venait du père ou de son élève. Les préoccupations environnementales étaient partagées par les trois coauteurs. Le cochon de Georges, lui, venait un peu du paternel Hawking: «Mon père aime beaucoup les cochons. Ses grands-parents en élevaient. Et il collectionne les objets sur cette thématique. Il les trouve intelligents.»

Quant aux aventures, qui expédient Georges d’un bout à l’autre du système solaire, «ça tient aux questions que les jeunes posent à mon père à propos de l’univers, explique Lucy Hawking. Très souvent, ils veulent savoir comment ce serait pour eux, s’ils se retrouvaient sur la queue d’une comète ou sur Jupiter, par exemple. C’est à partir de là que j’ai voulu construire l’histoire».

En partant des questions des enfants, l’auteure s’est assurée de rencontrer de nombreux jeunes fans, au fil d’une tournée de promotion mondiale qui l’a amenée de Londres à Berlin, puis à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande, avant un survol des grandes villes américaines, tout au long du mois d’octobre. «À New York, un gamin s’est approchée de moi et m’a dit: « T’es chanceuse, toi ». Quand je lui ai demandé pourquoi, il m’a répondu: « Parce que ton papa et célèbre, et le mien l’est pas »», relate-t-elle avec un rire sympathique. La célébrité du paternel (que Lucy Hawking illustre, lors des conférences, en présentant une image de son passage en dessin animé chez les Simpsons) aide certainement au succès du roman. Mais l’auteure insiste surtout sur la chance que le roman lui a donnée de se rapprocher de son père, de mieux le comprendre, en travaillant avec lui sur un projet où leurs passions communes se rejoignaient.

Au fil de sa tournée, on lui a aussi demandé si elle avait envie d’aller faire un tour dans un trou noir («Pas vraiment!») et, se réjouit-elle, on lui a posé beaucoup de questions sur les aventures de Georges — bref, sur le roman. De façon générale, elle a surtout été impressionnée par la précision et le sérieux des questions posées lors des conférences qu’elle a prononcées un peu partout dans le monde, devant des milliers d’écoliers. Et aussi par certaines réactions spontanées des gamins. Comme ce petit garçon qui, à la fin d’une conférence en Australie, s’est retourné vers sa mère et lui a dit: «Maman, j’aime tellement l’univers!» De quoi donner l’envie à Lucy Hawking d’écrire de nouvelles aventures de Georges: l’univers est bien assez grand pour ça.

Bibliographie :
Georges et les secrets de l’univers, Lucy & Stephen Hawking, Pocket Jeunesse, 288 p., 34,95$

Publicité