14 romans québécois qui font craquer les Français

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Si on connaît le succès indéniable de l’œuvre d’Anne Hébert en France, d’autres auteurs québécois charment aussi le lectorat français. À l’occasion de la fête nationale de la France, le 14 juillet, nous vous proposons un court tour d’horizon de romans québécois, quatorze livres qui ont été publiés de l’autre côté de l’océan et qui ont reçu des bons échos. Il y en a évidemment plusieurs autres; cette liste est loin d’être exhaustive. 

La femme qui fuit d’Anaïs Barbeau-Lavalette
Édité au Québec par Marchand de feuilles
Édité en France par Le Livre de Poche

Dans ce roman personnel et intime, l’auteure retrace l’histoire de sa grand-mère maternelle, Suzanne Meloche, qu’elle n’a pas vraiment connue parce que cette dernière a abandonné ses enfants en bas âge. En 1948, Suzanne côtoyait les signataires du Refus global, notamment Borduas, Gauvreau, Riopelle et Marcel Barbeau, son conjoint. En racontant une époque étonnante de l’histoire du Québec et le destin hors du commun de cette femme tourmentée, dont l’absence et l’abandon ont marqué la vie de sa mère, Anaïs Barbeau-Lavalette signe un récit poignant et sensible, qui a d’ailleurs été couronné du Prix des libraires du Québec. Dans un style sublime, l’auteure nous offre une lecture fulgurante, qui nous happe et nous bouleverse.

L’orangeraie de Larry Tremblay
Édité au Québec par Alto
Édité en France par La Table Ronde et Folio

Couronné de plusieurs prix, dont le Prix des libraires du Québec et le Prix littéraire des collégiens, en cours de publication dans une dizaine de pays, adapté au théâtre, ce récit puissant, tragique et poétique à la fois, touche les cœurs partout où il passe. L’auteur et dramaturge frappe fort avec le destin de deux jumeaux vivant au cœur d’une guerre qui tue leurs grands-parents. Une vengeance est réclamée; un jumeau devra se sacrifier.


L’énigme du retour
de Dany Laferrière
Édité au Québec par Boréal
Édité en France par Grasset et Le Livre de Poche

« La forme de L’énigme du retour, mêlant la narration traditionnelle à la poésie, lui donne une musique, une luminosité particulière. Le narrateur, alter ego de l’auteur, apprend la mort de son père, exilé politique haïtien vivant à New York depuis un demi-siècle. “Entre naissance et mort, on s’est à peine croisés”, écrit-il. Il retourne au pays où il n’a pas mis les pieds depuis trente-cinq ans. Parti d’un univers de glace monochrome, il se retrouve dans un monde de feu, aux couleurs infinies, à redécouvrir l’âme d’un peuple bouillonnant. Ce brusque pèlerinage provoque le reflux des souvenirs. Il souffre d’un exil du temps, celui de l’enfance, plutôt que d’un exil de l’espace. Il est devenu un étranger chez lui. Un roman d’introspection, de réflexion, de contrastes, dans lequel le narrateur – et fort probablement l’auteur – trouve finalement la paix, après s’être occupé de la mort de “celui qui lui a donné naissance”, comme il l’écrit. » – Yves Guillet, librairie Le Fureteur (Saint-Lambert)

 

Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier
Édité au Québec par XYZ
Édité en France par Denoël et Folio

« Il pleuvait des oiseaux est une de ces histoires comme celles qu’on aime se raconter au coin d’un feu. Une photographe fait la rencontre de deux hommes au cœur d’une forêt où ils ont retrouvé leur liberté, loin de la société et des travailleuses sociales. « Il y avait un pacte de mort entre mes p’tits vieux. Je ne dis pas suicide, ils n’aimaient pas le mot. Trop lourd, trop pathétique pour une chose qui, en fin de compte, ne les impressionnait pas tellement. Ce qui leur importait, c’était d’être libres, autant dans la vie qu’à la mort […] ». Chacune des parties du récit est précédée d’une sorte de longue didascalie qui annonce les entrées en scène, les moments forts, et offre un regard extérieur sur les événements auxquels le lecteur assistera. L’auteure nous offre une belle structure pour une belle histoire, et une belle leçon de vie. Bref, ce livre mérite amplement les nombreux prix qu’il a remportés! » – Thylla Nève, librairie Monet (Montréal)

