L’Acadie en fête !

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Aujourd’hui, nous célébrons la fête des Acadiens ! De ce peuple sont nés des auteurs aux voix vibrantes que nous vous invitons ici à découvrir.

Le poète Claude Beausoleil parle avec éloquence de l’écriture de l’Acadie :

Dire les lieux et les mémoires, l’intimité et la globalité de cette part d’Amérique qui vit, aime, souffre, écrit et rêve en français, c’est ce à quoi travaille la poésie acadienne. Venue de l’oralité comme plusieurs poésies de la francophonie (Québec, Afrique, Antilles, Louisiane), elle inscrit son américanité à vif. Plurielle et rebelle, à la fois marginale et centre éclaté, elle est étonnante de vitalité et de trouvailles. Entre tradition et invention, elle s’avance sans filet, débordante, imaginative, singulière comme un boxeur dans une cathédrale. Elle ajoute sa voix à celles de ses soeurs, française comme elles, universelle dans son besoin viscéral de se dire au monde, elle propose un éloge contemporain de la différence.

Voici huit auteurs inévitables :

(L’ordre est aléatoire et les résumés sont ceux des éditeurs).

1. Moncton Mantra – Gérald LeBlanc

Réédité dans la Bibliothèque canadienne-française, « Moncton mantra » rend hommage à toute une génération de créateurs à l’époque de « la renaissance acadienne ». Plusieurs des artisans littéraires mis en scène sont parmi les plus connus aujourd’hui. Gérald Leblanc y relate leurs démarches pour faire de Moncton une « capitale littéraire », pour supplanter l’image folklorique longtemps associée à leur culture. Un projet qui réussira malgré l’hostilité d’un milieu qui résiste à l’affirmation d’une nouvelle conscience urbaine et moderne dans l’imaginaire.

2. Fais confiance à la mer, elle te portera – Antonine Maillet

« Laissez-moi déballer en mille mots ce qui pourrait se dire en cent… au cas où dans les neuf cents autres se cacheraient les plus beaux. » Une plongée fascinante dans l’univers de création de la grande dame des lettres acadiennes.

3. Pour sûr – France Daigle

Pour sûr est, entre autres choses, une somme encyclopédique, un labyrinthe, une exploration de la folie des nombres, un précis de typographie, un reliquaire, une défense et illustration de la langue chiac, une réflexion sur les cultures minoritaires et leur obsession linguistique, un jeu de pistes, le roman d’un coin de pays. C’est une entreprise aux dimensions surhumaines que France Daigle mène à son terme avec une éblouissante virtuosité.

4. Solstices – Herménégilde Chiasson

« Je dois te dire que j’écris ceci sur mes genoux, je ne sais pas si tu sais, l’avion va partir dans quelques minutes et je ne verrai plus tes yeux pour longtemps, ni ton corps non plus, il fait froid et la buée sort des bouches et la fumée des tuyaux d’échappement et je m’ennuie déjà de toi, de ton visage dans ce grenier, sur cette rue où le temps continue de s’enfuir comme une peur qui ne démord pas (…) »

5. Les portes tournantes – Jacques Savoie

Dans Les Portes tournantes, Antoine, dix ans, vit à Québec, dans un grand studio avec son père, le peintre Blaudelle, qui lui, n’est pas toujours commode, étant de tempérament sombre et renfrogné. C’est sans doute pour cette raison que sa mère, Lauda, les a quittés. Antoine, qui rêve de devenir musicien, enregistre pour elle, sur son « super-appareil-cassette génial » ses exercices de piano et surtout ses « mémoires. » Son père est loin de se douter qu’il s’intéresse à tout et en particulier à l’histoire racontée dans le « livre noir » de Céleste, la grand-mère qu’il na jamais connue.
Céleste Beaumont, née dans une famille acadienne trop nombreuse, trop pauvre, est embauchée un jour, à peine sortie de l’adolescence, comme pianiste au cinéma muet de Campbellton. Là commence sa vraie vie, qui sera faite de rêves et de musique.

6. Sous la banquise – Serge Patrice Thibodeau

Sous la banquise se décline en trois mouvements différents. Ces trois suites poétiques donnent à lire une certaine relation intime avec l’écosystème du littoral de l’océan Atlantique. Ce livre est en quelque sorte la suite de Seul on est (2006), ce dernier recueil étant habité par l’écosystème de la rivière Petitcodiac, en Acadie. Alors que le paysage, le temps et l’environnement changent au fil des épreuves, des saisons et des intempéries inouïes, le travail du poète est d’en témoigner.

7. Souffles – Fredric Gary Comeau

Le poète et auteur-compositeur-interprète d’origine acadienne Fredric Gary Comeau, avec Souffles, son quatrième recueil aux Écrits des Forges, nous parle d’un amour rédempteur, apte à apaiser les blessures d’une âme ayant longtemps erré de par le monde. Du désert à l’océan, de l’Islande à l’Atacama, du golfe d’Aden à la baie de Népisiguit, de Damas à Samarcande, évoquant l’Assyrie ou le désir d’Ulysse, télescopant les époques et les mythes, Comeau nous convie à une célébration du corps de la femme enfin trouvée, refuge et port d’attache.

8. Cri de terre – Raymond Guy LeBlanc

Par la publication de cette réédition très soignée d’un livre culte en Acadie, Perce-Neige souligne le 40e anniversaire de l’édition littéraire en Acadie et dans la francophonie canadienne. Écrit à l’origine par un jeune poète qui poursuivait ses études à Aix-en-Provence dans le sillage des évènements de mai 1968, ces poèmes sont d’une étonnante actualité en cette ère d’indignation sociale et de révolte étudiante. Cette édition présente un dossier regroupant des documents d’archives numérisés qui permettent d’observer la genèse de plusieurs poèmes, dont 4 versions différentes du poème éponyme, ainsi que des photos de l’auteur en 1971 et des extraits d’une entrevue publiée dans le quotidien L’Évangéline un an avant la parution de ce recueil aux Éditions d’Acadie.

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