En ce 4 juillet, fête nationale des États-Unis, on célèbre le pays par ses auteurs. Voici quatre romans de l’Amérique que Les libraires ont particulièrement aimés.

 

 

Price
Steve Tesich (Monsieur Toussaint Louverture/Points)

Résumé

Le temps d’un été, Daniel Price est emporté par le tourbillon de douleur, d’exaltation, de colère et de passion qui fera de lui un homme. Tandis que son père agonise lentement, il est englouti par la force d’un premier amour. ­Dix-huit ans, bientôt diplômé et accompagné de ses deux amis aussi paumés que lui, ce dernier été est un adieu à l’adolescence, bouleversante de contradictions.  

Commentaire

« Daniel Price a 18 ans. L’été qui s’annonce est celui de tous les possibles. Roman d’amour, roman sur la famille, sur le lien parfois ténu entre un père et son fils, mais aussi roman d’une Amérique dysfonctionnelle. Price, tout simplement un grand roman. »
Jérémy Laniel, librairie Carcajou (Rosemère)

Extrait

« Ma vie s’arrêtait lorsque nous nous quittions. Et si le lendemain je désirais reprendre là où nous nous étions interrompus, sa vie à elle semblait ne pas avoir attendu. Je devais constamment lui courir après, tenter de découvrir où nous en étions, sans savoir ce qui nous avait conduits jusque là. »

 

Tout ce qu’on ne s’est jamais dit
Celeste Ng (Sonatine/Pocket)

Résumé

1977, Ohio. Lydia Lee, seize ans, est une élève et une fille modèle. Elle est le grand espoir de son père, d’origine chinoise, qui projette sur elle ses rêves d’intégration, et de sa mère qui espère à travers elle accomplir ses ambitions professionnelles déçues. Mais à quoi rêve Lydia en secret? Lorsque la police découvre son corps au fond d’un lac, la famille Lee, en apparence si soudée, va affronter ses secrets les mieux gardés, car plus rien ne sera pareil. 
La disparition de Lydia vire soudainement à l’autopsie familiale. Connaît-on jamais vraiment ses proches?

Commentaire 

« Un monde de secrets se dévoile, une mosaïque familiale disparate se tisse : mère, femme au foyer, souhaitant un meilleur destin pour sa fille, père cherchant, à l’opposé, à faire fondre sa famille trop « orientale » dans la masse, frère et sœur traités comme des êtres invisibles. Lydia a-t-elle voulu se libérer du poids tyrannique des rêves de ses parents? Affirmation des femmes, intégration des minorités, malaise des adolescents : Celeste Ng, tout en distillant les surprises, aborde avec acuité et finesse les grands thèmes qui déchirent l’Amérique des années 70 (tout comme celle d’aujourd’hui), nous faisant vibrer avec ses personnages. Le genre de récit qui nous suit longtemps, longtemps… »
Christian Vachon, librairie Pantoute (Québec)

Extrait

« Elle essaya de s’imaginer en chien, en animal docile et chaleureux, un golden retriever avec un sourire noir et une queue foisonnante, mais elle n’était pas chaleureuse, ni de race pure, ni blonde. Elle se sentait asociale et soupçonneuse, comme le chien des Wolff plus loin dans la rue, un corniaud toujours sur la défensive. »

 

 

Les fantômes du vieux pays
Nathan Hill (Gallimard)

Résumé

Scandale aux États-Unis : le gouverneur Packer, candidat à la présidentielle, a été agressé en public. Son assaillante est une femme d’âge mûr : Faye Andresen-Anderson. Les médias s’emparent de son histoire et la surnomment Calamity Packer. Seul Samuel Anderson, professeur d’anglais à l’Université de Chicago, passe à côté du fait divers, tout occupé qu’il est à jouer en ligne au Monde d’Elfscape. Pourtant, Calamity Packer n’est autre que sa mère, qui l’a abandonné à l’âge de onze ans. Et voilà que l’éditeur de Samuel, qui lui avait versé une avance rondelette pour un roman qu’il n’a jamais écrit, menace de le poursuivre en justice. En désespoir de cause, le jeune homme lui propose un nouveau projet : un livre révélation sur sa mère qui la réduira en miettes. Samuel ne sait presque rien d’elle; il se lance donc dans la reconstitution minutieuse de sa vie, qui dévoilera bien des surprises et réveillera son lot de fantômes. 

Commentaire

« Un roman jubilatoire dont la justesse de ton frôle la perfection, prodigieusement truculent, informé, ample et électrisant. Bref, une lecture marquante où l’on rit à se faire mal aux côtes, se questionne à se trouer le cerveau, s’étonne comme si les choses n’avaient jamais été dites de cette manière là, c’est-à-dire aussi appropriée, et progresse dans le récit avec force admiration! »
Olivier Boisvert, librairie Gallimard (Montréal)

Extrait

« Car en ne voyant les gens que comme des ennemis, des obstacles ou des pièges, on ne baisse jamais les armes ni devant les autres ni devant soi. Alors qu’en choisissant de voir les autres comme des énigmes, de se voir soi comme une énigme, on s’expose à un émerveillement constant : en creusant, en regardant au-delà des apparences, on trouve toujours quelque chose de familier. »

 

L’oiseau du Bon Dieu
James McBride (Gallmeister)

Résumé

En 1856, Henry Shackelford, esclave noir de 12 ans, est libéré par le légendaire abolitionniste John Brown et embarqué malgré lui à la suite de ce chef illuminé qui le prend pour une fille. Le voilà balloté des forêts où campent les révoltés aux salons des philanthropes en passant par les bordels de l’Ouest. Cette épopée revisite l’histoire américaine du XIXe siècle. 

Commentaire

« Années 1850. Territoires du Kansas et du Missouri. Dans sa lutte contre les esclavagistes, le vieux John Brown libère le jeune Henry, 12 ans, qu’il croit être une fille, et le surnomme l’Échalote. Le vieil abolitionniste, qui se pense investi d’une mission divine, prend l’enfant sous son aile. Persuadé qu’« elle » désire participer à la lutte contre l’« institution diabolique » et libérer son peuple, le Vieux (qui a réellement existé) l’entraîne dans des péripéties aux conséquences souvent tragiques, mais toujours racontées avec humour par le jeune Henry lui-même. James McBride réussit à revisiter une période sombre de l’histoire américaine et à en faire un récit enlevant, souvent truculent, impossible à lâcher. Lauréat du National Book Award 2013. »
-André Bernier, librairie L’Option (La Pocatière)

Extrait

« Dans la vie, vous pouvez toujours jouer un rôle, mais vous pouvez pas être cette personne-là. Vous la jouez seulement. Vous n’êtes pas réel. J’étais un Noir avant tout, et les Noirs jouent aussi un rôle à eux : dissimulation. Sourire. »

 

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