Pierre Sansot : La Beauté m’insupporte

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En son nom, des hommes ont renié leur dieu, conquis des royaumes et succombé à son invitation. Attirante et séduisante, la beauté fascine, mais également asservit. Durant le dernier millénaire, le culte qu'on lui a voué a atteint des sommets jusqu'à maintenant inégalés.

Avec son essai intitulé La Beauté m’insupporte (Payot), Pierre Sansot jette un regard sur la place que l’apparence physique occupe dans notre société : « Elle est d’autant plus intense que d’autres valeurs, comme celles [qui sont] attachées au sacré, se sont atténuées. » En plus de la resituer dans le cadre actuel, l’auteur souligne l’importance que nous accordons à cet aspect dans l’évaluation des compétences :
« Pour tenir notre place dans la société, tous les métiers du tertiaire en plein développement exigent que nous offrions une belle image de nous-mêmes. » Une appréciation qui, au quotidien, repose souvent sur la subjectivité de l’observateur : « En ce qui concerne la vie quotidienne, elle répond aux fluctuations de la mode souvent soumises à une sorte de recyclage ». Une stagnation qui ne se retrouve pas dans le domaine des arts, où « la perception de la beauté a évolué considérablement », selon Sansot. Derrière La Beauté m’insupporte se dissimule une fervente volonté de « restaurer la noblesse de
certains gestes du quotidien pour montrer qu’ils ont plus de sens qu’une beauté stéréotypée et magnifiée par les médias ». Pour l’essayiste, ce livre est également un appel à une sérieuse remise en question de nos priorités : « N’accordez pas une importance excessive à votre image. Montrez-vous plutôt sensible à la polyphonie d’un monde qui foisonne autour de nous. J’espère que nous répondrons avec bonheur à ces sollicitations », dit Pierre Sansot.

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