Merci de changer de métier : Lettres aux humains qui robotisent le monde
Celia Izoard, Rue Dorion, 96 p., 12,95$
Ceux qui aiment les essais d’Atelier 10 se retrouveront aisément dans cette plaquette au sujet audacieux qui concerne la robotisation dans le domaine des véhicules autonomes et la responsabilité sociale (notamment liée à l’environnement) de ceux qui y travaillent — ingénieurs, chercheurs, entrepreneurs. Concrètement, Celia Izoard interroge ces spécialistes en soulevant des exemples concrets, se basant sur des recherches poussées sur le terrain ou sur des études scientifiques. Selon elle, l’innovation est dans l’angle mort de la démocratie, car n’étant jamais soumise à l’acceptabilité sociale, elle n’est jamais remise en question. La vision portée par Izoard est peu débattue, mais mérite qu’on s’y attarde : le progrès pour le progrès, à quel prix?

Ville contre automobiles
Olivier Ducharme, Écosociété, 200 p., 19$
Les villes sont aujourd’hui d’abord pensées pour les automobiles, et non plus pour les piétons. Avec cet essai, très bien vulgarisé et riche en sources d’information, Olivier Ducharme souhaite expliquer les causes qui ont mené à un tel modèle d’urbanisme, mais aussi prouver qu’il n’est pas trop tard pour remédier au problème. Afin d’atteindre les objectifs de diminution des gaz à effet de serre, dit-il, on n’a d’autres choix que de repenser notre mobilité. L’automobile entre en contradiction avec l’avenir, de même qu’avec le bien-être, de la majorité de la planète : est-ce réellement ces « bêtes d’acier aux yeux fixes » qui doivent alors triompher?

En cas d’incendie, prière de ne pas sauver ce livre
Collectif, Prise de parole, 98 p., 12$
Cet ouvrage propose, sous la forme d’essais narratifs, douze explorations autour de la crise climatique, dans une approche intime et loin de la harangue ambiante et culpabilisatrice. « Nous ne voulions pas de discours, mais des confidences », écrit en introduction Catherine Voyer-Léger, qui dirige la publication. Par exemple, avec Ouanessa Younsi, on lit une lettre adressée à son fils, à qui elle implore d’aimer et de découvrir la nature; Sonya Malaborza nous fait découvrir une plante méconnue; Dave Jenniss explore la filiation avec ses ancêtres autochtones; et Céleste Godin creuse ses contradictions. Parfois c’est poétique, parfois ça hurle, toujours ça amène un regard dans l’immense profondeur de chacun.

Le jeu et l’histoire : Assassin’s Creed vu par les historiens
Collectif, Del Busso Éditeur, 280 p., 27,95$
Le jeu vidéo Assassin’s Creed est devenu une référence en matière d’histoire en raison de sa reconstitution historique notable. Dans cet ouvrage, les professeurs Marc-André Éthier et David Lefrançois explorent les avantages, mais aussi les limites, de l’approche historique choisie par Ubisoft, notamment par le biais d’entrevues avec des historiens, mais aussi des témoignages de gens qui ont travaillé sur ce projet. Anecdotes, approfondissement des sujets, véritable levée de voile sur les dessous de tout ce que peut exiger la mise en œuvre d’un tel jeu historique : ce livre ravira à la fois les fans du jeu et les historiens prêts à découvrir une nouvelle facette des possibles de leur métier.

La forêt des signes
France Théoret, Remue-ménage, 120 p., 18,95$
Dans cet essai qui fait honneur à la créativité langagière de l’auteure, France Théoret se questionne sur ce qui sous-tend son écriture au féminin : les œuvres et les esthétiques qui l’ont marquée, ses débuts en écriture, ses origines sociales. Cette façon qu’elle a toujours eue de s’intéresser d’abord au réel, avec ce regard porté vers le politique et cette nécessité de parler de féminisme, explique les fondements de sa carrière. « Ma pensée correspond au vouloir être libre », écrit-elle.

 

 

Les grands oubliés : Repenser les soins de nos aînés
André Picard, L’Homme, 248 p., 19,95$
Chroniqueur au Globe and Mail, André Picard, qui signe ce pertinent essai, déplore le traitement que la société actuelle réserve aux aînées et met en lumière les nombreuses défaillances des résidences pour personnes âgées. Dans cet ouvrage constructif, Picard soulève certes ces réalités ayant mené aux drames que l’on connaît aujourd’hui, mais il propose surtout des pistes de réflexion et de solution ciblées, inspirées de ce qui se fait ailleurs dans le monde. Car oui, il est possible de faire mieux pour nos aînés.

 

L’aventure de la génétique humaine : Éthique et manipulations génétiques
Jean Bergeron, Somme toute, 152 p., 19,95$
Quelles sont les portées morale, juridique et scientifique des entreprises du génie génétique, qu’est-ce qui sous-tend réellement le génome humain? C’est avec en tête l’idée de donner un aperçu global de ce qui doit être pris en considération dans la question des développements génétiques que Jean Bergeron propose cet essai écrit pour le curieux, et non pas pour le spécialiste. Le tout, afin que chacun fonde sa propre opinion sur ce sujet qui doit être pris au sérieux et discuté non pas à huis clos au sommet des hautes entreprises. Voilà de quoi alimenter bien des réflexions…

Sortir du bocal
David Bélanger et Michel Biron, Boréal, 232 p., 25,95$
Amateurs de littérature et d’objets littéraires qui réfléchissent avec force, nuance et ampleur, vous serez ravis de vous plonger dans cette correspondance d’érudits qui réfléchissent aux différentes formes de l’ironie, dans la société comme dans la littérature. En quoi l’ironie de François Blais est-elle différente, ou non, de celle de Jacques Ferron? Les missives de ces deux enseignants, de deux générations différentes, débordent ensuite de ce sujet, exposent d’autres idées qu’on prend trop souvent peu le temps d’écouter. Ils parlent ainsi aussi de tragique et d’autofiction, se relancent sur les possibles actuels de la littérature.

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