Haïti : cinq ans après

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Est-ce le poids réel de la civilisation ?
Dany Laferrière, «Tout bouge autour de moi»

Le 12 janvier 2010, un séisme de magnitude 7.3 sur l’échelle de Richter ravage Haïti. Le bilan est lourd : 220 000 morts et 300 000 blessés. Peu à peu, le pays se relève.

Pour commémorer le 5e anniversaire de cette tragédie, la Tohu à Montréal présente trois jours d’activités gratuites et de rassemblement, les 10, 11 et 12 janvier. Discussions, conférences, animations pour enfants, expositions, spectacles, etc. sont au programme de Ayiti la! Histoires d’un tremblement de cœur.

Voici quelques livres qui racontent chacun à leur manière ce beau pays.

Tremblement de mère, Diane Lavoie (Flammarion)
Bonjour, J’ai adopté une petite Haïtienne dans le désastre du séisme. Elle est arrivée à trois ans, encore endeuillée de la vie qu’elle avait perdue, presque sans transition entre sa famille et moi, la nouvelle mère catastrophée, blanche de peur et de peau.Parce que l’adoption est fragile et que nous n’avons choisi ni le moment ni les circonstances, les premiers mois ont été plus éprouvants qu’un atterrissage d’avion sans pneus. Une longue glissade à nous écorcher le ventre, le sien et le mien. Je n’écris pas pour de vrai. Mais devant ses trois premières années de vie enfouies sous les ruines de son pays, j’ai voulu écrire des racines à ma fille.

Haïti : en lettres et en images, Yahia Belaskri et Francesco Gattoni (Magellean & Cie)
Deux ans après le terrible séisme du 12 janvier 2010, Y. Belaskri pose pied en Haïti. Dans son récit, il évoque la catastrophe humanitaire et pose la question de la capacité du pays à se reconstruire.

Je ne vais rien te cacher : lettres à Georges Anglade, Verly Dabel (Mémoire d’encrier) À paraître le 10 février 2015  
Hommage à l’écrivain Georges Anglade emporté par le séisme du 12 janvier 2010. Après le désastre, que reste-t-il? Verly Dabel écrit au disparu, raconte la tragédie de cette île clouée au pilori de la misère et de la magouille politique. Sur fond de banqueroute se profilent l’impuissance de l’État, la morgue des ONG et la défaite de la communauté internationale. Perce pourtant l’humour de la lodyans, ce petit rire haïtien, manière d’affronter les dangers et de forger l’espoir.

Chant pour Haïti. Poèmes en transhumance demandant grâce pour leur existence, Jean Morisset (Mémoire d’encrier)
Souverains et dignes, ces poèmes chantent Haïti. Debout, première République noire, dit le poète dont la voix mêle à dessein incantation et réalité dans ce chant qui conte Haïti, terre immensément blessée, terre immensément belle, offrant au monde sa part d’histoire, d’imaginaire et d’insoumission.

Trois femmes d’Haïti, Anna Seghers (Le Temps des Cerises)
Les trois nouvelles qui composent Trois femmes d’Haïti trouvent leur unité dans les destins de femmes qui y sont évoqués: trois femmes qui vivent une forme différente d’oppression et y opposent une forme différente de résistance, trois destins situés à des époques aussi diverses que celle des troisième et quatrième voyages de Colomb, celle qui suivit le 18 brumaire, et celle de la fin de la dictature des Duvalier.
Ce cycle de trois nouvelles brèves, loin d’être une entrée en littérature, est au contraire la dernière d’Anna Seghers qui les publie en 1980, trois ans avant sa mort, en pleine possession de son art.

Récitatif au pays des ombres, Rodney Saint-Éloi (Mémoire d’encrier)
Poésie de l’évidence où tout prend corps dans le jour qui se lève, le langage recrée la place de l’être et atteste sa présence au monde : Vivre la part unifiée des océans le poème désormais apprend à rassembler les continents pour que souverain souffle l’horizon multiple du vent

Haïti, mon pays : poèmes d’écoliers haïtiens, Rogé (La Bagnole)
En janvier 2011, les Éditions de la Bagnole lanceront ce livre à Port-au-Prince dans le cadre du Festival Étonnants Voyageurs. Le hasard a voulu que Jennifer Tremblay, éditrice aux Éditions de la Bagnole, découvre, à quelques jours d’intervalle, les poèmes de ces enfants, et les « portraits haïtiens » de Rogé. Elle a été impressionnée par la cohérence entre les illustrations de l’artiste québécois et les impressions que lui avaient laissées ces textes de jeunes poètes. Ce livre existait déjà… il suffisait d’en assembler les pièces !

Tout bouge autour de moi, Dany Laferrière (Mémoire d’encrier)
Trois mois après le séisme survenu en Haïti en janvier 2010, Dany Laferrière a publié la chronique Tout bouge autour de moi. Ouvrage d’urgence qui montre l’écrivain face à l’extrême. Un citoyen debout qui interroge l’existence, avec gravité,revenant sur des questions existentielles : Comment dit-on la catastrophe ? Comment imagine-t-on demain ? Comment reste-t-on en vie quand tout s’écroule ? Comment garde-t-on l’élégance dans ces situations de délabrement ?

Ayiti la! Histoires d’un tremblement de cœur

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