 

Mayonnaise d’Éric Plamondon
Édité au Québec par Le Quartanier
Édité en France par Phébus

« Si j’étais condamnée à ne lire qu’un seul auteur pour le reste de mes jours, j’opterais probablement pour Richard Brautigan. Mais aujourd’hui, je serais bien embêtée et je demanderais qu’on me laisse aussi plonger dans les livres traitant de cet auteur. Ça me permettrait de lire Éric Plamondon, en particulier Mayonnaise, un hommage au dernier des beatniks. Ce roman mélangeant la vie fictive de Gabriel Rivages et celle, réelle, de Richard Brautigan est fascinant en raison de ses nombreuses trouvailles. Par une succession de chapitres très courts, l’histoire se met en place en entrecroisant plusieurs anecdotes concernant divers sujets comme l’évolution de la marque Remington qui passera de la fabrication de carabines à celle de machines à écrire. » – Marie-Hélène Vaugeois, librairie Vaugeois (Québec)

 

Ru de Kim Thúy
Édité au Québec par Libre Expression
Édité en France par Liana Levi et Le Livre de Poche

« La réalité vietnamienne échappe à plusieurs d’entre nous, si ce n’est des quelques restaurants ici et là, qui font la joie de notre palais, ou bien des films américains sur la guerre meurtrière et sans fin du Viêt Nam. Mais qu’en est-il des acteurs principaux de ce conflit méconnu par les gens d’ici? Kim Thúy est l’une de ces boat people ayant quitté l’enfer pour venir se réfugier dans notre blanc pays. Avec de petits récits, des anecdotes et des pensées, elle nous livre peu à peu l’image d’une Québécoise aux accents vietnamiens qui a su – ou plutôt, dû – s’adapter à l’invasion communiste, survivre dans un camp de réfugiés surpeuplé, apprendre le mode de vie occidental de Granby et, finalement, s’adapter au statut de maman. Grâce à sa poésie et à son humour, ce livre est un délice à lire. » – Shannon Desbiens, Les Bouquinistes (Chicoutimi)

 

Les carnets de Douglas de Christine Eddie
Édité au Québec par Alto
Édité en France par Héloïse d’Ormesson et Le Livre de Poche 

« L’auteure, Christine Eddie, fait partie des auteurs qui ont le don de nous chuchoter leurs mots à l’oreille, tout en douceur et en beauté. Il y a une grande finesse et une sensibilité sans pareille dans ses textes. Une écriture poétique, une histoire profonde et émouvante. Un roman qui ne se raconte pas et j’irais même jusqu’à vous conseiller de ne rien lire à ce propos, pas même la quatrième de couverture. Tournez simplement la première page et laissez-vous emporter par la poésie, par la beauté. » – Librairie Buropro


L’avalée des avalés
 de Réjean Ducharme
Édité au Québec par Gallimard et Folio
Édité en France par Gallimard et Folio

« « Tout m’avale… Je suis avalée par le fleuve trop grand, par le ciel trop haut, par les fleurs trop fragiles, par les papillons trop craintifs, par le visage trop beau de ma mère… » Les enfants en mènent large. Ils peuvent dire pis qu’aimer, pis que pendre. Ils ont tous les droits. Entre vingt et vingt-trois ans (l’âge de ce roman), on a toutes les lois, toutes en même temps. Si on est doué, on les apprend. Si on est pas content, on se déprend, en se souvenant, en imaginant. » [Résumé de l’éditeur]


Du mercure sous la langue
de Sylvain Trudel
Édité au Québec par Les Allusifs
Édité en France par 10-18

Ce roman raconte les dernières semaines de Frédéric Langlois, un adolescent qui, arrivé prématurément au terme de sa vie, fait le bilan de sa courte existence. Maudissant la compassion et la complaisance, le narrateur fustige l’espoir, l’amour, l’âme, la religion, c’est-à-dire toutes les illusions dont les hommes ont besoin pour adoucir leur condition tragique. Lucide jusqu’à la douleur, cruel comme on peut l’être au seuil de la mort, Frédéric repoussera la vie et ses mièvreries jusqu’à son dernier souffle, à peine consolé par cette parole de Marilou, son amie d’infortune : « L’idée qu’il n’y a peut-être rien après la mort est la seule qui pour moi ressemble à un espoir. » Du mercure sous la langue apparaît donc comme le chant brutal d’un esprit farouche, isolé mais libre de toute attache, qui profère à la ronde ses dures vérités, quitte à écorcher les fragiles oreilles du monde. [Résumé de l’éditeur]

