Les bandes dessinées à lire cet été

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La saison chaude se prête tellement bien à la lecture des phylactères. Voici les 10 recommandations du Figaro en matière de BD. Les 10 suggestions québécoises des Libraires suivront demain.

(L’orde de présentation est par ordre alphabétique d’auteur et les résumés sont ceux des éditeurs.)

Les 10 BD étrangères à lire selon Le Figaro

  1. Moderne Olympia, Catherine Meurisse, Futuropolis
    À l’instar de celle qui existe avec le Louvre, une nouvelle collection est initiée avec le musée d’Orsay, et c’est Catherine Meurisse qui l’inaugure de la manière la moins conventionnelle et la plus réjouissante qui soit. L’album le plus drôle jamais publié par Futuro ! Il faut tout le talent et l’humour de Catherine Meurisse pour mettre en scène en bande dessinée, au musée d’Orsay, la peinture, le cinéma et la danse : West Side Story ou encore Singing In The Rain se mêlent aux oeuvres de Manet, Toulouse Lautrec, Monet, Degas, Courbet… Ce n’est plus un album, c’est un bouillon de culture !
  2. Rouge comme la neige, Christian De Metter, Casterman 
    Pour son nouveau roman graphique, Christian De Metter célèbre un genre réhabilité de fraîche date par la littérature et le cinéma : le western. États-Unis, 1896. Dans une petite ville du Colorado, on s’apprête à juger un homme soupçonné d’enlèvements d’enfants, Buck MacFly. Mais le procès tourne court. Une femme venue en ville assister au jugement avec son fils adolescent Sean, la veuve MacKinley, fait évader MacFly, persuadée qu’il possède des informations sur sa fille Abby dont elle est sans nouvelles depuis sa disparition soudaine il y a six ans. Cette mère éplorée se pense suffisamment forte pour contraindre ensuite son prisonnier à la conduire jusqu’à Abby – où qu’elle se trouve. Mais ce n’est pas si simple. Tandis que le shérif alcoolique Cassidy organise la traque pour retrouver les fuyards, MacFly, de plus en plus cynique et inquiétant au fil de l’échappée dans la montagne et le blizzard, révèle à Sean et à sa mère qu’il connaissait bien leur père et époux George MacKinley, mort quelques années auparavant à la bataille de Wounded Knee. Pièges, faux-semblants, coups de théâtre : rien ni personne, dans cette histoire âpre et violente, ne semble finalement conforme à ce qu’il semblait être…

  3. Batman Silence, Jim Lee et Loeb Jeph, éditions Urban Comics
    Batman se retrouve assailli par tous ses ennemis, lorsqu’un mystérieux personnage qui dissimule son visage sous des bandelettes apparaît. Son nom ? Silence. Son but ? Harceler le justicier jusqu’à lui faire perdre raison. Catwoman saura-t-elle lui apporter l’aide et le réconfort dont il a cruellement besoin ? (contient ABSOLUTE BATMAN HUSH)
  4. Hilda et le chien noir, Luke Pearson, éditions Casterman
    Initialement publiées aux éditions Nobrow, les aventures d’Hilda se poursuivent chez Casterman avec un album inédit. Désireuse de voir sa fille prendre l’air et se distraire d’activités qu’elle juge trop sédentaires, la maman d’Hilda l’inscrit à un club de scoutisme. Il faut dire qu’elle-même, enfant, a fréquenté le monde des scouts ; elle en conserve un souvenir ému, pour ne pas dire une certaine fierté. Il n’en faut pas plus pour qu’Hilda se pique au jeu, et se promette de décrocher chez les scouts encore plus de trophées que n’en a récoltés sa maman. Mais qui sait, ce faisant, de quelles aventures et personnages fabuleux cette petite fille au caractère solidement trempé va bien pouvoir croiser la route, flanquée de Twig son animal familier, elle qui possède un tel talent pour donner chair aux rêveries les plus débridées ? Dans un registre qui peut rappeler Calvin et Hobbes (une immersion dans l’enfance au plus près de l’imaginaire d’une petite fille, si puissant qu’il paraît s’incarner), Luke Pearson tricote avec humour, empathie et talent les aventures savoureuses et mouvementées d’Hilda, son attachante et intrépide petite héroïne aux cheveux bleus. Un personnage délicieux pour tous les publics, et l’arrivée au sein du catalogue Casterman d’un jeune auteur britannique très prometteur, Luke Pearson.
  5. Les Vieux Fourneaux, tome 1: Ceux qui restent, Lupano Wilfrid et Paul Cauuet, Dargaud
    Les Vieux Fourneaux raconte les aventures de trois septuagénaires, amis depuis leur plus tendre enfance: Antoine, Emile et
Pierrot. Chacun a suivi sa route, chacun a fait ses choix, chacun a fondé (ou pas) une famille. Séquelles, souvenirs, fragments de
vies (presque) passées. Il reste pourtant à ces trois-là de belles choses à vivre, et une solide amitié chevillée au corps.
Les Vieux Fourneaux, à travers d’incessants va-et-vient entre les années cinquante et les années 2010, raconte sur un mode
tragi-comique notre époque, ses bouleversements sociaux, politiques et culturels, ses périodes de crise.
     
