Semaine de prévention du suicide: lectures

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Du 1er au 7 février, ce sera la semaine de la prévention du suicide. Pour aborder ce sujet souvent tabou, nous avons sélectionné quelques livres sur le sujet. Que ce soit par l’entremise de la fiction, du témoignage ou du documentaire, pourvu qu’on en parle.

La passion de Karlo Jean Forest (Triptyque)
Jean Forest a subi l’épreuve la plus inconcevable pour un parent : survivre au suicide de son enfant. En tentant de reconstituer les moments qu’il a vécus avec son fils, il cherche la faille, décortique les signes, les messages avant-coureurs. En librairie le 3 février.

Les filles bleues de l’été Mikella Nicol (Le Cheval d’août)
Clara et Chloé cherchent à guérir. Tout l’été, elles s’exilent dans la forêt. Au chalet de leur enfance, elles vont se réfugier, combattre dans le silence et le mal et la peur qui les hantent. Quand le temps de revenir en ville arrive, elles peinent à se défaire de leur peau de campagne.

Je voudrais me déposer la tête Jonathan Harnois (Sémaphore)
Réaction d’un jeune après le suicide d’un ami. Un livre sur l’espoir, sur l’amitié et le sens de la vie, sans moralisme. «Je ne regarde pas dehors. Je ne veux pas je ne peux pas. Pas une seule fois, même du coin de l’oeil, non. Je suis dans ma fourrure de torpeur. La vraie torpeur, la blindée, celle qui arrive par le sang et qui envahit les entrailles, comme une maladie. La somnolence et un peu la mort. Parce qu’ici, on ne sait pas être et dès l’enfance on apprend à s’oublier. Pace qu’on ne nous a pas montré à vivre avec le voltage du monde.»

Mort ou fif : intimidation, homophobie et suicide Michel Dorais (Typo)
Malgré les progrès accomplis par leurs aînés sur le plan des droits et libertés et de la visibilité sociale et médiatique, les jeunes gais demeurent des plus vulnérables au Québec. Paru à l’origine en 2000 chez VLB éditeur, Mort ou fif est le premier livre en langue française à s’être penché sur la fréquence alarmante de leurs tentatives de suicide. Il reste l’une des rares enquêtes à décrire, témoignages à l’appui, les contextes où se jouent ces drames. En retraçant les origines de leur désarroi, Michel Dorais va au-delà des statistiques qui signalent que les jeunes gais sont beaucoup plus à risque de se suicider que leurs pairs hétérosexuels, et nous révèle les déchirants « scénarios de vie » dans lesquels ils se retrouvent bien malgré eux. De plus, il propose des pistes d’action et de prévention utiles aux parents, aux proches, aux enseignants, aux intervenants psychosociaux, et aux jeunes eux-mêmes.

Après le suicide Diane Lamontagne (Marcel Broquet)
Comment vit-on après le deuil d’un être cher qui choisit quitter ce monde ? Un jour ou l’autre, nous vivons tous de l’impuissance face à notre destin. La vie est faite de petites morts et un jour, voilà qu’arrive cette grande mort. Sans avertir, elle est là et tout chavire abruptement. De plus en plus présent, le suicide cause de la souffrance et de l’incompréhension. Cette mort qui marque la vie, provoque d’énormes répercussions. Il faut dévoiler la douleur et la dévastation qu’il engendre et se questionner pour mettre un terme à cette libération maudite. Déchirement, choc, incompréhension, colère, souffrance, trahison, sentiment de blâme, abandon, culpabilité… Voilà la réalité du suicide. Les peines font partie de la vie.

La montagne rouge (sang) Steve Gagnon (L’instant même)
Un an après le suicide de son amoureux, une jeune femme retourne à l’endroit où le couple s’était inventé un refuge. Elle veut confier sa détresse à celui qu’elle aimait, et la culpabilité qui la ronge. S’ouvre un dialogue où le temps n’a plus de prise. Au mal-être qu’exprime le jeune homme, la jeune femme réplique par sa propre colère et son trouble devant la nécessité de continuer à vivre. À travers le désarroi d’une jeune femme qui porte seule le poids de son deuil et la rage d’un jeune homme qui refuse la norme, Steve Gagnon expose crûment le malaise d’une société à court de rituels.

Dernière station Linda Corbo (de Mortagne)
Mes genoux se plient pour le grand saut. C’est ainsi que j’ai décidé de terminer mon histoire, ma vie. Dans un très beau et très grand saut. Depuis la mort de son père, son seul confident, Marie-Ève a la rage de vivre mais le cœur empli de chagrin. Sa famille, ses amis, ses amours ne sont que déception. Sa mère ? Elle fait vivre un cauchemar quotidien à Marie-Ève. Son chum Simon ? Il ne peut pas comprendre son besoin de fuir… Fuir très loin du nid familial qui n’a plus rien de douillet ni de sécurisant. Elle est mal comprise et mal aimée de tous…

Quand vous lirez ce mot Raymonde Painchaud (Pierre Tisseyre)
Rien ne va plus pour Éric. D’abord, il perd sa grand-mère. Ensuite, il est blessé et doit abandonner le hockey, son spoprt favori. Cela sans compter son père qui le presse de reprendre les rênes de l’affaire familiale, une compagnie de yogourt. Éric déteste le yogourt, au moins autant que sa vie terne et sa joie. L’adolescent commence à se demander comment mettre fin à ce défilement de semaines et de mois gris. En fait, il en vient à se demander comment mettre fin à ses jours…

La philosophie comme solution au mal de vivre Julie Tremblay (PUL)
Il y a, à la source du mal de vivre, une profonde division interne, un conflit intérieur qui peut se propager jusqu’à devenir un conflit avec la vie elle-même. J’étais morte, mais pas enterrée, et c’est la philosophie qui m’a ramenée à la vie. Comme une mère, elle m’a non seulement donné la vie en me donnant accès à ma vie intérieure par l’élargissement de ma conscience, mais elle m’a également appris à vivre, c’est-à-dire comment agir au mieux dans la vie quotidienne. Tout au long de ses réflexions et de son témoignage, l’auteure affirme haut et fort que la philosophie peut sauver des vies, car elle rend possibles la conversion du regard et la prise en charge de sa propre liberté.

Ne meurs pas Andrée Quiviger (Bayard)
Ce petit ouvrage a pour but de dépasser les limites d’une rencontre téléphonique en prolongeant le «dialogue» d’espoir avec ceux et celles qui souffrent, souvent en silence et en secret. Il s’adresse aussi aux proches qui décodent les signes de détresse chez une personne de leur entourage. Le livre ne contient aucune recette d’espoir automatique. L’auteur, en faisant appel à son expérience de bénévole auprès des personnes en détresse, à ses propres traversées du désert et à son histoire professionnelle, ouvre des pistes pour permettre à toute personne de s’accrocher aux liens souvent infimes, mais réels, qui l’unissent à la vie.

(Les résumés sont ceux des éditeurs.)

 

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