Cinq livres du redoux

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En ce dernier droit hivernal, il est bien légitime d’espérer le retour du printemps. Pour déjà le faire apparaître, voici quelques univers évocateurs qui peuvent nous y aider.

 

Glorieux printemps
Sophie Bédard (Pow Pow)

« L’origine de Glorieux printemps, première œuvre de longue haleine d’une jeune auteure québécoise, est tout aussi anecdotique que son récit : en effet, n’ayant pas pu accéder à l’université de son choix, Sophie Bédard a décidé de prendre une année sabbatique où elle a soi-disant perdu son temps à faire de la bande dessinée… Au contraire, j’affirme que ces heures étaient bien utilisées puisque cette petite bande dessinée qui raconte le quotidien de quatre adolescents est tout à fait délicieuse! Les dialogues, les situations et même le style de dessin évoquent avec justesse le souvenir des années ingrates que nous avons tous passées dans une polyvalente. J’espère que plusieurs ados liront ce petit bijou… »
Isabelle Melançon, librairie Monet (Montréal)

L’herbier sauvage
Fabien Vehlmann, Chloé Cruchaudet (Soleil)

« Les petites histoires recueillies dans ce livre ressemblent davantage à de doux secrets qu’à des histoires libidineuses, vous êtes donc prévenus! Ces histoires ont été récoltées aux quatre coins de Paris par Fabien Vehlmann auprès d’hommes, de femmes, de vieux, de jeunes : tout ce beau monde a accepté, le temps d’une rencontre, de confier son intimité. Les histoires, parfois drôles, parfois touchantes ou amères, sont retranscrites avec une tendresse et une poésie incroyables qu’on rencontre rarement en littérature érotique. Et comme l’éloge ne s’arrête pas là, le livre, en tant qu’objet, est magnifique : grand, blanc, illustré par Chloé Cruchaudet. Ses images douces, avec un air de watercolor, accompagnent étrangement bien les textes et savent en faire ressortir les détails importants. »
Paméla Couture, librairie Pantoute (Québec)

 

Soleils suspendus
François Rioux (Le Quartanier)

« Porté par une écriture élégante dans sa retenue, Soleils suspendus est le premier recueil de François Rioux. La force de ce livre tient surtout à l’attention que l’auteur porte au rythme et à la musicalité. Cela se remarque particulièrement dans la découpure des vers; l’auteur usant de l’art de la césure avec virtuosité. Il en résulte une grande fluidité dans le propos. Les poèmes se présentent ainsi comme des croquis de moments précis, où la banalité du quotidien rencontre la magnificence des sentiments et la grandeur de l’existence. Une poésie parfois narrative, donc, mais toujours dense; évoluant sans crier gare et jouant sur les contrastes et la tension qui unit le Particulier à l’Universel, faisant surgir la surprise chez le lecteur (arme puissante de la poésie). »
Ian Lauda, librairie Le Fureteur (Saint-Lambert)

 

Le jardin des sept crépuscules
Miquel de Palol (Zulma)

« Dans un style irréprochable (celui de l’esthète et du poète), Miquel de Palol élabore l’architecture de cette grande fresque romanesque. Car il fallait un architecte pour enchâsser une telle multiplicité de récits sans s’y perdre ou y perdre son lecteur, pour aborder un tel nombre de grandes questions sous l’abord ludique du conte, sans cesser, enfin, de jouer avec le domaine des perceptions, de parsemer le tout de trompe-l’œil convaincants. Sans tenter de vous dire l’immensité de ce que contiennent ces quelque 1100 pages bien tassées ni tomber dans le piège du résumé réducteur, j’ai simplement envie de vous dire : plongez, et le moindre doute qui pourrait vous habiter s’évanouira au fil de l’excellence de cette œuvre. »
Thomas Dupont-Buist, librairie Gallimard (Montréal)

 

Le premier printemps du monde
Rémi Savard, Catherine Germain, Geneviève Côté (Les 400 coups)

« Saluons avec l’énergie la plus vive l’arrivée de ce conte innu dans les mains de nos enfants! Rémi Savard, anthropologue émérite, nous fournit ici une matière dense et conforme à la tradition orale autochtone. Les mots me manquent pour vous dire l’émotion qu’éveille en moi ce bijou d’album : délivré du carcan des partis pris occidentaux, l’anthropologue nous livre ici, grâce à l’éloquente plume de Catherine Germain, un conte sur l’origine des saisons présentant le découpage du temps en cycles, ce qui a donné naissance à la mort. Au passage, on nous racontera comment les humaines et les animaux sont différenciés. Le tout est admirablement saisi en images par l’indispensable Geneviève Côté. Éblouissant! »
Brigitte Moreau, librairie Monet (Montréal)

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