 

L’homme blanc de Perrine Leblanc
Édité au Québec par Le Quartanier
Édité en France par Gallimard sous le titre Kolia

« Né en Sibérie dans un camp de travail, Kolia a une jeunesse rude. Sa liberté restreinte s’épanouit cependant un peu plus avec l’arrivée d’Iossif, qui prendra l’enfant sous son aile et dressera les grandes lignes de son éducation. Puis, un jour, Iossif disparaît mystérieusement. Au sortir de l’adolescence, Kolia est libéré et découvre la vie à l’extérieur du goulag et, bien que les horizons semblent plus vastes, il doit s’y dénicher une place. Ainsi Kolia se fait-il une vie, mais il n’oublie pas Iossif pour autant. Petit à petit, il poursuit son aventure, qui le mènera en Roumanie et lui permettra sinon de trouver la paix, du moins de clore un chapitre. Perrine Leblanc signe ici son premier roman, et souhaitons qu’elle en écrira beaucoup d’autres : elle me trouvera au nombre de ses lectrices. » – Isabelle Beaulieu, Les libraires

 

Un dimanche à la piscine à Kigali de Gil Courtemanche
Édité au Québec par Boréal
Édité en France par Denoël et Le Livre de Poche

Bernard Valcourt est journaliste. Il a été témoin de la famine en Éthiopie. Il a vu la guerre au Liban. Il n’a plus rien à apprendre au sujet de l’horreur dont les hommes sont capables. Et c’est par désœuvrement qu’il accepte, au début des années 90, de se rendre au Rwanda pour mettre sur pied un service de télévision. Un dimanche à la piscine à Kigali retrace de façon saisissante l’histoire récente du Rwanda et parvient à faire comprendre les mécanismes du génocide mieux que tous les bulletins de nouvelles. [Résumé de l’éditeur]

Le ciel de Bay City de Catherine Mavrikakis
Édité au Québec par Héliotrope
Édité en France par Sabine Wespieser et 10-18 

« Dorénavant, il y a un morceau de ciel mauve dans le paysage de la littérature québécoise. On ne sait pas si la lumière qu’il dispense est sombre ou claire, tant il est chargé d’une profonde ambiguïté : l’orage et le beau temps y sont mêlés, le bienfait et la malédiction ne s’y distinguent plus l’un de l’autre. » Donald Servais, librairie Pantoute (Québec)

 

Putain de Nelly Arcan
Édité au Québec par Seuil et Points
Édité en France par Seuil et Points

Cachée derrière les rideaux de sa chambre, une prostituée patiente entre deux clients. L’attente se nourrit du souvenir : une famille dévote, une mère absente et un père distrait. Et parfois la jouissance éprouvée avec ces hommes auxquels elle fait l’amour, ces hommes qu’elle déteste peut-être autant qu’elle-même. Un récit obsessionnel qui ressemble à un exorcisme désespéré pour se maintenir en vie. [Résumé de l’éditeur]


Le froid modifie la trajectoire des poissons
de Pierre Szalowski
Édité au Québec par Hurtubise et BQ
Édité en France par Héloïse d’Ormesson et J’ai lu

4 janvier 1998. Un garçon de dix ans apprend que ses parents se séparent. Tout son monde s’effondre. Il pleure, puis se tourne ensuite vers le ciel à qui il demande tout bonnement de sauver sa famille. Le lendemain s’abat sur la ville une tempête de verglas historique. La catastrophe naturelle amène avec elle son lot de changements. Face à l’adversité, des liens se créent. Dans le froid, l’entraide, la solidarité et l’altruisme enflamment les cœurs. Mais la tempête aura-t-elle l’effet escompté sur la famille de notre jeune héros? [Résumé de l’éditeur]

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