PAR LA LIBRAIRIE LA LIBERTÉ (Québec)

Libraires : Anne-Marie Bilodeau, Dominic Deschênes et Gisèle Nadeau

 

1. Chez les ours
Jean Désy (Mémoire d’encrier)
Dans son huitième livre de poésie, Jean Désy nous entraîne de nouveau dans l’immensité du Grand Nord québécois. En de longs vers incantatoires, au souffle aussi puissant que le vent sur la toundra, l’auteur aborde ses thèmes de prédilection : la liberté des grands espaces sauvages, la fraternité entre tous les êtres vivants, la petitesse et la fragilité de l’être humain face aux forces de la nature, etc. L’ensemble des poèmes est bien appuyé par les photographies.

 
 

2. La guerre des tuques
Fabien Cloutier (L’Instant même et Dramaturges Éditeurs)
La réécriture de ce grand classique du cinéma québécois nous entraîne encore au sein d’une bataille hivernale, mais elle se déroule cette fois-ci entre adultes. Le dramaturge a toutefois conservé des éléments mémorables liés à ce conte, dont les batailles de boules de neige ainsi que certaines répliques cultes. Grâce au personnage de la chienne Cléo, faisant office de narrateur, l’auteur souligne l’absurdité des querelles humaines, à petite comme à grande échelle. La nostalgie du congé des fêtes est au rendez-vous!

 

 

 

3. L’hiver, hier
Michel Garneau (L’Oie de cravan)

À l’aide d’un langage fort imagé, Michel Garneau nous fait vivre son Noël de 1958. Par ses talents de conteur, il nous fait ressentir son désarroi de jeune fiancé rencontrant sa future belle-famille pour la première fois. Auprès du poêle, entre les multiples tentatives de saouler le nouveau venu, les membres de la famille oseront, petit à petit, se dévoiler à cet étranger. Un touchant récit empreint d’alcool, de malaises et de non-dits. 

 
 

4. Jocelyne est en dépression
Olivier Choinière (Dramaturges Éditeurs)
Rivé devant son téléviseur, un chœur contemporain attend en vain une révélation de la chroniqueuse météo. Sa remplaçante déclamera plutôt son ras-le-bol de la complainte hivernale généralisée. Un texte humoristique qui tourne en dérision l’influence des médias, le manque de perspective envers nos petits malheurs ainsi que la relation amour-haine avec nos hivers. 

 
 

5. Kamouraska
Anne Hébert (Seuil)

Ce récit fiévreux, poignant, met en scène une femme qui, au chevet de son mari à l’agonie, revit les moments décisifs de son existence. Son premier mariage, trop jeune, à un alcoolique coureur de jupons puis sa rencontre avec un ténébreux docteur américain scellant son sort d’une manière tragique. Un roman tempête où, à travers les neiges québécoises, se joue le procès d’un grand amour impossible. 

 

 

6. Moments fragiles
Jacques Brault (Du Noroît)

Ce recueil de poèmes brefs n’a pas pris une ride depuis sa première édition, en 1984. Jacques Brault nous convie à écouter le récit d’un deuil amoureux, symbolisé par le cycle des saisons et culminant en hiver. Tout au long de ce petit livre, la nature est présente au point où l’auteur semble la laisser parler à sa place. Un sommet incontournable dans l’œuvre d’un des plus grands poètes québécois.

 
 

7. Nirliit
Juliana Léveillé-Trudel (La Peuplade)

Au sein de cette franche observation du Salluit contemporain, nous y découvrons que le froid n’est pas seulement météorologique, il s’immisce aussi dans les relations entre les Inuits et les Blancs. Dans un ouvrage qui dégage la sincérité, l’auteure braque un projecteur sur une réalité habituellement tapie dans l’ombre. Elle ose également soulever nos préjugés sur un milieu que nous connaissons peu ou refusons peut-être de voir.

 
 

8. Nord Alice
Marc Séguin (Leméac)
Un médecin s’exile à Kuujjuaq pour panser ses blessures en s’occupant des autres. Incapable d’oublier l’indomptable Alice, il s’active devant les cas improbables lui tombant sur les bras. Mais son souvenir refait toujours surface, malgré cette autre histoirequ’il ressasse, celle d’ancêtresaux abords du Klondike. Ainsi coule sous une plume simple et énergique un présent rythmé à la fois par des souvenirs – parfois lourds, parfois presque anodins – et par un lointain passé fascinant, le tout ponctué de magnifiques descriptions de pêche sur la banquise. 

 

 

9. Nunavik
Michel Hellman (Pow Pow)
Cette bande dessinée de Michel Hellman raconte à la première personne le voyage de l’auteur dans le nord du Québec. Séparée en chapitres où il explore les différentes villes visitées, l’œuvre regorge d’anecdotes cocasses et de faits inusités sur la vie des Inuits ainsi que sur ceux qui ont peuplé ou visité leurs terres avant eux. Enrichissante, la bande dessinée effleure les idées préconçues que le lecteur peut avoir sur le Nord en s’en éloignant toutefois d’une manière originale, le recours au dessin aidant à observer sans juger.

 
 

10. Le poids de la neige
Christian Guay-Poliquin (La Peuplade)
Ce roman croule sous un hiver qui bat des records et laisse les villages paralysés par un froid ayant gelé le cours normal des choses. Sans essence, sans électricité, les personnages se désespèrent en regardant tomber les flocons. Le narrateur immobilisé par une jambe cassée se retrouve ainsi à s’impatienter, en huis clos avec un homme mandaté pour le soigner. Sa narration, très descriptive, retrace des jours qui se ressemblent, tout en construisant le récit passionnant de la survie du village, dans lequel les trahisons ne sont pas rares… 

 
 

11. La rivière sans repos
Gabrielle Roy (Boréal)

Dans un Fort Chimo aux températures extrêmes, faire le choix entre les méthodes des ancêtres ou celles du Sud peut s’avérer une question de vie ou de mort. Par son texte tout en nuances, Gabrielle Roy nous pousse habilement à réfléchir au métissage des cultures, à la préservation des traditions et à la quête identitaire des jeunes générations d’Inuits de son époque.

 
 

12Une saison dans la vie d’Emmanuel
Marie-Claire Blais (Boréal)
Emmanuel naît par un hiver de grand froid, dans une maisonnée nombreuse et plus que modeste. De son point de vue s’amorce une narration qui semble se transmettre d’un membre de la famille à l’autre, en s’attachant plus particulièrement aux aînés. Roman crépusculaire où les désirs ont la saveur du péché, Une saison dans la vie d’Emmanuel aborde des thématiques tournant autour des sexualités réprimées et ouvre une fenêtre sur la psychologie de personnages qui semblent voués à de funestes destins. Une lecture dure et envoûtante. 

 
 
 

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