Petite sélection patriotique

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En cette Journée nationale des Patriotes, voici une courte – mais non moins rebelle – sélection d’ouvrages sur le sujet.

(Les résumés sont ceux des éditeurs.)

Chevalier de Lorimier – Élise Bouthillier (XYZ)
Il est des êtres qui sont nés pour marquer l’imaginaire des peuples. Chevalier De Lorimier fait partie de ceux-là. Cet homme a cristallisé les rébellions de 1837-1838 de façon telle qu’il les a hissées au niveau du mythe. Un destin tragique et éminemment émouvant.

15 février 1839 – Pierre Falardeau (Typo)
En 1996, Pierre Falardeau désespérait de trouver des fonds pour financer son film sur les dernières heures du chef patriote Chevalier de Lorimier, pendu pour haute trahison par le pouvoir colonial britannique le 15 février 1839. Il décida donc, faute de mieux, d’en publier le scénario. Grâce à une souscription populaire, le film vit finalement le jour en 2001, avec entre autres Luc Picard et Sylvie Drapeau, comme l’avait souhaité le réalisateur. Le scénario de ce film constitue cependant une œuvre littéraire à part entière. 15 février 1839 montre qu’il était un auteur dramatique puissant.

Dans le sillage des Patriotes – 1838 – Lady Durham/Jane Ellice (Septentrion)
Un vent de rébellion souffle sur le Haut et le Bas-Canada en 1837. Les aspirations des Patriotes seront durement réprimées par l’armée britannique. C’est dans ce contexte que John George Lambton, comte de Durham, est nommé Gouverneur général et y est envoyé en 1838 pour faire rapport sur la situation de la colonie. Il est accompagné de son épouse, Louisa Elizabeth Grey. Lady Durham tient un journal certes pour rendre compte du quotidien, de ses impressions de voyage et de la vie mondaine qu’ils mèneront, mais surtout pour porter un soutien moral à son époux, alors plongé dans une tourmente politique à Londres. Elle y fait preuve de sollicitude pour la santé et le confort de son mari, alors que la maladie dont il souffre s’aggrave jusqu’à son décès en 1840. Dans l’entourage de lord Durham se trouve son secrétaire particulier, Edward Ellice ainsi que son épouse Katherine Jane. Alors dans la jeune vingtaine, elle consigne avec beaucoup d’humour et une plume vivante ses observations quotidiennes, en plus de dessiner et de peindre de magnifiques aquarelles. Les événements les rattraperont lorsqu’elle sera faite prisonnière par les Patriotes lors des derniers soulèvements à Beauharnois, point culminant de son récit. Deux journaux, deux intentions, deux points de vue sur cette page déterminante de notre histoire.

Les Patriotes de 1837-1838 – Laurent-Olivier David (Lux)
Les Patriotes de 1837-1838 a connu plusieurs éditions. La présente est soigneusement établie à partir de l’originale, publiée en 1884 à Montréal, chez Eusèbe Senécal & fils. «J’avais 15 ans. Chez mes parents, à Châteauguay, il y avait quatre ou cinq livres, pas plus. Dans le tas, Les Patriotes de David. Je découvrais un trésor. –Pierre Falardeau

Histoire des Patriotes – Gérard Filteau (Septentrion)
« Il faut mener à terme le procès de cette fournée de traîtres qui sont en prison, écrit Adam Thom dans le Montreal Herald de 1838. Il sera ridicule de les engraisser tout l’hiver pour les conduire plus tard à la potence ». Le journaliste jubile à la vue des flammes qui rougissent le ciel au dessus du village de Laprairie ; il souhaite le spectacle de la veuve et de l’orphelin devant leur ancienne demeure dorénavant entre les mains de nouveaux occupants.La double rébellion de 1837-1838 a été un échec. Les perdants ont tort, dit l’adage. Les premiers historiens se sont partagés en deux camps. Les uns blâmaient Papineau et les siens, dénonçaient les démagogues et les matamores de son parti; les autres expliquaient la juste exaspération des parlementaires, les abus de la clique au pouvoir et soulignaient avec emphase le courage des Patriotes.Quelles avaient été les causes de cette prise d’armes ? Comment expliquer l’attitude du clergé ? Y a-t-il eu provocation de la part des bureaucrates qui auraient souhaité réprimer par la force un mouvement qu’ils ne parvenaient pas à contrôler autrement ? Que dit la déclaration d’indépendance ? Des questions à l’infini qui trouvent leurs réponses dans cet ouvrage de Filteau qui s’intéresse autant aux acteurs qu’aux faits. Un Filteau d’abord animé d’un préjugé défavorable aux Patriotes et qui, peu à peu, s’est laissé gagner à leur cause.

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