Un été pour rattraper le temps perdu

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Les libraires de la librairie Gallimard de Montréal proposent «Un été pour rattraper le temps perdu», une thématique qui rassemble des titres incontournables dont nous remettons souvent la lecture à plus tard. Il est grand temps de «reprendre votre destin littéraire en main», clament-ils, et de (re)découvrir «ces classiques qui réenchantent le monde phrase après phrase».

  • 2666 – Roberto Bolano

Ce roman posthume est conçu en cinq parties lisibles séparément. Un écrivain invisible et génial, Benno von Archimboldi, se rend à Santa Teresa, ville du nord du Mexique où les femmes disparaissent, victimes d’un tueur en série. Il y croise Amalfitano, puis sa fille, qui s’enfuit avec un journaliste américain. Il livre finalement les raisons de sa présence dans ce lieu de cauchemar.

  • L’apprenti – Raymond Guérin

Avec le langage même de la vie, l’auteur relate la confession d’un garçon d’étage voyeur et onaniste. L’humanité, considérée comme un entomologiste regarde les insectes, y semble cruellement dépersonnalisée, ce qui est une façon de peindre le malaise de l’homme moderne.

  • L’apprentissage de Duddy Kravitz – Mordecai Richler

L’intrigue se déroule dans le quartier juif de Montréal, au cours des années 1940. Elle s’attache, avec humour et dans une langue souvent populaire, au destin de Duddy Kravitz, petit-fils d’immigrant et orphelin de mère, qui entend se tailler une place au soleil. Contrairement à son grand-père, simple cordonnier profondément attaché au passé culturel de son groupe, l’ambitieux Duddy n’hésite devant rien pour réaliser son rêve : posséder un lopin de terre. Car, lui a enseigné ce grand-père avec qui il entretient une relation privilegiée, « un homme qui ne possède pas de terre n’est rien ».

  • L’archipel du goulag – Alexandre Soljenitsyne

Fresque littéraire dépeignant l’univers concentrationnaire soviétique. Rédigé entre 1958 et 1967 dans la clandestinité, publié pour la première fois en France en 1974, ce texte fut censuré en URSS jusqu’en 1989.

  • Auto-da-fé – Elias Canetti

Le professeur Peter Kien, savant sinologue est passionné par les livres. Il est ravi de constater, en regardant les devantures de toutes les librairies, que chaque jour la mauvaise graine et l’ivraie gagnent du terrain.

  • Les Bienveillantes – Jonathan Littel

1980, un Franco-Allemand achève sa carrière de directeur d’une usine de dentelle du nord de la France. Quarante ans plus tôt, le Dr. Aue était un fonctionnaire SS chargé de veiller au bon déroulement des opérations d’élimination sur le front de l’Est. A travers une enquête autobiographique, il se lance sur ses propres traces. Prix Goncourt 2006. Grand prix du roman de l’Académie française 2006.

  • Le ciel de Québec – Jacques Ferron

Le ciel de Québec, une brique colossale qui, je pense, marque l’éclatement du roman de Ferron en une espèce d’épopée, la première que nous ayons. Ce à quoi Ferron s’essaie, c’est à la mise en place d’une mythologie romanesque qui nous rejoigne dans ce que nous avons de fondamental (…) En lisant Le ciel de Québec, ce que j’ai découvert c’est mon pays, c’est cette prodigieuse richesse qui est au fond de son passé et que l’écrivain d’ici a trop négligé au profit d’une tradition littéraire qui n’a jamais été la nôtre. Seulement pour cela, Ferron serait bien grand, et ses livres nous apparaîtraient déjà comme essentiels.

  • La découverte du ciel – Harry Mulisch

13 février 1967 à minuit. Max Delius prend en stop Onno Quist. Ils ont tous deux été conçus la nuit de l’incendie du Reichstag, mais tout les oppose. Pourtant ils se lient immédiatement d’une amitié profonde… Roman poétique et philosophique, dont la lutte entre le bien et le mal est finalement le sujet essentiel.

  • Les désorientés – Amin Maalouf

Adam, un historien, est venu du Proche-Orient à Paris il y a vingt-cinq ans et n’est jamais reparti. Un jour, il reçoit un appel téléphonique : Mourad, un ami très proche de sa jeunesse, est à l’agonie. Adam prend alors le premier avion. C’est l’heure du retour et du bilan : l’amour et l’amitié, les idéaux et les compromissions, la politique, le désir, la trahison, le destin.

  • Les enfants de minuit – Salman Rushdie

Cette saga baroque et burlesque d’une famille dont l’histoire se confond avec celle de l’Inde moderne est aussi un pamphlet politique cinglant. Booker Prize 1981.

  • La forteresse – Mesa Selimovic

Après avoir connu les horreurs de la guerre contre les Russes, Ahmed Chabo revient dans sa ville natale, Sarajevo. La Bosnie musulmane, au siècle dernier, est sous la domination turque et pour faire son chemin dans la vie, il faut se soumettre à certaines règles. Mais Ahmed va rencontrer bien des difficultés.