  6. Cet été-là, Mariko et Jillian Tamaki, Rue de Sèvres
    Rose et Windy se connaissent depuis l’enfance. Elles se retrouvent chaque été au lac Awago où leurs familles louent des cottages. Cet été là, elles ont 13 ans et 11 ans et demi, passent leurs journées à se baigner, à faire des barbecues en famille et regardent des films d’horreur en cachette. Mais surtout, elles partagent les mille questions de l’entrée dans l’adolescence. Une étroite différence d’âge, suffisante à cet étape charnière pour que leurs préoccupations diffèrent : Rose suit avec beaucoup d’intérêt les démêlés d’un groupe d’ados plus âgés, Windy aime encore jouer. 
Chacune d’elle se débat en parallèle avec ses problématiques familiales. Une plongée toujours fine et juste dans l’adolescence.
  7. Literary life, scènes de la vie littéraire, Posy Simmonds, Denoël Graphic
    «Ces chroniques ont paru chaque samedi entre 2002 et 2005 dans The Gardian Review, supplément littéraire du célèbre quotidien britannique. Ma seule consigne était que tout devait tourner autour de la vie des lettres. Je travaillais en flux tendu – recherche d’une idée le lundi, fol espoir de l’avoir trouvée le mardi, et le mercredi, jour de remise, frénésie de travail matinal, en robe de chambre parmi les miettes de toast. Puis à 11 h 50, course jusqu’au bureaux du journal, au bout de la rue (mais pas en robe de chambre) pour livrer ma planche. Le reste du mercredi était en général consacré à un lunch bien mérité.» Posy Simmonds

  8. La technique du périnée, Ruppert et Mulot, Dupuis collection Aire Libre
    JH a rencontré une fille via l’appli de rencontres OKCupid. Elle s’appelle Sarah, mais il n’en sait pas davantage. Régulièrement, ils se connectent sur Skype et se font jouir mutuellement. Leurs échanges, brefs et solitaires, finissent par obséder JH, qui essaie de convaincre Sarah de dîner avec lui. S’instaure alors entre eux un étrange jeu de séduction qui ne dit pas son nom, mais qui va amener JH à relever le défi sexuel – ou d’abstinence sexuelle – que lui lance Sarah. Une variation libertine et contemporaine sur le thème de la séduction et de l’éclosion du sentiment amoureux à l’heure de l’hyperconnexion.
     
  9. Une aventure de Spirou et Fantasio, La femme léopard, par Schwartz et Yann, Dupuis
    Bruxelles, 1946. Une implacable canicule s’abat sur la capitale belge, encore très marquée par la Seconde Guerre mondiale. Sur les toits, une femme-léopard fuit, poursuivie par deux robots inquiétants au look de pygmées géants, et trouve refuge au Moustic Hôtel, dans la chambre mansardée du colonel Van Praag, un vieux colon irascible. Découverte par ce dernier, la sculpturale jeune femme est blessée à l’épaule par le vieillard à la gâchette sensible. C’est à ce moment qu’intervient Spirou.
Un Spirou méconnaissable… qui s’est mis à picoler ! Car, incapable d’oublier la jeune Audrey, l’héroïque groom a pris la mauvaise habitude de noyer régulièrement son spleen dans l’alcool. L’irruption d’Aniota, la femme-léopard, va agir comme un électrochoc sur Spirou, car l’étrange créature va l’entraîner dans une grande aventure africaine à la recherche d’un fétiche volé à sa tribu ! Et après un petit détour par Saint-Germain-des-Prés, Spirou et Fantasio se retrouveront sur la piste de nazis (eh non, ils n’étaient pas tous morts) chercheurs d’uranium qui poursuivent, à coup sûr, de sombres desseins…
     
  10. Eerie et Creepy présentent Richard Corben volumes 1 et 2, Delirium
    En huit années au sein de l’écurie Warren, de 1970 à 1978, Richard Corben a illustré plus de quarante histoires en grande majorité publiées dans les magazines Eerie et Creepy, les titres phares de l’éditeur. Souvent considéré comme un artiste underground issu des fanzines, Corben a dès le départ souhaité travailler en tant qu’auteur de comics pour Warren. Lorsqu’il fut enfin adoubé par le fondateur de Creepy et Eerie, son style unique le distinguait radicalement de ses pairs et dès le départ, il était devenu un maître incontesté du Neuvième Art et de l’illustration fantastique, reconnu aux quatre coins de la planète BD. Le présent  ouvrage est consacré à cette période fondatrice de son œuvre et regroupe pour la première fois l’intégralité de ces histoires, rassemblées en deux volumes. Elle verra le futur créateur de Den, Ragemoor, ou encore l’adaptateur passionné de Edgar Allan Poe, Lovecraft et autres Maîtres de la littérature fantastique classique, développer son style graphique unique et sa vision artistique pour en faire l’une des influences majeures chez les illustrateurs et artistes de bande dessinée actuels. 

Source: Le Figaro

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