  • Lumière d’août – William Faulkner

La main allait, lente et calme, le long du flanc invisible. Il ne répondit pas tout de suite. Non qu’il essayât de l’intriguer. Il avait l’air de ne pas se rappeler qu’il devait en dire davantage. Elle répéta la question. Alors, il lui dit :

– J’ai du sang noir.

Elle resta étendue, parfaitement immobile, mais d’une immobilité différente. Mais il ne parut point s’en apercevoir. Il était couché, calme aussi et, de sa main, doucement lui caressait le flanc.
Dans cette analyse de la genèse d’un meurtre, William Faulkner s’égale aux plus grands, sans excepter Dostoïevski (Maurice Edgar Coindreau).

  • Marelle – Julio Cortazar

De ce côté-ci, de l’autre côté, de tous les côtés, ce roman offre plusieurs itinéraires possibles, même celui de « laisser tomber sans remords ce qui suit ». S’il commence dans les années folles, à Paris, entre le Marais et le Quartier latin, avec Sibylle et son fils Rocamadour, exilés de Montevideo, il se poursuit avec Morelli, écrivain singulier qui tient en horreur les récits linéaires.

  • Le monde selon Garp – John Irving

Jenny, infirmière dans un hôpital de Boston, veut avoir un enfant à elle mais pas de fil à la patte. C’est ainsi que naît Garp, qui deviendra un homme heureux, mais pourtant effrayé par un univers dominé par les femmes.

  • Rouge Brésil – Jean-Christophe Rufin

Histoire de la conquête du Brésil à travers le destin de deux enfants, Just et Colombe, qui servent d’interprètes auprès des tribus indiennes. Mise en scène de deux conceptions opposées de l’homme et de la nature, avec d’un côté, la civilisation européenne et de l’autre, le monde indien. Prix Goncourt 2001.

  • La saga des Béothuks – Bernard Assiwini

L’histoire du peuple béothuk, ses légendes et son art de vivre, de l’an mille à son effondrement inexorable devant la colonisation de son île, Terre-Neuve. L’auteur, d’origine huronne, vit au Québec.

  • Un pays à l’aube – Dennis Lehane

L’Amérique se remet difficilement de la Première Guerre mondiale. De retour d’Europe, les soldats entendent retrouver leurs emplois, souvent occupés par des Noirs en leur absence. Mais l’économie est ébranlée et la vie devient de plus en plus difficile pour les classes populaires. Sur ce terreau fleurissent les luttes syndicales et prospèrent les groupes anarchistes et bolcheviques, ainsi que les premiers mouvements de la défense de la cause noire. En 1918, Luther Laurence, jeune ouvrier noir de l’Ohio, et amené par un étonnant concours de circonstances à disputer une partie de base-ball face à Babe Ruth, étoile montante de ce sport. Une expérience amère qu’il n’oubliera jamais. Au même moment, l’agent Danny Coughlin, fils aîné d’un légendaire capitaine irlandais de la police de Boston, est chargé d’une mission spéciale par son parrain, le retors lieutenant McKenna : infiltrer les milieux syndicaux et anarchistes. A priori, Luther et Danny n’ont rien en commun. Le destin va pourtant les réunir à Boston en 1919, l’année de tous les dangers. « Magistral autant qu’inclassable. » Le Figaro Magazine

  • Une femme fuyant l’annonce – David Grossman

Ora décide de quitter Jérusalem pour une randonnée de 28 jours à travers le pays. Durant cette période, son fils s’est porté volontaire pour une mission dans une ville palestinienne. Ora pense que si elle n’est pas présente pour apprendre la nouvelle de sa mort, son fils vivra. Elle part avec Avram, son amour de jeunesse. Prix Médicis étranger 2011, Grand prix de l’héroïne Madame Figaro 2012.

  • Vie et destin – Vassili Grossman

Saisi par le KGB en 1960, ce roman-fresque composé dans les années 1950, n’a survécu que par miracle. Il fait revivre l’URSS en guerre à travers le destin d’une famille, de Stalingrad assiégée aux laboratoires de recherche scientifique, jusqu’à Treblinka sur les pas de l’Armée rouge.

  • La ville et les chiens – Mario Vargas Llosa

Au collège Leoncio Prado de Lima, au Pérou, les cadets ont fondé «le cercle», groupe secret de quatre garçons décidés à contrer la terrible discipline qui les écrase. Surnommés «les chiens», ces jeunes gens ont institué leurs propres règles. Brimades, vols, mensonges, voilà le monde sur lequel règne le plus fort d’entre eux, le Jaguar. Devenus hommes, les chiens tenteront de situer les frontières entre le bien et le mal, l’honneur et la trahison, le courage et la lâcheté. Le prix Biblioteca Breve et le Prix espagnol de la critique ont couronné ce roman qui peint l’exaspération sexuelle d’un groupe d’adolescents, contraints à la plus sévère éducation.

Source :

Gallimard Montréal

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